Question de : M. Jean-Claude Perez
Aude (1re circonscription) - Socialiste, écologiste et républicain

M. Jean-Claude Perez attire l'attention de Mme la ministre de la culture et de la communication sur les inquiétudes des directeurs de festivals culturels concernant la possible réducation de 50 % de l'avantage fiscal consenti aux dons d'entreprises. En effet, la presse nationale s'est récemment fait l'écho de discussions ouvertes entre le ministre des finances et elle-même sur ce sujet. Une telle mesure pourrait entraîner une réduction drastique des moyens d'actions des organisateurs puisque le mécénat représente en moyenne 13 % des recettes des 200 festivals français appartenant à la coordination des festivals. De plus cette mesure entraînerait une baisse des retombées économiques des villes organisatrices. Il lui demande donc si cette dernière est réellement envisagée.

Réponse publiée le 9 octobre 2012

La France dispose, depuis 2003, d'une législation incitative en matière de mécénat, qui s'applique à l'ensemble des oeuvres ou d'organismes d'intérêt général ayant un caractère philanthropique, éducatif, scientifique, social, humanitaire, sportif, familial, culturel ou concourant à la mise en valeur du patrimoine artistique, à la défense de l'environnement naturel où à la diffusion de la culture, de la langue et des connaissances scientifiques françaises. Cette législation a favorisé un développement rapide du mécénat des entreprises et de la générosité des particuliers dans notre pays, et permet, à travers tout le territoire national, d'associer financements privés et budgets publics dans la réalisation de très nombreux projets utiles à la collectivité. L'émoi suscité dans l'opinion, fin 2011, par le dépôt d'amendements visant à assimiler les dispositions favorisant la philanthropie individuelle à des « niches fiscales », puis, plus récemment, par l'annonce d'une éventuelle réduction de 50 % des avantages fiscaux proposés aux entreprises mécènes, témoigne de cette évolution des mentalités. Une remise en cause des mesures fiscales en vigueur aurait des conséquences particulièrement graves sur le financement de notre vie culturelle. Elle affecterait non seulement les établissements de l'État, mais aussi ceux des collectivités territoriales, ainsi que le secteur associatif porteur, entre autres, dans le domaine culturel, de la majorité des festivals, et acteur essentiel de la démocratisation culturelle. La ministre de la culture et de la communication, qui souligne l'importance de la culture dans le développement économique de notre pays et son rayonnement international, est donc fermement opposée à la remise en cause du dispositif créé en 2003. Elle souhaite cependant proposer une amélioration des dispositions relatives au mécénat d'entreprise, afin d'augmenter la capacité des TPE et PME à agir sur leurs territoires d'implantation, et de favoriser ainsi le développement d'une véritable citoyenneté culturelle. Rappelant le caractère désintéressé du mécénat, sur lequel repose notre législation, la ministre de la culture et de la communication entend par ailleurs prendre toutes mesures pour que le mécénat culturel se développe dans le respect d'une véritable éthique. Elle a ainsi demandé à ses services de travailler à l'élaboration d'une « charte du mécénat culturel ».

Données clés

Auteur : M. Jean-Claude Perez

Type de question : Question écrite

Rubrique : Impôt sur les sociétés

Ministère interrogé : Culture et communication

Ministère répondant : Culture et communication

Dates :
Question publiée le 11 septembre 2012
Réponse publiée le 9 octobre 2012

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