Question au Gouvernement n° 2073 :
politique de l'environnement

14e Législature

Question de : M. François-Michel Lambert
Bouches-du-Rhône (10e circonscription) - Socialiste, écologiste et républicain

Question posée en séance, et publiée le 16 juillet 2014


TRANSITION ÉCOLOGIQUE

M. le président. La parole est à M. François-Michel Lambert, pour le groupe écologiste.

M. François-Michel Lambert. Monsieur le ministre de l'économie, du redressement productif et du numérique, le 10 juillet dernier, vous avez présenté votre feuille de route intitulée : « Pour le redressement économique de la France ». Les mots sont volontaristes et nous ne doutons pas qu'ils traduisent votre détermination à sortir notre pays du marasme économique. Nous approuvons l'idée d'une reprise en main de la politique pour définir nos grandes orientations industrielles et économiques.

Cependant, votre discours passe à côté de l'essentiel.

M. Jean-Paul Bacquet. Mais non !

M. François-Michel Lambert. On ne peut pas tout à la fois faire du Roosevelt et du Georges Pompidou : au XXIe siècle, la croissance et l'emploi ne se feront qu'au seul prix d'un basculement vers la transition écologique. Nous, écologistes, vous demandons d'avoir l'audace et la modernité de mettre en œuvre un keynésianisme vert. Nous devons repartir de l'avant sur une base décarbonée, décentralisée, économe en ressources et sobre en énergie. Cette nouvelle politique économique, qui préservera les matières premières et l'énergie avec moins de gaspillage et moins de déchets, sera surtout créatrice d'emplois et, à terme, d'une croissance découplée de l'épuisement des ressources naturelles. Pour y parvenir, nous devons agir à toutes les étapes de la vie de la matière, à travers l'éco-conception, l'écologie industrielle, l'économie de la fonctionnalité, la réutilisation, le réemploi et le recyclage.

Le Président Roosevelt a dit : « Essayer quelque chose, et si cela ne marche pas, essayer autre chose. » C'est possible ! Les régions, les territoires, des villes comme Paris s'engagent dans l'économie circulaire. Ségolène Royal a pris la mesure de l'enjeu avec la loi de transition énergétique, en mettant en avant l'économie circulaire comme projet industriel et environnemental, en faisant un projet stratégique sur les ressources de notre pays.

Au-delà de vos quelques propositions concernant l'écologie, monsieur le ministre, quand franchirez-vous le pas d'une réelle et ambitieuse transition écologique du XXIe siècle, faisant de celle-ci le réacteur de votre politique économique ? (Applaudissements sur les bancs du groupe écologiste.)

M. le président. La parole est à M. le ministre de l'économie, du redressement productif et du numérique.

M. Arnaud Montebourg, ministre de l'économie, du redressement productif et du numérique. Monsieur le député, notre politique et celle que vous défendez sont quasiment les mêmes. Il est inutile d'entrer dans des oppositions artificielles – choisir Pompidou ou Roosevelt, désigner ce qui serait vert et ce qui ne le serait pas – car le Gouvernement a, comme vous, une haute conscience de la modification des termes du modèle économique.

J'en veux pour preuve les trente-quatre plans industriels, dont une dizaine sont consacrés à la mutation par l'innovation technologique, financière, économique ou humaine du modèle économique et de l'offre industrielle. Savez-vous, par exemple, que j'ai validé un plan avec ma collègue et amie Ségolène Royal pour la mise sur le marché de technologies d'énergies renouvelables compétitives ? Savez-vous que nous sommes en train d'offrir aux industriels du bois les conditions réglementaires et législatives pour enfin pouvoir construire en bois dans notre pays et stimuler de nouveaux usages du bois ? Savez-vous que nous avons un plan « recyclage et matériaux verts » qui propose 111 projets financés à hauteur de plusieurs centaines millions d'euros, avec le soutien du grand emprunt mais aussi des investisseurs privés ? Dois-je aussi vous rappeler que, dans le cadre du plan « chimie verte », l'industrie de la chimie est en train de muter et propose quarante projets totalisant environ 2 milliards d'investissements ? Avant de critiquer, il est bon de se renseigner, monsieur le député. (Exclamations sur plusieurs bancs des groupes écologiste et UMP.)

M. Jean-Paul Bacquet. Très juste !

M. Arnaud Montebourg, ministre . Je vous adresse derechef l'ensemble des informations qui nous permettront de nous unir dans la construction d'une nouvelle France industrielle. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe SRC.)

Données clés

Auteur : M. François-Michel Lambert

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Environnement

Ministère interrogé : Économie, redressement productif et numérique

Ministère répondant : Économie, redressement productif et numérique

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 16 juillet 2014

partager