enseignement agricole
Question de :
M. Paul Molac
Morbihan (4e circonscription) - Socialiste, écologiste et républicain
M. Paul Molac attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt sur l'inégalité de traitement entre les enseignants agricoles du public et du privé. En effet, le nombre d'heures de travail demandées pour un enseignant du public est de 620 heures par an, le contrat d'un enseignant du privé étant lui de 648 heures. Outre cette différence de traitement, cette situation influe fortement sur le suivi des stages et autres activités (suivi concertation autres [SCA]) que l'enseignant doit assurer auprès de ses élèves. Ainsi, dans l'enseignement agricole privé, la pratique fait que le nombre d'heures allouées au suivi de stage est trois à cinq fois plus faible que dans le public. Confrontés au manque d'enseignants, les chefs d'établissements privés privilégient les heures de cours face aux heures de suivi des stages, le nombre d'heures de SCA n'étant pas défini contrairement au public. L'enseignement agricole comme tout enseignement technique est basé sur l'apprentissage d'un métier et l'acquisition d'une expertise. De ce fait les stages sont un élément essentiel de la formation d'un élève. Or la situation actuelle ne garantit pas un suivi adéquat des stages par l'enseignant. Afin de sécuriser les heures de SCA, il lui demande si le Gouvernement compte revenir sur la note de service du 18 mai 2010 encadrant les obligations de service qui ne comptabilise malheureusement pas précisément le SCA.
Réponse publiée le 20 août 2013
L'éducation et l'avenir de la jeunesse sont une priorité du Président de la République. L'enseignement agricole constitue une composante singulière du système éducatif. C'est pourquoi il a été associé aux discussions préalables au projet de refondation de l'école de la République et il a toute sa place dans la synthèse nationale. L'intérêt porté à l'enseignement agricole est justifié par l'excellence de ce réseau, ses performances et les réponses qu'il apporte à des enjeux aussi éminents que l'insertion sociale et professionnelle, dont il est un vecteur reconnu. Les préoccupations exprimées sur l'avenir de l'enseignement agricole témoignent de l'intérêt collectif qui lui est porté comme acteur important de l'animation des territoires et laboratoire de l'innovation pédagogique. Avec plus de 170 000 élèves inscrits, un taux de réussite aux examens de plus de 83%, cet enseignement peut se prévaloir d'un taux net d'emploi supérieur en moyenne à 87%. Par son rôle reconnu dans l'insertion professionnelle des jeunes en milieu rural et dans le développement des territoires, il participe pleinement à la réussite scolaire partout en France. Ancré dans les territoires, l'enseignement agricole prépare l'avenir de l'agriculture, de l'alimentation et de la forêt et des nombreux métiers essentiels au développement socioéconomique des territoires. A l'heure où l'agriculture doit relever des défis majeurs, elle a besoin de l'enseignement agricole pour l'accompagner dans ces mutations. Le ministre de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt est très attaché à cet enseignement qui sera inscrit dans le projet de loi d'avenir de l'agriculture en préparation. Dans ce contexte, l'enseignement agricole bénéficie de la priorité accordée à l'éducation en cohérence avec l'éducation nationale et des emplois supplémentaires ont été mobilisés à cette fin. Dans la mise en oeuvre de cette mesure, le ministre de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt a veillé à ce que les moyens ouverts en loi de finances pour 2013 concernent tant l'enseignement agricole public que l'enseignement privé. L'enseignement agricole privé temps plein notamment bénéficiera ainsi d'une augmentation de la dotation globale horaire (DGH) dès la prochaine rentrée scolaire 2013 et de créations de postes supplémentaires. Par ailleurs, un protocole d'accord a été signé le 11 mars dernier entre le ministre de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt et les fédérations de l'enseignement agricole privé du temps plein. Ce protocole intègre pour la première fois un volet social visant à améliorer la situation des enseignants de droit public. Concernant spécifiquement les obligations de service, le ministre de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt a signé le 19 juillet 2013 une note de service de rappel de la réglementation en la matière qui doit permettre de régulariser les situations non réglementaires.
Auteur : M. Paul Molac
Type de question : Question écrite
Rubrique : Enseignement privé
Ministère interrogé : Agriculture, agroalimentaire et forêt
Ministère répondant : Agriculture, agroalimentaire et forêt
Dates :
Question publiée le 11 juin 2013
Réponse publiée le 20 août 2013