généralités
Question de :
Mme Véronique Louwagie
Orne (2e circonscription) - Les Républicains
Mme Véronique Louwagie attire l'attention de M. le ministre de l'écologie, du développement durable et de l'énergie sur les méthodes de lutte contre le « climatoscepticisme ». Les pays sont désormais, dans la gouvernance climatique mondiale, libres de choisir quelles réductions de gaz à effet de serre ils entendent entreprendre. La conjugaison des efforts actuellement envisagés ne devrait cependant pas permettre d'éviter des phénomènes dramatiques et irréversibles. Dans ce cadre, les opinions publiques ne pourront servir de « corde de rappel » aux décideurs et les inciter à accroître les efforts de réduction des émissions que si elles sont convaincues des risques climatiques. L'enjeu est complexe, l'ampleur de la crise économique et la médiatisation de controverses sur le travail de climatologues ont conduit à un recul du sentiment d'inquiétude vis-à-vis du changement climatique et de la nécessité d'agir, surtout dans les pays développés. Faciliter la compréhension du discours scientifique par les opinions publiques est donc un enjeu fondamental pour rallier les suffrages autour d'un nouvel accord mondial véritablement ambitieux, à l'horizon 2015. Dans sa note d'analyse de novembre 2012, le Centre d'analyse stratégique propose de « diffuser le plus largement possible les connaissances sur le changement climatique, en insistant non seulement sur les points de consensus scientifique et sur les effets déjà tangibles du phénomène mais aussi sur les incertitudes et les sujets de désaccord ». Aussi, souhaite-t-elle l'interroger sur ses intentions suite à cette proposition.
Réponse publiée le 4 mars 2014
Pour orienter les politiques climatiques et pour informer le grand public, le Gouvernement dispose de diverses ressources d'information scientifique. La référence commune au niveau international et servant de socle pour la négociation climatique mondiale est apportée par l'organisation intergouvernementale qu'est le groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC). Les rapports d'évaluation produits par le GIEC tels que le 4e rapport publié en 2007 ou le 5e rapport publié sur 2013-2014, fournissent un état de la science climatique. Ces documents de plusieurs milliers de pages sont élaborés selon des procédures connues et transparentes. Ils donnent les points de consensus mais exposent aussi, le cas échéant, les points où les conclusions de diverses publications ou laboratoires sont divergentes. Au niveau national, le Gouvernement dispose, d'autre part, des ressources considérables de la communauté scientifique française de recherche sur le climat. Comme le souligne la note du Conseil d'analyse stratégique de novembre 2012, la recherche scientifique conduit à des incertitudes inhérentes à la complexité du sujet. S'il existe aujourd'hui peu d'incertitudes sur les causes du changement climatique, il en existe davantage quant aux impacts à venir sur le système climatique et sur les écosystèmes, au sens large. Malgré les efforts des scientifiques pour présenter, de manière claire et transparente, ces incertitudes, la multiplicité des relais de production scientifique et la controverse alimentée par les climato-sceptiques peuvent effectivement entretenir la confusion chez le public non expert. L'existence d'opinions climato-sceptiques doit donc être intégrée dans toute stratégie de communication en la matière. La communication sur le changement climatique fait l'objet de nombreux efforts et de nombreuses publications, dont une grande part est assurée par le ministère de l'écologie, du développement durable et de l'énergie. Ces productions peuvent être relayées par une multitude d'acteurs. Les politiques climatiques sont en effet transversales, pluri-sectorielles, et s'exercent à diverses échelles territoriales, dans le secteur public et le secteur privé, de l'institution publique jusqu'à l'organisation non gouvernementale (ONG) et aux particuliers. Cette appropriation par les diverses couches de la société s'accélère actuellement, notamment parce que les évidences du bouleversement climatique sont déjà sensibles. L'effort de communication doit se poursuivre. Le ministère de l'écologie sera particulièrement attentif à maintenir son effort de présentation de la démarche scientifique et d'explication des incertitudes relatives à la connaissance sur le changement climatique.
Auteur : Mme Véronique Louwagie
Type de question : Question écrite
Rubrique : Environnement
Ministère interrogé : Écologie, développement durable et énergie
Ministère répondant : Écologie, développement durable et énergie
Dates :
Question publiée le 19 novembre 2013
Réponse publiée le 4 mars 2014