Question de : Mme Véronique Louwagie
Orne (2e circonscription) - Les Républicains

Mme Véronique Louwagie attire l'attention de M. le ministre de l'écologie, du développement durable et de l'énergie sur les différents scénarios possibles de politique énergétique pour la France à l'horizon 2050. Il est important de se pencher sur le devenir du mix énergétique français et sur la place souhaitable du nucléaire, dans le cadre d'une contrainte climatique qui sera de plus en plus forte avec le temps. Il convient de souligner le rôle essentiel que doivent avoir les actions d'efficacité énergétique. Concernant l'énergie nucléaire, question centrale en ce moment dans le débat politique national, le Centre d'analyse stratégique indique que « la trajectoire optimale pour notre pays consiste à prolonger la durée de vie des centrales existantes aussi longtemps que l'Autorité de sûreté nucléaires (ASN) le permettra, à prévoir un petit nombre de réacteurs nucléaires de troisième génération (EPR) pour lisser la production au moment de la fermeture des centrales les plus anciennes, et à préparer l'avenir en poursuivant, au côté du développement des énergies renouvelables, le développement de la génération 4, tout en laissant ouverte la question de la part du nucléaire en 2050 et même en 2030 ». De ce fait le Centre d'analyse stratégique propose de « mettre en œuvre une politique de vérité des prix de l'énergie et des émissions de Co2, en traitant de façon spécifique et différente le cas de la précarité et celui des industries grosses consommatrices ». Aussi, souhaite-t-elle connaître quelles sont ses intentions suite à cette proposition.

Réponse publiée le 17 juin 2014

La transition énergétique est un des chantiers majeurs du quinquennat. Lors de la conférence environnementale de septembre 2013, le Président de la République a fixé l'objectif de réduire de 50 % la consommation d'énergie finale de la France d'ici 2050 et de 30 % la consommation d'hydrocarbures d'ici à 2030. D'autre part, le Gouvernement a renouvelé son engagement de ramener la part du nucléaire dans la production d'électricité, à 50 % à horizon 2025. Outre la nécessaire diversification du mix énergétique, ces objectifs doivent permettre de concilier des préoccupations environnementales, économiques et sociales. La future loi de programmation sur la transition énergétique introduira ainsi le principe d'une programmation pluriannuelle de l'énergie qui permettra d'étudier les trajectoires les plus pertinentes pour respecter ces engagements. Dans ce cadre, le Gouvernement sera très attentif aux impacts des choix qui seront faits notamment en termes de prix de l'énergie pour les consommateurs. Le Gouvernement a initié depuis quelques mois un travail de vérité et de transparence sur les prix qui doit être concilié avec l'exigence de protection des consommateurs. C'est dans ce cadre que le Gouvernement a mené en 2013 la réforme des tarifs du gaz naturel et engage actuellement un travail similaire pour l'électricité. Même si les prix payés par les consommateurs, notamment d'électricité, sont parmi les plus bas d'Europe, le Gouvernement est très attentif à la situation des consommateurs les plus modestes. Les ménages vulnérables doivent être protégés le plus possible de la hausse des prix de l'énergie et c'est pourquoi le Président de la République s'est engagé à faire bénéficier des tarifs sociaux à 4 millions de ménages. Un décret a été pris fin 2013 pour étendre le bénéfice des tarifs sociaux et, dans le même temps, le Gouvernement a lancé une mission d'expertise pour étudier la possibilité de compléter ou de faire évoluer le dispositif existant. Des actions ont également été menées en faveur des entreprises énergo-intensives, notamment pour leur permettre de mieux valoriser la flexibilité de leur consommation d'électricité, leur donner accès au gaz naturel dans des conditions plus favorables dans le sud de la France, ou encore restaurer la compétitivité du consortium d'achat d'électricité Exeltium. Il s'agit d'un enjeu de compétitivité et d'emploi et c'est pour cette raison que des réflexions complémentaires sont actuellement menées pour maintenir l'avantage comparatif du prix payé par ces entreprises en France par rapport à d'autres pays, notamment en Europe.

Données clés

Auteur : Mme Véronique Louwagie

Type de question : Question écrite

Rubrique : Énergie et carburants

Ministère interrogé : Écologie, développement durable et énergie

Ministère répondant : Écologie, développement durable et énergie

Dates :
Question publiée le 3 décembre 2013
Réponse publiée le 17 juin 2014

partager