dopage
Question de :
M. Dominique Dord
Savoie (1re circonscription) - Les Républicains
M. Dominique Dord appelle l'attention de M. le ministre de l'intérieur sur de fâcheuses rumeurs qui ont entouré la 100e édition du Tour de France cycliste cet été durant lequel nous pouvons nous réjouir qu'aucun coureur n'ait été contrôlé positif à un produit dopant. Cependant, l'expérience récente des aveux tardifs de Lance Armstrong, ainsi que le rapport de la commission d'enquête sur la lutte anti-dopage publié fin juillet 2013 par le Sénat nous montre la limite de ces contrôles, les sportifs et leur entourage rivalisant de stratégies et de développements technologiques pour contourner ces contrôles. Par ailleurs, l'épreuve a malheureusement été émaillé de performances qualifiés de suspicieuses par de nombreux spécialistes (médecins, journalistes, simples amateurs) du sport cycliste. Ces éléments ont participé à créer un climat de suspicion dans lequel les services de police et de gendarmerie ont pu être mis en cause. En effet, "certains" soupçonnent les services de l'État de s'être entendu avec l'organisateur pour ne pas "ternir la fête" que représentait ce 100e Tour de France. Cet évènement est un moment annuel majeur pour notre pays et le dopage est sûrement la pire menace qui pèse sur son image et ce n'est pas, comme l'a prouvé l'affaire Armstrong, par le déni que le problème sera résolu. Il ne doute pas une seconde de la sincérité et de la qualité du travail des services de l'État mais souhaite une réaffirmation forte de son ministère pour la lutte anti-dopage par les services régaliens de l'État. Il lui demande, en conséquence, quels moyens seront alloués en 2014 à cette tâche.
Réponse publiée le 18 février 2014
Le Tour de France est une manifestation sportive internationale organisée sous l'égide de l'Union Cycliste Internationale (UCI) conformément au code mondial antidopage (CMA). La France, qui a ratifié la convention de l'Unesco de 2005 pour l'élimination du dopage dans le sport, doit se conformer à ses engagements internationaux. Pour la 100e édition du Tour, un nouveau dispositif de lutte contre les trafics de produits dopants, associant les ministères de la justice, de l'intérieur et de l'économie et des finances, a été mis en place. S'agissant des contrôles antidopage, un partenariat inédit s'est instauré entre l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) et l'UCI, permettant à l'AFLD de bénéficier d'informations sur la localisation des coureurs avant le départ du Tour de France, de procéder aux contrôles ciblés et inopinés pendant la course, à l'arrivée, ou dans les hôtels le matin ou le soir. Les moyens utilisés lors de ce Tour de France pour lutter contre le dopage sont multiples : contrôles inopinés, synergie des services de lutte contre les trafics de produits dopants, collaboration avec l'UCI. L'effort financier consenti par le Gouvernement à cette politique sera poursuivi en 2014. Ainsi, près de 8 millions d'euros seront consacrés à la lutte contre le dopage, ce qui représentera une stabilité par rapport à 2013. Ces financements permettront à la fois à l'AFLD de maintenir ses actions de contrôles et au ministère de poursuivre en lien avec ses partenaires le développement de la prévention, élément clé de la lutte contre le dopage. Les efforts en matière de recherche de nouveaux produits seront poursuivis grâce à une coopération avec l'industrie pharmaceutique. Les analyses seront mieux ciblées avec la mise en oeuvre depuis le 1er janvier 2014 du passeport biologique qui permettra de détecter indirectement le dopage à partir de ses effets sur l'organisme, au travers des variations anormales de paramètres biologiques déterminés. Le nouveau CMA, issu de la conférence mondiale sur le dopage dans le sport qui s'est déroulée à Johannesburg du 12 au 15 novembre 2013, et qui entrera en vigueur au 1er janvier 2015, renforcera l'arsenal en matière de lutte contre le dopage. Parmi les innovations, la suspension passera de 2 à 4 ans, ce qui aura pour conséquence d'interdire aux sportifs sanctionnés de participer aux Jeux Olympiques. Les autorités disciplinaires pourront dorénavant s'appuyer sur des preuves indirectes, comme les témoignages par exemple, et plus uniquement sur les analyses biologiques, pour prononcer des sanctions. L'entourage des sportifs fera systématiquement l'objet d'enquêtes en cas de violation des règles antidopage. Les personnels d'encadrement seront également sanctionnés en cas de possession de produits ou de méthodes dopants.
Auteur : M. Dominique Dord
Type de question : Question écrite
Rubrique : Sports
Ministère interrogé : Intérieur
Ministère répondant : Sports, jeunesse, éducation populaire et vie associative
Dates :
Question publiée le 15 octobre 2013
Réponse publiée le 18 février 2014