manifestations
Question de :
M. Bruno Le Roux
Seine-Saint-Denis (1re circonscription) - Socialiste, républicain et citoyen
Question posée en séance, et publiée le 26 février 2014
MANIFESTATION DU 22 FÉVRIER À NANTES
M. le président. La parole est à M. Bruno Le Roux, pour le groupe socialiste, républicain et citoyen.
M. Bruno Le Roux. Monsieur le ministre de l'intérieur, il n'y a pas des bons ou des mauvais casseurs, il n'y a pas des casseurs de gauche et des casseurs de droite ; il n'y a que des casseurs.
M. Jacques Myard. Y compris les ministres qui cassent le Gouvernement !
M. Bruno Le Roux. Et nous nous félicitons, ici, sur ces bancs, que la détermination du Gouvernement soit toujours la même, pour ceux qui cassent, où qu'ils cassent et quoi qu'ils cassent. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.) Je voulais donc vous apporter tout le soutien de la majorité.
J'ai regretté, et nous avons tous regretté, voilà quelques semaines, qu'un certain nombre de responsables politiques, au premier rang desquels, d'ailleurs, le secrétaire général de l'UMP, aient déclaré « comprendre » ceux qui avaient défilé lors d'une manifestation intitulée « Jour de colère », des personnes qui avaient tenu des propos inadmissibles, qu'on n'avait plus entendus depuis des décennies dans notre République. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)
Monsieur le ministre, je voudrais vous dire que vous pouvez et que nous pouvons ici en appeler à l'unité nationale. Encore faut-il que chacun ne vocifère pas sur ces bancs chaque fois que vous faites régner l'ordre républicain. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)
Qu'on ne s'offusque pas non plus, car il suffit d'aller sur wikipedia pour savoir qu'un de nos collègues était en 1967 responsable de l'entrisme dans les syndicats et du secteur étudiant dans un mouvement d'extrême droite qui s'appelait Occident. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et écologiste.)
M. Gilles Lurton. C'est minable !
M. Bruno Le Roux. Chacun peut commettre des erreurs de jeunesse, ce n'est pas un problème de le rappeler ici et cela ne doit pas créer d'incident entre nous.
M. Éric Straumann. Scandaleux !
M. Bruno Le Roux. Monsieur le ministre de l'intérieur, nous vous assurons de notre total soutien : soyez convaincus que, quelles que soient les manifestations, nous serons attentifs, comme nous l'avons été samedi dernier et voilà quelques jours, à ce que dans cette République tous les mots, tous les actes ne soient pas permis, et à ce que les casseurs soient punis chaque fois qu'ils cassent et chaque fois qu'ils portent atteinte à la République. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et écologiste.)
M. le président. La parole est à M. le ministre de l'intérieur.
M. Manuel Valls, ministre de l'intérieur. Monsieur le président Le Roux, je vous remercie pour ces mots.
M. Bernard Accoyer et M. Éric Straumann . Des excuses !
M. Bernard Accoyer. Pas un mot d'excuse !
M. Manuel Valls, ministre. Je voudrais simplement rappeler, ainsi que je l'ai fait il y a un instant, qu'on ne peut pas rendre hommage à la police et à la gendarmerie, au courage des forces de l'ordre et à leur travail, qui évite le pire et, dans le même temps, accuser le Gouvernement de faiblesse. Il y a là un double discours que je n'accepte pas. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC et plusieurs bancs du groupe écologiste.) Nous avons en charge la responsabilité de l'ordre, et de l'ordre républicain, et nous l'exercerons à chaque fois avec la même détermination.
Je ne peux pas non plus accepter qu'on compare ce qui s'est passé en Ukraine, à Kiev, où il y a eu des morts, où la démocratie est inexistante et où l'espoir revient grâce aux efforts de notre diplomatie (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC et plusieurs bancs du groupe écologiste), avec ce qui s'est passé dans la ville de Nantes, où des incidents plus graves ont été évités grâce à la vigilance du Gouvernement, d'un préfet et des forces de l'ordre.
M. Henri Jibrayel. Bravo !
M. Manuel Valls, ministre. Il y a des choses qui ne sont pas acceptables.
Enfin, je ne peux pas accepter, une nouvelle fois, qu'on nous accuse de complaisance à propos de telle ou telle manifestation alors que, comme vous l'avez rappelé, certains ont, d'une certaine manière, accepté ce qui s'est passé à quelques dizaines de mètres de l'Assemblée nationale, où l'on a prononcé des discours qui remettaient en cause et les valeurs de la République et le rôle du Parlement. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC. – Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)
M. Philippe Gosselin, M. Éric Straumann et M. Jacques Myard . C'est faux !
Auteur : M. Bruno Le Roux
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Ordre public
Ministère interrogé : Intérieur
Ministère répondant : Intérieur
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 26 février 2014