politique de l'emploi
Question de :
M. Gérard Cherpion
Vosges (2e circonscription) - Les Républicains
Question posée en séance, et publiée le 28 mai 2014
LUTTE CONTRE LE CHÔMAGE ET APPRENTISSAGE
M. le président. La parole est à M. Gérard Cherpion, pour le groupe de l'Union pour un mouvement populaire.
M. Gérard Cherpion. Monsieur le Premier ministre, les électeurs ont exprimé leur profond désarroi lors des élections européennes, et c'est un séisme que nous avons vécu, comme vous venez de le rappeler. Face au message clair des Français, le Président de la République reste sourd et ne change rien. Or nous devons – vous devez ! – regarder la réalité en face, prendre les problèmes des Français à bras-le-corps et répondre concrètement à leurs préoccupations, et particulièrement à la première d'entre elles, l'emploi. Les chiffres du chômage sont catastrophiques et les solutions proposées par votre gouvernement, inefficaces. Vous avez raté l'inversion de la courbe du chômage en 2013, grande promesse du Président de la République, et vous continuez à vous enfermer dans vos certitudes.
L'UNEDIC a prévu 300 000 chômeurs de plus en 2014 et 2015 et, au lieu de se remettre en question, vos ministres s'emploient à revoir à la baisse ces prévisions. Monsieur le Premier ministre, les chiffres de l'UNEDIC sont fiables : en janvier 2013, elle prévoyait 274 300 chômeurs de plus, et il y en eut finalement 277 700. Reconnaissez qu'une erreur de 3 400, c'est-à-dire de 1,2 %, est bien faible par rapport aux prévisions totalement erronées du Gouvernement qui, déconnecté, refuse la réalité.
Le pacte de responsabilité ne suffira pas à redonner confiance aux entrepreneurs, si tant est qu'il soit mis en œuvre. L'apprentissage, et donc les jeunes, est la seconde victime de votre politique. Les contrats d'apprentissage ont baissé de 8 % en 2013 et la DARES, la direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques, prévoit une baisse encore plus importante en 2014. Les chiffres sont dans le rouge et vous ne faites rien, alors qu'il y va de l'avenir de nos enfants, de nos entreprises et de notre pays.
Monsieur le Premier ministre, allez-vous enfin reconnaître la véracité de ces chiffres, qui démontrent l'inefficacité de votre politique ? Allez-vous enfin prendre les mesures nécessaires à la redynamisation de l'apprentissage et à la création d'emplois ? (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)
M. le président. La parole est à M. le ministre du travail, de l'emploi et du dialogue social.
M. Guy Geoffroy et M. Marc Le Fur . Et du chômage !
M. le président. S'il vous plaît, mes chers collègues !
M. François Rebsamen, ministre du travail, de l'emploi et du dialogue social. Monsieur le député, je vous remercie de votre question qui me permet, comme à chaque fois, de rappeler combien notre société est taraudée par ce chômage de masse, qui nuit à la cohésion sociale dans notre pays. Vous y avez pris votre part, nous y avons pris la nôtre, et aujourd'hui c'est tous ensemble que nous devons agir, d'abord pour redonner de la compétitivité à nos entreprises – c'est ce qu'a décidé le gouvernement de Manuel Valls – par des mesures qui vont permettre, nous en sommes persuadés,…
M. Philippe Meunier. Vous êtes bien les seuls !
M. François Rebsamen, ministre . …de relancer la création d'emplois.
Les analyses qui sont présentées aujourd'hui par l'UNEDIC sont des projections. J'ai seulement fait remarquer qu'elles étaient légèrement pessimistes par rapport aux nôtres, et vous me permettrez de maintenir cette analyse. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)
M. Philippe Meunier. Incroyable !
M. le président. Chers collègues, je vous prie d'écouter la réponse du ministre.
M. François Rebsamen, ministre. Je voudrais également vous indiquer, car peut-être l'avez-vous oublié, qu'en 2006 un ancien ministre du travail annonçait au Sénat qu'il y aurait 500 000 apprentis en 2009. La vérité, c'est que nous avions 415 000 apprentis en formation au 31 décembre 2013. L'objectif du Gouvernement, c'est 500 000 jeunes en apprentissage à la fin de l'année 2017. Pourquoi ? Parce que l'apprentissage est une voie d'excellence. Parce que l'apprentissage, ça marche. Parce que l'apprentissage est attendu par les entreprises. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.) Tous ensemble, aujourd'hui, nous avons besoin d'agir en commun pour limiter le chômage des jeunes. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe SRC.)
Auteur : M. Gérard Cherpion
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Emploi
Ministère interrogé : Travail, emploi et dialogue social
Ministère répondant : Travail, emploi et dialogue social
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 28 mai 2014