agence spatiale européenne
Question de :
M. Guillaume Bachelay
Seine-Maritime (4e circonscription) - Socialiste, écologiste et républicain
Question posée en séance, et publiée le 19 novembre 2014
PHILAE
M. le président. La parole est à M. Guillaume Bachelay, pour le groupe socialiste, républicain et citoyen.
M. Guillaume Bachelay. Monsieur le Premier ministre, ce qui s'est passé le 12 novembre à 17 h 03 est historique. Mercredi dernier, pour la première fois, un engin spatial a réussi à se poser sur une comète. Au terme d'un voyage de dix ans et de six milliards et demi de kilomètres, la sonde européenne Rosetta a placé sur la comète Tchouri un mini-laboratoire nommé Philae. Jamais un tel exploit n'avait été réalisé auparavant.
C'est d'abord l'exploit des équipes qui l'ont rendu possible : scientifiques et ingénieurs, unités de recherche et entreprises et, bien sûr, décideurs de la puissance publique, tous méritent d'être salués. Félicitons tout particulièrement les femmes et les hommes du Centre national d’études spatiales, le CNES, dont le rôle a été décisif. (Applaudissements sur tous les bancs.)
C'est aussi un exploit de l'Europe. Il y a vingt ans, l'Agence spatiale européenne lançait officiellement le programme Rosetta. II y a dix ans, depuis Kourou, une fusée Ariane 5 plaçait la sonde et son atterrisseur en orbite. Depuis une semaine, malgré les aléas et les incertitudes, 80 % des expériences scientifiques programmées ont été réalisées. C'est la preuve que, quand les Européens sont unis, ils peuvent mener de grands projets et être les premiers. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe SRC.)
M. Jean-Luc Laurent. L'Europe des États, non l'Europe fédérale !
M. Guillaume Bachelay. Ensuite, cet exploit, c'est celui du génie humain. La conquête de l'espace, c'est celle du savoir, qui fonde le progrès. Il y a, monsieur le Premier ministre, de nouvelles frontières pour la science, l'innovation, l'industrie et la recherche, en matière de santé, d'énergies renouvelables, de numérique, de textiles innovants, de transports du futur, et dans tant d'autres domaines où la France est d'ailleurs très bien positionnée.
Monsieur le Premier ministre, pouvez-vous nous dire quelles sont les prochaines étapes de cette mission européenne et, plus largement, comment le Gouvernement soutient et encourage l'innovation, en France et en Europe – innovation qui est une raison de croire en la raison des hommes ? (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)
M. le président. La parole est à Mme la secrétaire d'État chargée de l'enseignement supérieur et de la recherche.
Mme Geneviève Fioraso, secrétaire d'État chargée de l'enseignement supérieur et de la recherche. Monsieur le député, je partage totalement votre enthousiasme. La mission Rosetta a été une réussite parfaite. Elle démontre plusieurs choses : le génie humain – vous l'avez dit –, la foi dans le progrès et dans les résultats positifs que donne la coopération scientifique au plus haut niveau.
Ce petit laboratoire intelligent, Philae, nous donnera des informations sur l'origine du monde. Il permettra aux scientifiques européens et à ceux du monde entier de travailler pendant dix ans pour mieux nous éclairer sur le passé. Ainsi, comme l'a dit le Président de la République, qui a assisté à cet atterrissage, il nous permettra de mieux nous projeter ensemble dans l'avenir.
Plusieurs députés du groupe UMP . Il est grand temps que le Gouvernement atterrisse, lui aussi !
Mme Geneviève Fioraso, secrétaire d'État. En effet, c'est bien d'une réussite collective qu'il s'agit. Cette mission est une prouesse scientifique absolument extraordinaire.
Je voudrais en tirer trois conclusions. Tout d'abord, l'origine du monde passionne tout le monde. C'est la science partagée et participative, que nous avons vantée ce matin avec Ségolène Royal, à un an de la réouverture du musée de l’Homme. Ensuite, la recherche fondamentale et la recherche technologique ne sont pas opposées. Elles nécessitent des efforts dans la durée – trente ans, cela a été dit. Quand elles travaillent ensemble, c'est pour le meilleur des résultats. Enfin, l'Europe, quand elle réunit les expertises scientifiques, les meilleurs industriels, les meilleurs chercheurs des laboratoires des universités, les meilleurs doctorants, devient une Europe de l'excellence, qui nous permettra de rester compétitifs et de garder notre place dans le monde.
Par ailleurs, l'Europe et, en son sein, la France, n'ont cessé d'accumuler au cours de ces dernières semaines les récompenses scientifiques. Soyons-en fiers, nous devons ensemble nous y intéresser davantage ! (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)
Auteur : M. Guillaume Bachelay
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Espace
Ministère interrogé : Enseignement supérieur et recherche
Ministère répondant : Enseignement supérieur et recherche
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 19 novembre 2014