Question de : Mme Michèle Delaunay
Gironde (2e circonscription) - Socialiste, écologiste et républicain

Mme Michèle Delaunay attire l'attention de Mme la ministre de l'écologie, du développement durable et de l'énergie sur la composition des emballages en carton recyclé et son impact sur les aliments et la santé des consommateurs. Une ONG européenne, Foodwatch, vient de pointer du doigt certains emballages alimentaires de produits de consommation courante (riz, pâtes, couscous, lentilles, chocolat en poudre, céréales;) qui contiendraient des hydrocarbures. Les aliments seraient ainsi contaminés par leurs emballages en papier ou carton recyclés au moment de la production, du stockage ou du transport. Selon cette étude, lancée à grande échelle en France, en Allemagne et aux Pays-Bas, et qui a examiné 120 produits, 43 % des aliments testés auraient été contaminés par des hydrocarbures aromatiques d'huile minérale (aussi appelés MOAH), substances toxiques suspectées d'être cancérigènes, mutagènes et perturbant le système endocrinien. Pour des questions écologiques, le carton est aujourd'hui essentiellement produit à partir de papier recyclé, et au cours de ce processus de recyclage, les huiles minérales présentent dans la composition des encres d'impression de journaux peuvent persister dans le carton et ainsi migrer vers les aliments qui y sont conditionnés. L'EFSA, l'autorité européenne de sécurité des aliments, a d'ailleurs publié un avis en juin 2012 sur ces composés, spécifiant que les MOAH pouvaient agir comme des cancérigènes génotoxiques. Le groupe scientifique a ainsi considéré que l'exposition à ce type de d’huiles minérales était potentiellement préoccupante. Alors que le règlement européen (CE) n° 1935/2004 stipule que les emballages alimentaires ne doivent pas être nocif pour la santé, elle lui demande, au regard des résultats de l'étude de Foodwatch, ce que le Gouvernement entend mettre en place pour contrôler la présence de ces substances et leur impact sur la santé et l'environnement et le cas échéant, imposer des seuils limites par substance et pratiquer une politique de tolérance zéro sur les MOAH.

Réponse publiée le 22 mars 2016

La présence d'hydrocarbures, et plus précisément d'huiles minérales, dans les emballages des produits alimentaires a fait l'objet à la fin de l'année 2015 d'une interpellation par une association non gouvernementale. Il s'agit d'une question complexe car des huiles minérales non alimentaires peuvent parfois se confondre chimiquement avec des huiles minérales autorisées en alimentation (par exemple pour la pâtisserie). Les huiles minérales qui seraient identifiées en provenance des emballages pourraient avoir de nombreuses sources différentes, comme la colle utilisée pour fermer les emballages ou coller les étiquettes, la présence de polluants dans les fibres utilisées pour la fabrication des emballages, etc. Afin de disposer des éléments d'analyse scientifique approfondie, le Gouvernement a saisi en 2015 l'agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail. Le rapport de l'agence permettra d'identifier la réalité de la présence de ces hydrocarbures et ses sources, et le cas échéant les éventuelles mesures de prévention que l'agence pourrait recommander.

Données clés

Auteur : Mme Michèle Delaunay

Type de question : Question écrite

Rubrique : Consommation

Ministère interrogé : Écologie, développement durable et énergie

Ministère répondant : Environnement, énergie et mer

Dates :
Question publiée le 3 novembre 2015
Réponse publiée le 22 mars 2016

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