DOM-ROM : Guyane
Question de :
M. Gabriel Serville
Guyane (1re circonscription) - Gauche démocrate et républicaine
M. Gabriel Serville alerte Mme la ministre de l'écologie, du développement durable et de l'énergie sur le phénomène de prolifération des algues dites « sargasses » le long des côtes guyanaises. Le phénomène jusque-là cantonné aux Antilles semble désormais bel et bien s'être propagé jusqu'aux plages de Guyane. L'impact négatif de ces algues sur leur écosystème fait naitre de nombreuses craintes, tant auprès du monde scientifiques que des élus ou encore des associations de protection de l'environnement. La filière pêche, elle aussi, affiche sont désarrois face à ce phénomène qui cause baisse du nombre de prises et endommage les filets. Aussi, alors qu'un plan vient d'être annoncé pour les Antilles, il lui demande de bien vouloir l'informer sur ses intentions quant à l'inclusion de la Guyane dans ce plan et à défaut, des moyens mobilisables rapidement pour mettre fin à ce phénomène.
Réponse publiée le 7 juin 2016
Pour faire face au phénomène récurrent de la prolifération des algues sargasses, qui touche particulièrement les Antilles depuis plusieurs années, la ministre de l'environnement, de l'énergie et de la mer, chargée des relations internationales sur le climat, a annoncé en mai 2015 lors de son déplacement en Martinique un plan d'action spécifique. Ce plan d'action comporte trois volets. Le premier concerne l'amélioration de la connaissance pour anticiper et agir à la source. Suite à l'appel à manifestation d'intérêt lancé par l'agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME) Martinique portant sur les thématiques de « collecte et valorisation des algues sargasses », un projet de recherche à l'échelle de la région des Caraïbes pour « prévoir les blooms de sargasses dans la région caraïbe et les Petites Antilles » a été retenu. Cette étude a été proposée par l'observatoire du milieu marin martiniquais et est conduite en collaboration avec deux laboratoires américains. Elle a pour objectif de combiner l'analyse des images satellite avec les modèles de courants de surface dans la zone de convergence nord équatoriale, corrélés aux bases de données d'échouages pour produire un modèle de prédiction du risque de présence de sargasses dans la Caraïbe. La Guyane fait bien entendu partie du périmètre de l'étude. Les premiers résultats sont attendus fin 2016. Le deuxième axe concerne le soutien aux collectivités pour ramasser les sargasses et nettoyer le littoral. Des « brigades vertes » constituées d'emplois soutenus par l'État sont mises en place pour aider les collectivités au ramassage des sargasses. L'ADEME envisage de mettre en place des brigades similaires en Guyane. Le dernier volet concerne la mise en place d'infrastructures de gestion et de valorisation des sargasses. Un appel à projets a été lancé par l'ADEME aux Antilles pour une meilleure gestion des crises futures grâce au développement de techniques innovantes. Il s'agit à la fois de trouver des techniques innovantes de ramassage, et d'en gérer l'élimination. Les lauréats de cet appel ont été désignés en juin 2015, les projets commencent donc à se mettre en place. La Guyane pourra pleinement profiter des projets sélectionnés dans les Antilles et tirer profit des expérimentations qui seront développées. De plus, dans le cadre de la mise en œuvre du plan interministériel « sargasses » annoncé par communiqué de presse du 31 juillet 2015, le Gouvernement a souhaité compléter et renforcer les actions déjà engagées au printemps dernier pour faire face aux difficultés liées à la présence des sargasses dans les Antilles. Entre autres actions, il a été décidé d'accélérer la recherche visant à identifier l'origine et les causes de ce phénomène. La ministre a donc confié, à l'institut de recherche pour le développement (IRD), la mission de coordination des actions de recherche sur les algues sargasses au niveau français ainsi que la présidence d'un conseil scientifique multi-disciplinaire dont la première mission sera de rédiger un programme de recherche dans l'objectif de structurer une communauté de recherche autour de cette thématique, en regroupant des biologistes, des spécialistes de la télédétection, des courantologues et des océanologues. L'IRD a été invité à collaborer avec le centre de ressources du protocole sur les aires protégées (CAR SPAW) qui travaille déjà sur le sujet. Cette mission de connaissance est pilotée par le commissariat général au développement durable (CGDD). Enfin, la direction de l'écologie, de l'aménagement et du logement (DEAL) de Guyane a rédigé, conjointement avec l'office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS), des recommandations pour un ramassage écologique des algues sargasses, tenant compte de la problématique des tortues marines, à l'attention des collectivités qui ont la charge du ramassage. En effet, les tortues ont parfois des difficultés à rejoindre les plages du fait d'une épaisseur importante d'algues échouées, qu'il convient donc de les ramasser tout en veillant à ne pas détruire les œufs.
Auteur : M. Gabriel Serville
Type de question : Question écrite
Rubrique : Outre-mer
Ministère interrogé : Écologie, développement durable et énergie
Ministère répondant : Environnement, énergie et mer
Dates :
Question publiée le 2 juin 2015
Réponse publiée le 7 juin 2016