gouvernement
Question de :
M. Dino Cinieri
Loire (4e circonscription) - Les Républicains
Question posée en séance, et publiée le 13 février 2014
POLITIQUE GOUVERNEMENTALE
M. le président. La parole est à M. Dino Cinieri, pour le groupe de l'Union pour un mouvement populaire.
M. Dino Cinieri. Monsieur le Premier ministre, depuis vingt mois, vous êtes au pouvoir : vingt mois d'augmentations d'impôts : vingt mois d'amateurisme, vingt mois d'insincérité. Combien de temps vous faudra-t-il pour prendre conscience de la réalité ? Vous vous cachez derrière l'héritage, mais arrêtez de jouer au naïf ! Vous et votre majorité êtes bien les seuls à ne pas avoir remarqué que la crise de 2008 a été un choc pour le monde entier ! En 2012, vous avez vendu du rêve pour être élus, avec des promesses électoralistes intenables. Les Français déchantent, se sentent trahis. Ils sont de plus en plus divisés à cause des clivages que vous ne faites que raviver.
« La France est dans une zone dangereuse en raison du poids croissant de sa dette ». Cette citation ne vient pas de l'opposition mais de M. Migaud, Premier président de la Cour des comptes, qui nous annonçait hier qu'il manquera 6 milliards d'euros de recettes fiscales cette année ! Les faits sont têtus, et vous aurez beau hurler, mesdames, messieurs de la majorité, les dépenses de 2013 sont supérieures à celles de 2012 de 2,3 milliards d'euros, malgré l'annonce d'une diminution de 600 millions d'euros… Eh oui, monsieur Cazeneuve, la vérité exige que le mensonge s'invente ! Résultat logique, puisque vous avez fait le choix d'embaucher de nouveaux fonctionnaires, de créer des emplois aidés à tout va. Vous avez supprimé le un sur deux, et maintenant, vous n'êtes même plus capable, si l'on en croit les déclarations de Bruno Le Roux, de faire progresser les fonctionnaires déjà en poste et dont le salaire sera gelé, ce qui est grave.
Dès lors qui d'autres va aussi payer ? Qui allez-vous racketter cette fois-ci ? Sera-ce les entreprises ou les familles, ou encore les retraités ?
Un tel amateurisme du binôme à la tête de l'exécutif est une atteinte grave à la crédibilité financière de la France ! Et c'est vous et vous seuls, monsieur le Premier ministre et votre majorité, qui en porterez l'entière responsabilité ! Alors, pour une fois, assumez ! (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)
M. le président. La parole est à M. le ministre délégué chargé du budget.
M. Christian Jacob. L'arrogant !
M. Bernard Cazeneuve, ministre délégué chargé du budget. Monsieur le député, vous parlez du temps d'exercice du pouvoir qui nous a été donné jusqu'ici, c'est-à-dire vingt mois : vingt mois d'amateurisme, dites-vous. Mais vous et votre majorité avez été au pouvoir pendant dix ans, et je vais vous faire le bilan de votre professionnalisme. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC. - Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)
Votre professionnalisme, c'est le doublement de la dette de la France, l'augmentation constante des déficits, qui n'ont jamais été inférieurs à 5 % au cours de la précédente législature !
Votre grand professionnalisme a donné le résultat suivant en matière d'augmentation des dépenses publiques : vous avez été à ce point professionnels que vous les avez fait augmenter de 170 milliards au cours des cinq dernières années. Vous avez été à ce point professionnels dans la maîtrise des dépenses publiques que quand on regarde l'exécution des budgets sur cette période et que l'on fait la moyenne de leur augmentation d'un budget à l'autre, celle-ci n'a jamais été inférieure à 5 milliards, alors que depuis que nous sommes aux responsabilités, elles n'ont augmenté en moyenne que de 500 millions. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)
Votre grand professionnalisme a conduit l'appareil productif français à décrocher tragiquement, à tel point que nous avons 65 milliards de déficit du commerce extérieur quand les Allemands ont 150 milliards d'excédent. (« Très juste ! » sur les bancs du groupe SRC. – Protestations sur les bancs du groupe UMP.)
M. Noël Mamère. C'est vrai !
M. Bernard Cazeneuve, ministre délégué. Votre grand professionnalisme a conduit la France à s'affaiblir au sein de l’Union européenne parce que le précédent Président de la République est allé devant la Commission européenne, à peine élu, pour expliquer que notre pays n'était pas en situation de respecter les objectifs qu'elle s'était assignée à elle-même aux termes de l'adoption du traité de Maastricht.
Dès lors, nous sommes vraiment heureux qu'avec un tel niveau de professionnalisme, vous soyez en situation de nous donner des leçons, à nous qui redressons la France, qui diminuons les déficits, qui maîtrisons la dépense publique. Nous n'avons aucune leçon à recevoir de vous ! (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC, écologiste et RRDP.)
Auteur : M. Dino Cinieri
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : État
Ministère interrogé : Budget
Ministère répondant : Budget
Date : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue au Journal officiel du 13 février 2014