élèves
Question de :
M. Bruno Le Maire
Eure (1re circonscription) - Les Républicains
M. Bruno Le Maire appelle l'attention de Mme la ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche à propos du harcèlement à l'école. En effet, tous les jours, de nombreux jeunes sont victimes de harcèlement dans leur établissement scolaire. Ces jeunes souffrent et se retrouvent isolés. Personne ne leur vient en aide. Ils ne savent pas toujours ce qu'ils peuvent faire, voire quels sont leurs droits. Bien souvent, leurs parents eux-mêmes sont démunis, ne connaissant pas les multiples recours dont ils disposent pour mettre fin au calvaire de leur enfant et leur souffrance est grande aussi. Ainsi, il lui demande de bien vouloir lui expliquer les mesures envisagées par le Gouvernement afin d'éradiquer ce fléau grandissant qu'est le harcèlement à l'école.
Réponse publiée le 29 décembre 2015
La prise en compte de ce phénomène a été initiée en 2011, avec les Assises nationales sur le harcèlement à l’école. Depuis novembre 2013, le ministère en charge de l’éducation nationale a développé une politique en 4 axes : sensibilisation, prévention, formation, prise en charge. La sensibilisation,importante car de nombreux adultes et jeunes continuent de banaliser ce phénomène grave, passe par la mise en place d’un site Internet et d’une page Facebook « Agir contre le harcèlement à l’école » (actuellement 63 400 mentions « j’aime ») et par la valorisation des actions toujours plus nombreuses conduites dans les écoles et les EPLE. Une journée nationale pour dire "non au harcèlement" en milieu scolaire sera organisée le 5 novembre pour rappeler les objectifs que le ministère a fixé pour réduire ce phénomène. En effet, les dispositifs de prise en charge, les formations, les outils existent et sont peu médiatisés à ce jour. La prévention est essentielle. Pour cela, des dizaines d’outils sont proposés, adaptés à tout âge. Le ministère a mis à disposition des exemples de plans de prévention efficaces basés à la fois sur l’analyse des centaines de programmes internationaux existants et sur la réalité du fonctionnement de nos écoles et EPLE. Cette approche par le climat scolaire est la plus efficace et pertinente pour faire diminuer réellement le harcèlement entre élèves. Ces plans sont connus dans chaque académie et les écoles et EPLE peuvent faire appel aux réseaux de référents ou aux formateurs existants pour les accompagner dans leur déploiement. Ces plans de prévention sont par ailleurs obligatoires depuis le vote de la loi no 2013-595 du 8 juillet 2013 d’orientation et de programmation pour la refondation de l’école de la République. Les équipes mobiles de sécurité dispensent également de nombreuses séances de sensibilisation au quotidien et ce, sur l’ensemble du territoire. Le ministère a également organisé en 2014-2015, la 2ème édition du prix « Mobilisons-nous contre le harcèlement », qui a permis aux élèves et aux équipes d’aborder cette question au sein de l’école ou de l’EPLE autour d’un projet fédérateur. Ce prix sera reconduit en 2015-2016. La formation est également importante, c’est en effet en formant l’ensemble des professionnels que les situations de harcèlement diminueront. Ces formations, développées depuis 2013, ont lieu à différentes échelles : par exemple, depuis le mois de janvier 2015, au niveau national, plus de 2 500 personnes ont été formées ou sensibilisées par la mission ministérielle de prévention et de lutte contre les violences en milieu scolaire, également en charge de la formation régulière des 200 référents « harcèlement », présents en académie et en département. Cette mission, créée en 2012, appuie également les académies dans le montage de formations de formateurs qui se démultiplient pour atteindre au plus vite l’ensemble des écoles et les EPLE. Ces formations de formateurs vont s’amplifier dès la rentrée prochaine par la mise en place de modules de formations à distance (M@gistère) pour le premier et le second degrés, ainsi que l’a annoncée la ministre le 6 février dernier. A cet égard, l’académie de Montpellier a mis en place un M@gistère permettant, sur le plan local, la formation du personnel sur les questions relatives au harcèlement. Le premier degré sera particulièrement ciblé par les futures actions de formation au niveau national car c’est dès le plus jeune âge que le harcèlement peut débuter et que s’amorce le développement des compétences psychosociales. Pour la prise en charge, le ministère a mis en place un numéro vert « Stop harcèlement » depuis 2012. Ce numéro vert, 0 808 807 010, va être réduit à 4 chiffres pour en faciliter la mémorisation. Les appels reçus sur cette plateforme sont ensuite transférés de façon sécurisée au réseau des 250 référents « harcèlement » présents dans chaque département et académie. Ces référents font le lien entre l’établissement et la famille pour que la situation soit résolue au plus vite. Les académies reçoivent également des demandes sur les plateformes téléphoniques académiques, par courrier et par courriel, et les traitent de la même façon. Un protocole de prise en charge et des fiches conseils, améliorées en 2015, complètent ce dispositif. L’objectif de la prévention et de la formation est que les situations soient prises en charge directement par les écoles et les EPLE. Ce dispositif « Stop harcèlement » répond à l’urgence des situations déjà installées. Le harcèlement peut nécessiter une prise en charge individuelle en dehors de l’école, c’est pour cela que sera mise à disposition du grand public une carte interactive des ressources pouvant aider à une prise en charge individuelle d’ordre psychologique par exemple. Par ailleurs, la loi du 4 août 2014 sur l’égalité entre les femmes et les hommes a introduit un nouvel article au code pénal, l’article 222-33-2-2, qui fait du harcèlement moral un délit, ce qui ouvre d’autres possibilités pour les familles qui le souhaitent et engage l’institution scolaire à rester particulièrement vigilante.
Auteur : M. Bruno Le Maire
Type de question : Question écrite
Rubrique : Enseignement
Ministère interrogé : Éducation nationale, enseignement supérieur et recherche
Ministère répondant : Éducation nationale, enseignement supérieur et recherche
Dates :
Question publiée le 16 juin 2015
Réponse publiée le 29 décembre 2015