Question au Gouvernement n° 1381 :
protection

14e Législature

Question de : M. Bertrand Pancher
Meuse (1re circonscription) - Union des démocrates et indépendants

Question posée en séance, et publiée le 27 novembre 2013


CONFÉRENCE DE VARSOVIE

M. le président. La parole est à M. Bertrand Pancher, pour le groupe de l'Union des démocrates et indépendants.

M. Bertrand Pancher. Monsieur le Premier ministre, la dix-neuvième conférence internationale sur le réchauffement climatique a abouti à un flop. Après Copenhague, la plus grande réunion de chefs d'États et de gouvernement de tous les temps, puis la conférence internationale de Doha, la rencontre de Varsovie se fixait deux objectifs clairs pour limiter la hausse de la température de notre planète à deux degrés : d'abord, définir une feuille de route précise pour aboutir a un accord international général en 2015, et ensuite définir le contenu de l'enveloppe de 100 milliards d'euros pour les pays qui en ont besoin, afin de réparer les dégâts environnementaux.

On attendait de la conférence de Varsovie qu'elle débouche sur un accord sur le recensement des engagements des principaux pays de la planète. Nous n'avons pu obtenir qu'une vague remise de contributions pour début 2015, pour les pays qui le peuvent. L'échec général se profile !

Il est vital que la communauté internationale se ressaisisse. Il est indispensable que l'Union européenne, première puissance économique mondiale, se donne les moyens d'entraîner la plupart des pays de notre planète. La France, qui accueillera la conférence internationale de Paris en 2015, est face à une responsabilité historique. Saura-t-elle entraîner l'Europe pour que l'Europe entraîne le monde ?

Comme nous l'avons fait avec succès lors de la présidence française de l'Union européenne en 2008, en définissant l'objectif « trois fois vingt », nous devons continuer à donner l'exemple en prenant des engagements ambitieux pour 2030. Il s'agit notamment de l'objectif de réduction de 30 % des gaz à effet de serre.

Nous devons enfin commencer à réguler les échanges au niveau des frontières européennes. La mise en place d'une taxe carbone aux frontières de l'Europe est le seul moyen d'orienter de façon vertueuse les échanges, pour faire entendre raison à ceux qui inondent nos marchés au détriment de la planète et pillent nos emplois.

Ma question est simple, monsieur le Premier ministre : avez-vous, au fond de vous, conscience des enjeux…

M. le président. Merci, monsieur le député.

La parole est à M. le ministre des affaires étrangères.

M. Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères. Monsieur le député, je vous remercie de votre question. M. Philippe Martin, M. le ministre chargé du développement et moi étions à Varsovie, et avons participé à cette conférence. Il est vrai que l'on peut être déçu par ses résultats, par comparaison avec l'idéal que nous poursuivons. Mais nous pensons tous trois qu'un certain nombre de choses ont été acquises à Varsovie, même si c'est trop peu, je vous le concède. Il s'agit d'abord des contributions que les différents pays devront rendre début 2015. Il s'agit également des progrès qui ont été réalisés au sujet du fonds d'adaptation, de la compensation des dommages, et des forêts. Mais je suis tout à fait d'accord avec vous, ce n'est pas suffisant.

Comme vous l'avez souligné, la France va recevoir, à son tour, l'ensemble des pays du monde. Nous devrons accomplir, mesdames et messieurs les députés, une tâche extraordinairement difficile et importante : essayer de bâtir un accord universel qui permette de bloquer le réchauffement climatique, de limiter la hausse des températures à deux degrés. Bien sûr, il nous faudra entraîner l'Europe, mais cela ne suffira pas. Les difficultés qui se présentent à la France ne sont pas liées à l'Europe, mais aux divergences qui existent entre l'Europe et un certain nombre d'autres pays. Vous connaissez ces problèmes : il s'agit d'un certain nombre de pays en développement, et de pays qui sont menacés par la montée des eaux. Nous devrons donc tous nous mobiliser.

Mesdames et messieurs les députés, mes collègues et moi comptons sur vous tous pour faire en sorte que la France accueille la grande conférence sur le climat de 2015 dans des conditions exemplaires. Nous ne pouvons pas échouer, car ce sont les conditions même de la survie de l'humanité qui sont en cause. Cela se jouera à Paris, en décembre 2015. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC, écologiste et RRDP.)

Données clés

Auteur : M. Bertrand Pancher

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Environnement

Ministère interrogé : Affaires étrangères

Ministère répondant : Affaires étrangères

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 27 novembre 2013

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