prévention
Question de :
M. Jacques Cresta
Pyrénées-Orientales (1re circonscription) - Socialiste, écologiste et républicain
M. Jacques Cresta attire l'attention de Mme la ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes sur les conséquences pour la santé d'une consommation quotidienne de boissons sucrées. En effet les conséquences pour la santé d'une consommation régulière de boissons sucrées sont multiples : obésité, érosion dentaire, etc., et une étude scientifique parue en mai 2015 dans la revue Journal of hepathology démontre que la consommation de boissons sucrées serait aussi la cause de cirrhose du foie. Alors que cette maladie est liée dans la très grande majorité des cas à l'alcoolisme, il apparaît une nouvelle forme : la cirrhose sans alcool. Cette étude menée sur 2 600 patients démontre que ceux qui consomment au moins une boisson sucrée quotidiennement ont 61 % de risques en plus de développer cette « maladie du foie gras ». Cette pathologie qui évolue sans symptômes pendant de longues années est potentiellement grave. Raisons pour lesquelles il serait nécessaire de sensibiliser le public sur les conséquences d'une alimentation trop sucrée et tout particulièrement en direction des plus jeunes et des adolescents. Il souhaiterait savoir quelles sont les mesures que compte mettre en œuvre le Gouvernement.
Réponse publiée le 22 décembre 2015
La lutte contre l’obésité est un impératif autant sanitaire que social. Le Gouvernement a pris la mesure du défi que pose ce phénomène et a décidé d’actionner les leviers d’une prévention pédagogique, incitative et responsable : une prévention qui se fonde sur la responsabilisation des concitoyens, en leur donnant les moyens d’être des acteurs de leur santé comme de celle de leurs enfants. C’est pourquoi plusieurs mesures du projet de loi de modernisation de notre système de santé, en cours d’examen par le Parlement, font de la prévention auprès des jeunes une priorité. En lien avec le ministère chargé de l’éducation nationale, un « parcours éducatif en santé » sera instauré à l’attention de tous les élèves de la maternelle au lycée, pour favoriser les actions de promotion de la santé. Le projet de loi étend également le dispositif du médecin traitant aux enfants de moins de 16 ans et favorise ainsi la prévention du surpoids et d’obésité et leurs dépistages précoces. Dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour l’année 2016, la ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes propose une nouvelle mesure : une expérimentation fondée sur le repérage, par le médecin traitant, du risque d’obésitéchez les enfants de trois à huit ans et la prise en charge financière de bilans d’activité physique et de l’intervention de diététiciens et de psychologues afin de permettre à cet enfant pris en charge de ne pas développer de surpoids ou d’obésité. Il s’agit également par cette mesure de lutter plus efficacement contre les trop fortes inégalités de santé qui existent dans le domaine du surpoids et de l’obésité. Pour améliorer l’accès à une alimentation équilibrée, le projet de loi de modernisation de notre système de santé crée un étiquetage nutritionnel synthétique, simple et accessible pour tous. Il est en effet nécessaire que l’information nutritionnelle devienne un élément du choix alimentaire au même titre que le prix, la marque, la présentation ou le goût. Aussi, la ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes a lancé en mars 2015 un groupe de concertation sur l’information nutritionnelle comprenant les associations de consommateurs, les industriels et des experts scientifiques afin de mettre en place cet étiquetage. Par ailleurs, le projet de loi comprend l’interdiction de la mise à disposition en libre-service de fontaines à sodas qui permettra de protéger la population contre une consommation excessive de sucre. Le projet de loi prévoit également que les médecins traitants puissent prescrire des activités physiques adaptées à leurs patients souffrant d’affections de longue durée. Enfin, l’information au quotidien étant primordiale dans la prévention, le site « manger-bouger » développé dans le cadre du plan national nutrition santé, propose des outils et des conseils pour manger mieux et bouger plus. Il fera partie du portail d’information du futur service public d’information sur la santé. L’ensemble de ces mesures vient réaffirmer la volonté du Gouvernement d’engager des politiques justes et efficaces de prévention et de lutte contre l’obésité. Ce sont à la fois des actions en population générale complétée d’actions ciblées vers les populations les plus exposées.
Auteur : M. Jacques Cresta
Type de question : Question écrite
Rubrique : Santé
Ministère interrogé : Affaires sociales, santé et droits des femmes
Ministère répondant : Affaires sociales, santé et droits des femmes
Dates :
Question publiée le 15 septembre 2015
Réponse publiée le 22 décembre 2015