Premier ministre
Question de :
M. Christian Jacob
Seine-et-Marne (4e circonscription) - Les Républicains
Question posée en séance, et publiée le 13 novembre 2013
POLITIQUE DU GOUVERNEMENT
M. le président. La parole est à M. Christian Jacob, pour le groupe de l'Union pour un mouvement populaire.
M. Christian Jacob. Monsieur le Premier ministre, en dix-huit mois, François Hollande est devenu le président des plans sociaux et des impôts (Exclamations sur les bancs du groupe SRC) : les Français lui doivent pas moins de 55 milliards d'euros d'impôts nouveaux en dix-huit mois ! (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)
Partout sur le territoire national, ils crient leur colère face à une France socialiste qui asphyxie le pays sous la dépense publique et l'impôt, ils crient leur colère face à une France socialiste qui dégrade notre pays et le plonge dans la faillite. (Nouvelles exclamations sur les bancs du groupe SRC.) Cette colère, monsieur le Premier ministre, elle est profonde et vous tétanise, car vous n'avez plus de prise sur rien, ni politiquement, ni institutionnellement. (« Eh oui ! » sur les bancs du groupe UMP.)
La Ve République ne fonctionne qu'à trois conditions : un Président de la République qui fixe le cap, un gouvernement qui gouverne et gère le pays, une majorité solide qui soutient son gouvernement : trois conditions qui font aujourd'hui défaut ! (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.) Dix-huit mois après avoir pris le pouvoir, vous êtes impuissants et, osons le dire, vous êtes usés ! Avez-vous mesuré l'état clinique dans lequel vous vous trouvez ? François Hollande a installé une présidence molle, sans autorité, sans relief, une présidence qui bat tous les records d'impopularité. Vous-même, vous êtes à la tête d'un gouvernement fantôme, rejeté par 91 % des Français ! (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.) Votre majorité étale ses divisions matin, midi et soir, et n'est tenue en rien ! (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe UMP.)
Monsieur le Premier ministre, la grave situation à laquelle nous sommes confrontés impose un sursaut. L'horizon de la France ne peut se limiter au nombre de jours où vous resterez à Matignon ! (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)
M. le président. La parole est à M. le Premier ministre.
M. Jean-Marc Ayrault, Premier ministre. Monsieur le président Jacob, je ne sais pas si vous vous inspirez du gaullisme quand vous nous faites la leçon – comme s'est permis de le faire, il y a quelques jours, un ancien président de l’Assemblée nationale au sujet des représentants des cinq communes Compagnons de la Libération, venus se recueillir devant la tombe du général de Gaulle, à savoir Paris, Nantes, Grenoble, Vassieux-en-Vercors et l'île de Sein,…
Plusieurs députés du groupe UMP. Anne Hidalgo et Florian Philippot !
M. Jean-Marc Ayrault, Premier ministre. …des communes qui portent la mémoire et la responsabilité de l'ordre de la Libération. C'est à ce titre, monsieur Accoyer, que les représentants de ces communes se trouvaient à Colombey-les-Deux-Églises.
M. Christian Jacob. Ce n'est pas ma question !
M. Jean-Marc Ayrault, Premier ministre. Nous sommes, les uns et les autres, héritiers d'une grande histoire ! Cessez donc de toujours vouloir nous faire la leçon ! (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC. - Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)
Quand vous vous obstinez à vouloir faire croire qu'il y aurait une crise institutionnelle (« Oui ! » sur les bancs du groupe UMP), de quoi parlez-vous, monsieur Jacob ? Remettez-vous en cause la légitimité du suffrage universel ? Je vous pose la question ! (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.) Je ne pense pas que vous mesuriez la portée de votre discours et que vous vous rendiez compte de votre responsabilité quand vous remettez en cause l'élection du Président de la République au suffrage universel ! (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC. – Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)
M. le président. Calmons-nous, mes chers collègues !
M. Jean-Marc Ayrault, Premier ministre. Que je sache, François Hollande a été élu Président de la République pour cinq ans et, si vous entendez contester cela, vous n'aviez qu'à vous joindre à ceux qui manifestaient le 11 novembre sur les Champs-Élysées ! (Vifs applaudissements sur les bancs du groupe SRC. -Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)
Quant à vos propos sur la majorité et le Gouvernement, ils trouveront une réponse très simple la semaine prochaine, avec le vote de l'ensemble du budget – recettes et dépenses – pour 2014 : je n'ai aucun doute que, le jour du vote, les socialistes, les radicaux, les écologistes et le MRC, qui forment la majorité parlementaire, voteront tous ensemble le budget de la France ! (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC. – Huées sur les bancs du groupe UMP.)
Auteur : M. Christian Jacob
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : État
Ministère interrogé : Premier ministre
Ministère répondant : Premier ministre
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 13 novembre 2013