politique et réglementation
Question de :
M. Philippe Martin
Gers (1re circonscription) - Socialiste, républicain et citoyen
Question posée en séance, et publiée le 24 octobre 2012
COMPÉTITIVITÉ
M. le président. La parole est à M. Philippe Martin, pour le groupe socialiste, républicain et citoyen.M. Philippe Martin. Ma question s'adresse à M. le Premier ministre.
Lorsqu'elle est soutenue par un Gouvernement qui a le sens du long terme et de la constance dans ses objectifs, l'entreprise France redevient attractive et dynamique. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)
Votre déplacement en Asie, à Singapour et aux Philippines, monsieur le Premier ministre (Exclamations sur les bancs du groupe UMP),...
Plusieurs députés du groupe UMP. Allô ! Allô !
M. Philippe Martin. ...témoigne qu'en matière de commerce international, notre pays peut nouer de nouveaux partenariats, profitables à notre économie, à nos entreprises et à l'emploi.
Plusieurs députés du groupe UMP. Allo ! Allô !
M. Philippe Martin. Dans ces pays en forte croissance, où vous avez pu constater l'importance de la présence française, vous avez pu soutenir nos intérêts économiques et promouvoir les échanges bilatéraux.
Lors de ces deux visites, vous avez encouragé nos partenaires asiatiques à intensifier leurs investissements en France, que ceux-ci soient industriels, commerciaux ou financiers. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe SRC.)
Mes chers collègues, le redressement de notre commerce extérieur est une priorité pour notre économie. C'est aussi un chantier considérable. Il est vrai que la droite, avec 70 milliards d'euros de déficit annuel, nous a laissé dans ce domaine comme dans tant d'autres un bilan épouvantable. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC. - Exclamations sur les bancs du groupe UMP.) Vos vociférations ne changeront rien à l'affaire. Qu'il s'agisse de déficits, de plans sociaux, de politique industrielle ou de commerce extérieur, il ne se passe pas une journée sans que les Français ne découvrent que vous vous êtes rendus à leur égard, et à l'égard de la France, coupables de présentation de faux bilans. (Mêmes mouvements.)
Dans ce contexte, pouvez-vous nous préciser, monsieur le Premier ministre, comme vous l'avez fait ce matin à Toulouse pour l'assemblage de l'A350 (Exclamations sur les bancs du groupe UMP), les contours de cette stratégie nationale de compétitivité dont votre Gouvernement a fait sa priorité, que notre groupe approuve et qui symbolise, en matière d'action publique, le retour du volontarisme qui a tant manqué à la droite pendant toutes ces années ? (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC et sur plusieurs bancs des groupes écologiste et RRDP. - Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)
M. le président. La parole est à M. le Premier ministre.
M. Jean-Marc Ayrault, Premier ministre. Vous avez parlé de volontarisme, monsieur le député, et vous avez raison. De nombreux efforts sont en effet nécessaires pour redresser notre industrie et reconquérir une crédibilité, et nous avons besoin de volonté et de détermination. Le Gouvernement, soutenu par sa majorité, n'en manque pas.
Il y a, en effet, urgence. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.) Vous pouvez vociférer, crier, mesdames et messieurs les députés de l'opposition, mais vous ne ferez pas oublier votre bilan. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.) Depuis dix ans, 750 000 emplois industriels ont été détruits, le déficit du commerce extérieur est abyssal, le chômage ne cesse d'augmenter de mois en mois, les inégalités croissent, le dialogue social est absent, et vous en êtes responsables. (Protestations sur les bancs du groupe UMP.) Qu'avez-vous fait pour la compétitivité pendant les cinq dernières années ? Rien, et vous avez continué à affaiblir notre industrie. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)
J'ai demandé à M. Louis Gallois (Exclamations sur les bancs du groupe UMP), un grand industriel auquel je veux rendre hommage cet après-midi, un rapport, qui ne sera pas un rapport de plus, mais sera une contribution à la décision et à l'action auxquelles je vous invite.
Ce matin, à Toulouse, à l'occasion de l'inauguration de l'atelier de montage de l'A350, vraie réussite industrielle, européenne, soutenue par les États, j'ai constaté que, sous la présidence de Louis Gallois, avait été engagé ce que nous pouvons faire pour les autres filières industrielles : une association entre grands groupes et avec les PME, un transfert de technologie, une montée en gamme, qui font que cette industrie est aujourd'hui crédible non seulement en Europe mais dans le monde entier. Aux Philippines comme à Singapour, j'ai pu me féliciter de son excellence. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)
M. Claude Goasguen. C'est du pipeau, tout ça !
M. Jean-Marc Ayrault, Premier ministre. Mais ce qui est fait là n'est pas suffisant. Lorsque je recevrai le 5 novembre prochain le rapport de M. Louis Gallois (Exclamations et rires sur les bancs du groupe UMP)... On a l'impression qu'à droite vous souhaitez l'échec de la France. (Vives protestations sur les bancs du groupe UMP.) Moi je souhaite son succès et je m'appuie sur les meilleurs talents. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC. - De nombreux députés du groupe UMP se lèvent et quittent peu à peu l'hémicycle. - Les députés du groupe SRC se lèvent et continuent à applaudir.)
M. le président. Asseyez-vous, chers collègues. Vous aurez l'occasion de répondre.
M. Jean-Marc Ayrault, Premier ministre. Si j'ai demandé ce rapport à M. Gallois, c'est parce que je l'ai fait nommer par le conseil des ministres commissaire général à l'investissement. Le rapport sera déposé le 5 novembre et, le lendemain, le Gouvernement sera réuni en séminaire. Les premières décisions, les premières orientations seront prises, ce sera le lancement de la stratégie de la reconquête de la compétitivité, c'est-à-dire de la bataille contre le chômage et pour l'emploi. Même si cela vous gêne, nous le ferons, pour la France. (Vifs applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)
Auteur : M. Philippe Martin
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Entreprises
Ministère interrogé : Premier ministre
Ministère répondant : Premier ministre
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 24 octobre 2012