Question au Gouvernement n° 146 :
police nationale

14e Législature

Question de : M. Patrick Mennucci
Bouches-du-Rhône (4e circonscription) - Socialiste, écologiste et républicain

Question posée en séance, et publiée le 10 octobre 2012

SÉCURITÉ À MARSEILLE

M. le président. La parole est à M. Patrick Mennucci, pour le groupe socialiste, républicain et citoyen.
M. Patrick Mennucci. Ma question s'adresse à M. le ministre de l'intérieur et j'y associe les députés socialistes de l'agglomération marseillaise. (" Guérini ! " sur les bancs du groupe UMP.)
Monsieur le ministre, la volonté dont vous avez fait preuve en renforçant les forces de police à Marseille a été appréciée par les habitants.
La population approuve les décisions du comité interministériel du 6 septembre relatives au développement économique de la ville. Elle sait, comme l'a dit Jean-Marc Ayrault, que le redressement de Marseille ne sera possible que si la sécurité s'améliore nettement. Malheureusement, les Marseillais s'inquiètent. Je perçois un profond désarroi depuis que de graves suspicions à l'encontre de fonctionnaires de la Brigade anti-criminalité Nord ont été révélées.
Après la suspension de trente policiers et votre décision de dissoudre le service, les Marseillais s'interrogent. Ils se demandent comment leur sécurité sera assurée dans cette partie de la ville. Ils souhaitent savoir si les policiers suspendus seront structurellement remplacés par des fonctionnaires supplémentaires, qui viendront s'ajouter aux 205 fonctionnaires attendus d'ici la fin de l'année.
S'il est normal que la loi soit appliquée dans toute sa rigueur, comment s'assurer que la situation que l'on a connue ne se reproduira pas, à Marseille ou ailleurs ? Avez-vous un projet pour placer ce type d'unité sous un encadrement plus strict et plus efficace ? En découdre directement avec les voyous nécessite de la retenue et un sens profond des valeurs républicaines. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC, écologiste et RRDP.)
M. le président. La parole est à M. le ministre de l'intérieur.
M. Manuel Valls, ministre de l'intérieur. Monsieur le député, permettez-moi d'abord de rendre hommage à toutes les forces de l'ordre et de police, comme le Premier ministre vient de le faire au sujet de la lutte contre le terrorisme.
Dans ces moments difficiles, et d'une manière générale, nous souhaitons que les Français soutiennent leur police dans son travail quotidien. Trop de policiers sont attaqués, caillassés, insultés, voire sont la cible de tirs. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC, écologiste, RRDP, UDI et UMP)
Pour notre démocratie et notre État de droit, nous avons besoin d'une police qui ait la confiance des citoyens. Mais pour cela, il faut respecter la loi. Un policier qui ne respecte pas la loi et les règles de déontologie salit l'uniforme et n'a pas sa place dans la police. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC, écologiste, et RRDP.) J'ai donc été amené à prendre cette décision de suspension, parallèlement à l'enquête de justice qui a démarré il y a plusieurs mois.
Bien évidemment, des réorganisations devront suivre. Je me rendrai à Marseille vendredi.
M. Lucien Degauchy. Vous direz bonjour à Guérini !
M. Manuel Valls, ministre. Trois nouveaux commissaires seront nommés et le directeur départemental de la sécurité publique, en lien avec le préfet de police, devra faire des propositions pour réorganiser les forces de police sur Marseille et dans les quartiers nord.
Plus généralement, je souhaite, sur tout le territoire, que chacun joue son rôle, notamment l'encadrement et plus particulièrement les officiers. Trop de policiers sur le terrain sont abandonnés par leur hiérarchie. Là aussi, il faut que les choses changent !
Le Premier ministre en a fait une priorité : à Marseille, monsieur le député, la sécurité sera assurée, la lutte contre le crime, la délinquance et les trafics sera menée. J'en prends ici l'engagement ! (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC, écologiste et RRDP.)

Données clés

Auteur : M. Patrick Mennucci

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Police

Ministère interrogé : Intérieur

Ministère répondant : Intérieur

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 10 octobre 2012

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