Question au Gouvernement n° 1584 :
gouvernement

14e Législature

Question de : M. Daniel Fasquelle
Pas-de-Calais (4e circonscription) - Les Républicains

Question posée en séance, et publiée le 30 janvier 2014


NOMINATIONS

M. le président. La parole est à M. Daniel Fasquelle, pour le groupe de l'Union pour un mouvement populaire.

M. Daniel Fasquelle. Monsieur le Premier ministre, vous vous en souvenez, le 6 décembre 2012, votre ex-ministre du budget, Jérôme Cahuzac, répondant à une question que je lui adressais, mentait ouvertement, « les yeux dans les yeux », à la représentation nationale et aux Français. Depuis, pour tenter de faire oublier ce parjure, vous n'avez plus à la bouche que les mots : « transparence », « comportement et République exemplaires ». Sauf qu'avec vous, c'est toujours la même chose : « Faites ce que je dis mais pas ce que je fais ! » Ainsi, le 24 juillet dernier, je vous interrogeais sur la nomination de Manuel Flam, 34 ans, directeur de cabinet de Cécile Duflot et ami personnel de Michel Sapin, à la tête d'une importante filiale de la Caisse des dépôts et consignations. Réponse : « Circulez, il n'y a rien à voir ! »

M. Bernard Roman. Affligeant !

M. Daniel Fasquelle. Hier, notre collègue Marie-Christine Dalloz vous interrogeait sur la nomination au comité exécutif de cette même société, la SNI, du fils du ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian. Réponse : « Circulez, il n'y a rien à voir ! »

L'opposition parlementaire est dans son rôle, même si cela vous dérange, lorsqu'elle vous interroge et contrôle ainsi l'action du Gouvernement. Aujourd'hui, quelle sera votre réponse face à une autre nomination sur laquelle on peut légitimement s'interroger : celle de la fille du ministre de l'éducation nationale, Vincent Peillon, à un prestigieux poste d'attaché culturel à l'ambassade de France en Israël ? (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.)

« Moi, Président de la République, il y aura un code de déontologie pour les ministres », déclamait lyriquement François Hollande. Vous, ministres, vous avez signé ce code. Alors, monsieur le Premier ministre, monsieur le ministre de l'éducation nationale, vous qui êtes si prompt à donner des leçons de morale républicaine, allez-vous, vous aussi, vous réfugier derrière les explications embarrassées de la porte-parole du Gouvernement ou aurez-vous, pour une fois, le courage de joindre la parole aux actes et de répondre, cet après-midi, « les yeux dans les yeux », à la représentation nationale ? (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)

Mme Brigitte Bourguignon. Lamentable !

M. le président. La parole est à M. le ministre délégué chargé des relations avec le Parlement. (Protestations sur les bancs du groupe UMP.)

Je vous rappelle que c'est le Gouvernement qui choisit le ministre qui répond.

M. Alain Vidalies, ministre délégué chargé des relations avec le Parlement. D'abord, sur le plan factuel, s'agissant de la situation de M. Thomas Le Drian, je répète les informations qui vous ont été données : il est diplômé d'une école de commerce, puis il a travaillé dans le secteur privé (« Ah ! » sur les bancs du groupe UMP), au sein de la société KPMG, un cabinet d'audit que beaucoup connaissent ici, pendant six ans, avant d'être recruté sur un poste qui correspond exactement à cette activité, comme chargé d'audit et non comme directeur, de l'une des treize filiales de la société SNI.

Je répète notre appréciation : il n'y a strictement aucune interrogation à nourrir sur sa formation, son expérience professionnelle et les modalités de son recrutement.

S'agissant de la situation de Mme Salomé Peillon, vous auriez pu préciser qu'elle est actuellement en poste à l'ambassade de France en Israël, dans le cadre d'un volontariat international. (« Et voilà ! » sur les bancs du groupe SRC.) Comme vous le savez, le volontariat international concerne des jeunes de dix-huit à vingt-cinq ans. J'ajoute qu'elle a les masters et les diplômes nécessaires et que, surtout, la politique de recrutement est entièrement transparente : vous pouvez la consulter, comme tous les Français, sur le site du ministère des affaires étrangères.

Monsieur Fasquelle, j'ai cherché l'origine de cette information, et, je tiens à le dire à la représentation nationale, elle se trouve sur le site « Égalité et réconciliation » de M. Soral (« Hou ! » sur les bancs du groupe SRC),…

M. Pascal Deguilhem. Honte à vous !

M. Alain Vidalies, ministre délégué . …c'est-à-dire l'un des factieux qui étaient dans la rue la semaine dernière. C'est là que vous puisez vos informations.

Mme Brigitte Bourguignon. C'est minable !

M. Alain Vidalies, ministre délégué . Assumez-en la responsabilité devant la représentation nationale ! (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC, écologiste et RRDP.)

M. Yves Durand. Vous êtes une ordure, monsieur Fasquelle ! (Huées sur les bancs du groupe SRC.)

M. le président. Mes chers collègues, vous vous expliquerez avec M. Fasquelle après la séance !

Données clés

Auteur : M. Daniel Fasquelle

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : État

Ministère interrogé : Relations avec le Parlement

Ministère répondant : Relations avec le Parlement

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 30 janvier 2014

partager