papier et carton
Question de :
M. Jean-Jacques Cottel
Pas-de-Calais (1re circonscription) - Socialiste, écologiste et républicain
Question posée en séance, et publiée le 9 janvier 2014
AVENIR DE LA PAPETERIE DE CORBEHEM
M. le président. La parole est à M. Jean-Jacques Cottel, pour le groupe socialiste, républicain et citoyen.
M. Jean-Jacques Cottel. Ma question s'adresse à M. le ministre du redressement productif et porte sur la situation critique de la papeterie Stora Enso de Corbehem, dans le Pas-de-Calais, et de ses 350 salariés. L'une des plus grandes usines papetières françaises est aujourd'hui menacée de fermeture pure et simple. L'annonce en a été faite lundi dernier à l'issue d'un comité d'entreprise dont la réunion a été obtenue par les organisations syndicales. C'est l'épilogue douloureux de quatorze mois d'attente, d'espoirs et de déceptions endurés par les salariés de l'usine. Je m'associe d'ailleurs au combat qu'ils mènent avec responsabilité, compte tenu de leur détresse et de leur exaspération compréhensible, afin de médiatiser le sort fait à l'usine à laquelle ils tiennent.
Celle-ci dispose de nombreux atouts, pour le présent comme pour l'avenir, en particulier des salariés au savoir-faire pointu et une position géographique à proximité des grands axes de circulation et de trafic de marchandises avec l'Europe du Nord. De surcroît, elle possède un outil productif majeur, la fameuse machine 5 qui coûta plus d'un milliard de francs lors de sa construction et que les professionnels de la filière considèrent comme neuve. Les salariés et leurs familles, ainsi que les élus locaux et les habitants du Nord-Pas-de-Calais, ne peuvent accepter avec résignation la fermeture de ce fleuron industriel.
M. Marc Dolez. Très bien !
M. Jean-Jacques Cottel. Nous entendons nous battre pour en éviter la fermeture, qui nuirait à la filière papetière et serait vécue comme une catastrophe sociale supplémentaire dans un territoire déjà fortement sinistré. Mes questions sont donc simples, monsieur le ministre. Comment le Gouvernement compte-t-il témoigner sa solidarité aux salariés ? Comment l'État compte-t-il accompagner les repreneurs potentiels et assurer la pérennité de l'usine ? (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)
M. Marc Dolez. Très bien !
M. le président. La parole est à M. le ministre du redressement productif.
M. Arnaud Montebourg, ministre du redressement productif. Il s'agit, monsieur le député Jean-Jacques Cottel, d'un dossier que le Gouvernement suit de très près. La filière papetière, en France et plus généralement en Europe, est aujourd'hui en grave difficulté et le site de Corbehem n'est pas le premier confronté à ce genre de problème. Le groupe finlandais Stora Enso a pris la décision de fermer l'ensemble des sites européens qui perdent de l'argent, dont fait partie selon eux l'usine de Corbehem. Je me dois d'indiquer qu'ils ont fermé des sites en Finlande même et licencié 2 500 salariés en Europe.
Quelle a été l'attitude du Gouvernement et de mon ministère en particulier ? Elle a consisté à demander à Stora Enso de maintenir toute possibilité de reprise, d'en assurer la recherche continuelle et de s'engager à la soutenir, y compris financièrement. De notre côté, mes équipes et moi-même avons fait en sorte d'élargir la prospection à l'échelle mondiale. À l’issue d'un an de travail, nous avons demandé au groupe papetier de continuer la prospection, mais nous ne disposons pas d'une offre de reprise crédible.
Auteur : M. Jean-Jacques Cottel
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Industrie
Ministère interrogé : Redressement productif
Ministère répondant : Redressement productif
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 9 janvier 2014