Question de : Mme Sandrine Doucet
Gironde (1re circonscription) - Socialiste, écologiste et républicain

Mme Sandrine Doucet attire l'attention de Mme la ministre des droits des femmes, porte-parole du Gouvernement, sur la condition des jeunes homosexuels victimes de l'isolement et de la précarité. De nombreux jeunes, exposés à ces problèmes, traversent des périodes de souffrance les poussant parfois au suicide. Ainsi, le plan contre l'homophobie et la transphobie est une avancée décisive dans la lutte contre les discriminations liées à l'orientation sexuelle ou les identités de genre. Cependant, les épreuves endurées par ce public ne sont pas seulement psychologiques. Elles sont souvent aussi d'ordre matériel, ce qui constitue un facteur aggravant et une difficulté supplémentaire pour retrouver une vie stable et un cadre social apaisé. Elle souhaite donc savoir si le plan contre l'homophobie et la transphobie sera à même de répondre aux situations les plus critiques. Elle la remercie de sa réponse et la prie de bien vouloir la tenir informée des suites données à ce dossier.

Réponse publiée le 29 janvier 2013

La ministre des droits des femmes, porte-parole du Gouvernement, coordonne les actions gouvernementales contre les violences et les discriminations commises à raison de l'orientation sexuelle ou de l'identité de genre. Le programme d'actions présenté au Conseil des ministres le 31 octobre 2012 est le résultat d'une large consultation menée avec les associations, les partenaires sociaux et les élus, dans un cadre interministériel. A travers ce programme, l'Etat s'engage pour la première fois dans une politique coordonnée contre l'homophobie, la lesbophobie et la transphobie, déclinée en quatre axes : la lutte contre les violences, l'évolution des mentalités, la lutte contre les discriminations au quotidien et l'action internationale. La lutte contre l'isolement des jeunes victimes d'homophobie compte parmi les priorités de ce programme d'actions. À l'âge où les questionnements sur la sexualité apparaissent, les jeunes sont les plus vulnérables face aux violences homophobes qui sont la première cause de suicide chez les adolescents. Les prévalences de tentatives de suicide sont de 12,5 % chez les hommes homosexuels ou bisexuels et de 3 % chez les hommes hétérosexuels. Il est donc essentiel de mener une politique globale de prévention de l'homophobie, qui se décline dans tous les domaines de la vie. Pour agir le plus tôt possible, le Gouvernement a décidé de rendre effective l'éducation à la sexualité, du primaire au lycée, en impliquant des acteurs de la lutte contre l'homophobie. Il encourage les établissements à accueillir les associations qui interviennent en milieu scolaire sur ces thèmes. De plus, il a lancé une mission spécifique pour formuler des propositions contre le suicide des jeunes homosexuels. Enfin, il a engagé un très large programme de formation et de sensibilisation des professionnels, pour les inspecteurs du travail, les policiers, les gendarmes, les magistrats, les agents de l'OFPRA, les infirmiers, les personnels des EHPAD, les enseignants et les animateurs en accueils collectifs de mineurs. La mise en oeuvre de ce programme d'actions fera l'objet d'une première évaluation six mois après sa mise en oeuvre.

Données clés

Auteur : Mme Sandrine Doucet

Type de question : Question écrite

Rubrique : Droits de l'homme et libertés publiques

Ministère interrogé : Droits des femmes

Ministère répondant : Droits des femmes

Dates :
Question publiée le 13 novembre 2012
Réponse publiée le 29 janvier 2013

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