Question de : M. Yves Daniel
Loire-Atlantique (6e circonscription) - Socialiste, écologiste et républicain

M. Yves Daniel alerte Mme la ministre du travail, de l'emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social sur la mise en place, à compter de janvier 2016, des mutuelles complémentaires obligatoires d'entreprises et les cas de dispenses prévus. Ce dispositif vise à permettre aux salariés d'être mieux protéger sur le plan de la santé en leur ouvrant l'opportunité de souscrire une complémentaire à moindre coût. Cependant, certains salariés bénéficiant déjà d'une complémentaire individuelle ou d'une couverture collective (cas des ayants-droit par exemple), des cas de dispense d'adhésion sont possibles, à condition que deux conditions de base soient réunies : l'acte juridique instituant le dispositif de prévoyance devra prévoir cette faculté et la dispense d'adhésion devra faire l'objet d'une demande écrite. Cependant, alors que les salariés en CDI devront en plus, une fois ces deux conditions remplies, apporter la preuve annuelle qu'ils sont bien couverts par un autre biais (justificatif annuel d'adhésion à fournir), les salariés en CDD de moins de un an en sont exonérés et peuvent continuer, de fait à ne pas être couverts. L'objectif étant que tous les salariés aient une complémentaire, notamment les plus précaires, et cette différenciation entre CDI et CDD lui semblant par ailleurs, être source d'inégalités, il lui demande de bien vouloir lui indiquer comment le Gouvernement entend résoudre ce hiatus.

Réponse publiée le 26 juillet 2016

L'article 1er de la loi no 2013-504 du 14 juin 2013 relative à la sécurisation de l'emploi répond à l'objectif de généralisation de la couverture complémentaire santé pour les salariés. Depuis le 1er janvier 2016, tous les employeurs doivent faire bénéficier leurs salariés d'un régime de remboursement complémentaire des frais de santé obligatoire, conformément à l'article L. 911-7 du code de la sécurité sociale. Dans certains cas, cette généralisation pourrait conduire à une multiplication des couvertures, en cas d'employeurs multiples notamment. Par ailleurs, pour les personnes en contrat à durée déterminée (CDD) de courte durée, cela conduirait le salarié à changer de contrat à chaque changement d'employeur. Dans ces cas, la généralisation de la couverture complémentaire santé obligatoire pourrait donc exposer, employeurs comme salariés, à des surcoûts du fait de couvertures multiples ou à des difficultés pratiques importantes. C'est la raison pour laquelle le Gouvernement a décidé d'instaurer des dispenses d'ordre public afin de limiter les effets liés à des affiliations multiples. L'article 34 de la loi de financement de la sécurité sociale pour 2016 prévoit ainsi que certains salariés pourront se dispenser, à leur initiative, de l'obligation de couverture eu égard, notamment, au fait qu'il dispose par ailleurs d'une couverture complémentaire. Ces cas de dispense sont mentionnés à l'article D. 911-2 du code de la sécurité sociale. L'utilisation du cas de dispense ouvert aux salariés en CDD d'une durée inférieure à un an est, quant à elle, toujours conditionnée au fait que cette possibilité soit prévue dans l'acte juridique par les partenaires sociaux ou l'employeur. Ces derniers peuvent ainsi adapter les possibilités de sortie du contrat collectif aux spécificités des salariés de la branche ou de l'entreprise. Par ailleurs, l'article L. 911-7-1 du code de la sécurité prévoit que les salariés ayant un contrat de travail inférieur à trois mois peuvent, sous certaines conditions et notamment celle d'avoir une couverture complémentaire, obtenir directement le versement, par leur employeur, d'une somme en lieu et place de la contribution au financement de la complémentaire santé collective et obligatoire. En tout état de cause, tous les salariés sont placés dans la même situation au regard de la généralisation de la couverture complémentaire santé laquelle impose à tous les employeurs de mettre en place une telle couverture pour leurs salariés, quelle que soit la durée de leur contrat de travail ou l'existence par ailleurs d'une couverture individuelle. L'utilisation d'un cas de dispense, prévu par la règlementation, ne saurait remettre en cause cette égalité de traitement.

Données clés

Auteur : M. Yves Daniel

Type de question : Question écrite

Rubrique : Économie sociale

Ministère interrogé : Travail, emploi, formation professionnelle et dialogue social

Ministère répondant : Travail, emploi, formation professionnelle et dialogue social

Signalement : Question signalée au Gouvernement le 2 février 2016

Dates :
Question publiée le 22 septembre 2015
Réponse publiée le 26 juillet 2016

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