Question de : Mme Marie-Hélène Fabre
Aude (2e circonscription) - Socialiste, écologiste et républicain

Mme Marie-Hélène Fabre appelle l'attention de M. le ministre de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt sur l'ouverture des groupements fonciers agricoles aux coopératives. Elle lui rappelle que du fait de la conjonction de divers facteurs (coût du foncier, urbanisation des terres agricoles, renouvellement difficile des générations, arrachages et mitage du parcellaire), il est envisagé à l'heure actuelle d'ouvrir aux coopératives la possibilité de constituer des GFA (groupement fonciers agricoles. Or cette proposition suscite un certain nombre de réserves de la part des représentants des agriculteurs et viticulteurs du Languedoc-Roussillon. Ceux estiment que cette mesure, si elle se concrétisait, pourrait menacer l'autonomie des producteurs et accélérer le processus d'intégration des agriculteurs par les coopératives. À leurs yeux, les coopératives doivent être le prolongement et non le fondement des exploitations et permettre à ces dernières d'améliorer leur valeur ajoutée, non pas collectivement, mais individuellement. C'est pourquoi ils proposent plutôt d'améliorer la rémunération des agriculteurs par leurs coopératives, ce qui pourrait leur donner les moyens d'accéder au foncier. Elle aimerait connaître son sentiment sur la question.

Réponse publiée le 29 octobre 2013

Dans un contexte marqué par un renchérissement du coût du foncier et une difficulté de renouvellement des générations dans le secteur agricole, le groupement foncier agricole (GFA) est un outil privilégié de portage du foncier agricole, qui vise à faciliter la transmission des exploitations agricoles ou à éviter l'émiettement de ces exploitations. Il a pour objet la création ou la conservation d'exploitations agricoles (ou ces deux opérations cumulées) dont il assure la propriété et pour lesquelles il facilite la gestion, notamment en les donnant à bail à long terme. L'article L. 322-3 du code rural et de la pêche maritime indique que, en dérogation de la règle suivant laquelle un GFA ne peut être constitué qu'entre personnes physiques, des personnes morales sont admises à participer à ces groupements. Dans les massifs tels que définis par la loi du 9 janvier 1985, relative au développement et à la protection de la montagne, figurent déjà, parmi ces personnes, les coopératives et les sociétés d'intérêt collectif agricole. Les dispositions du code rural et de la pêche maritime précisent néanmoins que les personnes morales membres d'un GFA ne peuvent y exercer aucune fonction de gestion, d'administration ou de direction. Dans le cadre du projet de loi d'avenir pour l'agriculture, l'alimentation et la forêt, il est envisagé d'ouvrir la possibilité d'être membre d'un GFA à toute société coopérative agricole ou société d'intérêt collectif agricole, dans les mêmes conditions que celles susmentionnées, sur l'ensemble du territoire. En tant qu'outils de solidarité entre agriculteurs et parties prenantes à la politique d'installation de jeunes agriculteurs, les sociétés relevant du statut de la coopération agricole doivent pouvoir, par cette participation, faciliter le maintien ou l'engagement d'activité de leurs membres, sans pour autant contrevenir à leur statut coopératif qui ne leur donne pas pour finalité de détenir ou d'acquérir des exploitations. Elles répondent ainsi à leur objectif d'utiliser tous moyens propres à faciliter ou à développer l'activité économique des agriculteurs qui en sont membres, à améliorer ou à accroître les résultats de cette activité. De manière plus générale, elles contribuent également au maintien du tissu rural et d'une activité économique sur l'ensemble du territoire national, en particulier dans les zones où l'acquisition de foncier agricole peut se révéler, à titre individuel, problématique.

Données clés

Auteur : Mme Marie-Hélène Fabre

Type de question : Question écrite

Rubrique : Agriculture

Ministère interrogé : Agriculture, agroalimentaire et forêt

Ministère répondant : Agriculture, agroalimentaire et forêt

Dates :
Question publiée le 24 septembre 2013
Réponse publiée le 29 octobre 2013

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