francophonie
Question de :
M. Jacques Cresta
Pyrénées-Orientales (1re circonscription) - Socialiste, écologiste et républicain
M. Jacques Cresta attire l'attention de Mme la secrétaire d'État, auprès du ministre des affaires étrangères et du développement international, chargée du développement et de la francophonie, sur la promotion de la langue française. Le français est une langue à rayonnement mondial et permettant aujourd'hui à nos entreprises d'être un atout de développement économique. Pourtant force est de constater que, dans certains pays à dominante francophone, l'enseignement du français recule de manière importante au profit notamment de l'anglais. Ce recul peut avoir des incidences directes sur la possibilité pour nos entreprises d'obtenir certains marchés. À titre d'exemple, le français est aujourd'hui quasiment disparu au Vietnam, pays francophone où le français était compris par une grande partie de la population il y a une quarantaine d'années. Il souhaiterait connaître les actions de développement de l'enseignement du français, notamment dans les pays du continent africain.
Réponse publiée le 30 septembre 2014
La connaissance de la langue française et son apprentissage comme une langue étrangère progressent. L'Observatoire de la langue française de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF) estime à 174 millions de personnes le nombre de locuteurs de notre langue (Source : La langue française dans le monde, OIF-Nathan, édition 2015). Cette nouvelle estimation confirme la tendance révélée par l'Observatoire, il y a 4 ans, d'une progression rapide de la diffusion de la langue française dans le monde, fondée essentiellement sur l'amélioration de la scolarisation dans les pays d'Afrique subsaharienne dans lesquels elle est la seule ou la principale langue d'enseignement. A périmètre constant, 10 millions de francophones supplémentaires sont enregistrés par rapport à 2010. La promotion de la langue française dans le monde constitue l'une des composantes majeures de la diplomatie culturelle et d'influence de la France. Elle s'articule autour des trois priorités suivantes : - transmettre le français aux nouvelles générations en Afrique ; - élargir l'accès à l'apprentissage du français ; - développer le français comme langue de communication internationale. Cette politique mobilise plus de 700 millions d'euros. Le réseau scolaire, composé de 488 écoles dans 131 pays et fréquenté par 319 417 élèves, est piloté par l'Agence pour l'enseignement français à l'étranger (AEFE) sous la tutelle exclusive du ministère des affaires étrangères et du développement international (MAEDI). Le montant de la dotation du Département à l'AEFE s'établit, en 2015, à 524,9 millions d'euros. Le réseau culturel et de coopération mobilise 200 millions d'euros. Plus de 1 000 centres culturels, dont 100 instituts français, 111 annexes et environ 400 alliances françaises conventionnées, enseignent notre langue à 1 million d'élèves. En 2011, le MAEDI a créé un opérateur culturel unique, l'Institut français, dont l'une des missions principales est de promouvoir la langue française. Quatre projets mobilisateurs du Fonds de solidarité prioritaire (FSP), sur le programme 209, sont actuellement mis en oeuvre par le MAEDI en Afrique, en Asie du Sud-Est et en Méditerranée : - projet 2011-13 « Consolidation de l'enseignement du français en Asie du Sud-Est » (CEFASE), d'un montant de 900 000 euros ; - projet 2012-18 « Solidarité avec la jeunesse des pays du Sud de la Méditerranée », d'un montant de 224 000 euros pour la composante français ; - projet 2013-23 « 100 000 professeurs pour l'Afrique », d'un montant de 1 million d'euros ; - projet 2014-4 « Appui au français dans l'intégration Est-africaine et à l'Union Africaine », d'un montant de 1,3 million d'euros. En Afrique, la France a fait du soutien à l'éducation et à la formation en français un axe majeur de sa coopération. Ce soutien passe par notre opérateur en matière de développement, l'Agence française de développement (AFD), qui a contribué depuis les années 2000, à hauteur de 1,2 milliard d'euros, à des actions dans le domaine éducatif dans les pays d'Afrique subsaharienne francophone. La France a également joué un rôle moteur dans la création du Partenariat mondial pour l'éducation, dont la moitié des fonds a, jusqu'à présent, été allouée aux pays francophones. Cette aide à la scolarisation passe aussi par la maîtrise de la langue d'enseignement. Pour aider nos partenaires africains à relever ce défi essentiel, le MAEDI a mis en place une stratégie ambitieuse pour la formation professionnelle des enseignants de français, initiale et continue. La France développe à cette fin des projets dans 7 pays francophones du continent africain, pour un montant de 5,7 millions d'euros d'engagements et ce, parallèlement au projet « 100 000 professeurs pour l'Afrique ». Le défi de la langue française, « langue de l'emploi » en Afrique, constitue aussi un axe de développement. Plusieurs études commandées par le MAEDI ont mis en évidence la demande croissante de français de spécialité (français du tourisme, français des affaires, français des relations internationales, etc.) et la volonté de faire du français une « langue de l'emploi ». Le récent rapport de Jacques Attali « La francophonie et la francophilie, moteurs de croissance durable » confirme cet enjeu ; un grand nombre de ses préconisations inspirent d'ores et déjà l'action du MAEDI en faveur de la francophonie économique. Le ministère appuie l'octroi de labels aux entreprises et le développement de certifications professionnelles avec la Chambre de commerce et d'industrie de Paris-Ile-de-France (par exemple, français diplomatique). Pour développer de nouveaux outils innovants, tournés vers le français de l'emploi, le ministère s'appuie sur l'Institut français, et accompagne l'action d'opérateurs reconnus en la matière comme le Centre international d'études pédagogiques et la Chambre de commerce et d'industrie de Paris-Ile-de-France. Concernant les contenus francophones sur Internet, « Afripédia » est un projet qui permet de soutenir les contributeurs africains désireux de publier du contenu en français via Wikipédia.
Auteur : M. Jacques Cresta
Type de question : Question écrite
Rubrique : Politique extérieure
Ministère interrogé : Francophonie
Ministère répondant : Francophonie
Dates :
Question publiée le 15 juillet 2014
Réponse publiée le 30 septembre 2014