politique fiscale
Question de :
M. Christian Jacob
Seine-et-Marne (4e circonscription) - Les Républicains
Question posée en séance, et publiée le 2 octobre 2013
POLITIQUE DU GOUVERNEMENT
M. le président. La parole est à M. Christian Jacob, pour le groupe de l'Union pour un mouvement populaire.
M. Christian Jacob. Monsieur le Premier ministre, vous aviez juré que le matraquage fiscal que vous imposez aux Français ne concernerait que les 10 % de contribuables les plus fortunés. Vous nous avez menti ! Pour cette seule année, c'est plus d'un million de foyers qui vont devenir imposables. En promettant une pause fiscale en 2014, le Président de la République nous a lui aussi menti. La vérité, c'est qu'en 2014, vous allez prélever douze milliards d'euros d'impôts supplémentaires sur les ménages. Le Président de la République est devenu le Président des impôts ! (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)
Non seulement vous mentez, mais vous offrez le mauvais spectacle d'un gouvernement fragilisé, divisé, cacophonique. On l'a vu sur la question des Roms : Mme Duflot ne s'est pas seulement « payé » M. Valls, elle a bafoué votre autorité, elle a humilié le Président de la République ! (Mêmes mouvements.)
Monsieur le Premier ministre, nous ne supportons plus que vous soyez le simple notaire d'un contrat de mariage entre le PS et les Verts. (Mêmes mouvements.) Nous n'acceptons plus qu'une minorité agissante impose le démantèlement de notre filière nucléaire. Nous n'acceptons plus que des militants dogmatiques imposent une loi collectiviste sur le logement. Nous n'acceptons plus que le contribuable paie au prix fort vos petits arrangements sur la taxe carbone. Votre pratique du pouvoir, monsieur le Premier ministre, est digne de la IVe République.
Plusieurs députés du groupe UMP . Exactement !
M. Christian Jacob. Quand allez-vous assumer vos responsabilités ? Quand allez-vous cesser de jouer les Verts contre la France ? (Applaudissements sur les bancs des groupes UMP et UDI.)
M. le président. La parole est à M. le Premier ministre.
M. Jean-Marc Ayrault, Premier ministre. Monsieur le président Jacob, vous êtes dans votre rôle en étant dans la polémique, vous êtes dans le rôle d'une opposition qui se caricature elle-même. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.) Sans vouloir être cruel, monsieur Copé – pardon, monsieur Jacob ! Lapsus révélateur… – c'est vous qui nous faites la leçon ? C'est vous qui oubliez l'état dans lequel vous laissez le pays ? ("Ah !" sur les bancs du groupe UMP.) C'est vous qui oubliez les 600 milliards de dette supplémentaires ? C'est vous qui oubliez le million de chômeurs supplémentaire ? C'est vous qui oubliez les 750 000 emplois industriels détruits ? (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)
Vous devriez réfléchir avant de parler et surtout commencer à balayer devant votre porte, au regard du triste bilan qui est le vôtre, de l'affaiblissement de la France auquel vous avez mené. Au lieu de cela, vous vous donnez en spectacle ! Vous pensez incarner l'opposition alors qu'en fait vous incarnez un parti qui se divise, qui n'a plus de leader (Exclamations sur les bancs du groupe UMP), qui fraude pour élire son président, qui ne sait pas même où il va et qui n'a aucun projet à proposer à la France ! (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)
Pourtant, il existe bien un programme de la droite, qui a été publié ces derniers jours : le contre-budget. C'est un contre-budget d'austérité, pur et dur. Eh bien, pour ma part, je ne veux pas l'austérité pour la France ! (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.) Je ne veux pas le programme de l'Espagne ! Je ne veux pas le programme du Portugal ! Je ne veux pas ce que l'on fait subir aux Italiens et aux Grecs ! Je veux le redressement de la France, et c'est ce que nous avons entrepris avec la majorité parlementaire, pour la justice et la préparation de l'avenir. Voilà la différence avec vous, monsieur Jacob. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC, écologiste et RRDP.)
Auteur : M. Christian Jacob
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Impôts et taxes
Ministère interrogé : Premier ministre
Ministère répondant : Premier ministre
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 2 octobre 2013