Question au Gouvernement n° 1791 :
gouvernement

14e Législature

Question de : M. Dominique Dord
Savoie (1re circonscription) - Les Républicains

Question posée en séance, et publiée le 7 mai 2014


POLITIQUE DU GOUVERNEMENT

M. le président. La parole est à M. Dominique Dord, pour le groupe de l'Union pour un mouvement populaire.

M. Dominique Dord. Monsieur le Premier ministre, que reste-t-il de vos promesses du 6 mai 2012 ? (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.) Vous aviez promis d'inverser la courbe du chômage, et il vole de records en records. Vous aviez prévu de réduire les déficits en faisant payer les riches, et ce sont les classes moyennes qui sont asphyxiées sous l'impôt ! (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.) Vous aviez prévu de réorienter l'Europe, et c'est l'Europe qui est désorientée par la politique que vous conduisez ! Et vous aviez même promis de « réenchanter le rêve français », alors que les Français sont plongés dans un profond cauchemar ! (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.)

Mme Marie-Christine Dalloz. Absolument !

M. Dominique Dord. Alors, bien sûr, il y a eu le séisme des élections municipales ; bien sûr, le Président a dit qu'il avait compris ; bien sûr, il a même inventé un changement de cap… et vous voilà ! Et vous assumez ce changement de cap ! Oui, vous l'assumez ! Mais, monsieur le Premier ministre, vous êtes le seul à le faire car la semaine dernière, dans cet hémicycle, il y a eu une majorité de députés pour ne pas le voter. Et nous voilà plongés moins d'un mois après votre arrivée dans une crise politique qui nous rappelle les républiques anciennes !

Texte après texte, nous devrons maintenant attendre de savoir avec qui et comment vous allez trouver une majorité pour adopter les lois que vous souhaitez faire passer, ici, au Parlement (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP) ! Avons-nous les moyens, monsieur le Premier ministre, de nous payer le luxe, par les temps qui courent, de telles combinaisons politiciennes d'un autre âge ?

Alors, monsieur le Premier ministre, ma question est simple : comment allez-vous faire ? Allez-vous choisir de vous soumettre à votre majorité en reniant le changement de cap ou allez-vous choisir de vous démettre en renonçant à votre mandat ? (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)

M. le président. La parole est à M. le Premier ministre.

M. Manuel Valls, Premier ministre. Monsieur le Président, mesdames et messieurs les députés, monsieur le député, je souhaite m'appuyer sur la majorité…

M. Pierre Lellouche. Laquelle ?

M. Manuel Valls, Premier ministre . …et sur le Parlement en discutant avec l'ensemble des parlementaires et des groupes parce que lorsqu'il en va de l'intérêt général, je considère que cette discussion doit concerner chacun d'entre vous.

On ne peut pas demander à la fois de revaloriser le rôle du Parlement, la discussion avec les parlementaires et, à chaque fois qu'elle a lieu, ce qui est naturel, juger qu'elle est étouffée alors qu'au contraire elle est ouverte. Je me réjouis donc de pouvoir compter sur une majorité exigeante mais en qui j'ai confiance pour mener les réformes indispensables à notre pays.

Il m'importe d'avoir obtenu la confiance du Parlement le 8 avril et de pouvoir désormais appliquer le plan de 50 milliards d'économies, qui constitue une première pour notre pays. Il est temps, en effet, que la France fasse preuve de courage ! Il est temps que les responsables politiques de notre pays assument le courage de dire la vérité qui s'impose pour faire en sorte que le pays soit à la hauteur de ses responsabilités ! (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

M. Christian Jacob. Merci pour Ayrault ! (« Ayrault ! Ayrault » sur les bancs du groupe UMP).

M. le président. S'il vous plaît !

M. Manuel Valls, Premier ministre. Depuis deux ans, avec Jean-Marc Ayrault, nous avons mené une politique courageuse. Le Président de la République, vous l'avez rappelé, a tiré les leçons du scrutin des élections municipales pour agir encore plus vite et plus profondément parce que nos concitoyens attendent des réformes et n'en peuvent plus, depuis des années, des déficits et de la fiscalité.

Il est temps d'assumer une politique de réforme, oui, et cette politique, je la conduirai ! J'ai une certitude : il existe une majorité de gauche pour la mener et nous la mènerons jusqu'au bout. (Applaudissements sur de nombreux bancs du groupe SRC et sur plusieurs bancs des groupes écologiste et RRDP.)

Données clés

Auteur : M. Dominique Dord

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : État

Ministère interrogé : Premier ministre

Ministère répondant : Premier ministre

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 7 mai 2014

partager