Question au Gouvernement n° 2381 :
sida

14e Législature

Question de : Mme Seybah Dagoma
Paris (5e circonscription) - Socialiste, écologiste et républicain

Question posée en séance, et publiée le 4 décembre 2014


LUTTE CONTRE LE SIDA

M. le président. La parole est à Mme Seybah Dagoma, pour le groupe socialiste, républicain et citoyen.

Mme Seybah Dagoma. Monsieur le président, monsieur le Premier ministre, mes chers collègues, 35 millions de personnes vivent avec le VIH dans le monde, dont 3,2 millions d'enfants. En France, ce sont plus de 150 000 personnes qui sont porteuses du VIH. En 2013, plus de 6 000 nouveaux cas de séropositivité ont été découverts. Selon l'institut de veille sanitaire, ces nouvelles infections touchent très majoritairement les 25-49 ans et 98 % des contaminations sont causées par des rapports sexuels non protégés.

Pourtant, des progrès remarquables ont été accomplis dans le traitement de la maladie. Dernière expérimentation en date, le Truvada permettrait de réduire de 80 % le risque d'infection lors de relations sexuelles, selon le professeur Molina de l'hôpital Saint-Louis à Paris. Pourtant, les pouvoirs publics sont mobilisés : je me félicite notamment de la baisse de la TVA sur les préservatifs, qui sont la pierre angulaire de la prévention. Pourtant, les associations poursuivent leur mobilisation quotidienne pour la prévention et l'accompagnement de personnes malades.

Malgré tout, chers collègues, l'épidémie est loin d'être endiguée. De manière tristement paradoxale, on a aujourd'hui l'impression que la perception du risque s'est atténuée chez les générations arrivant à l'âge adulte. Il semble que le sida, qui faisait très peur il y a vingt ans, soit de plus en plus considéré comme une maladie banale. Une étude récente est particulièrement éloquente. Réalisée auprès de cinq cents élèves des universités franciliennes, elle indique que 30 % d'entre eux n'utilisent jamais de préservatifs lors de leurs rapports sexuels. Cela nous contraint à nous interroger sur les actions de prévention en milieu scolaire et universitaire.

Monsieur le Premier ministre, l'endiguement du VIH est primordial. Nous ne devons pas baisser la garde. Que fait le Gouvernement pour réduire encore davantage les contaminations en France et dans le monde et contribuer ainsi à la réalisation de l'objectif d'ONUSIDA de mettre fin à cette épidémie mortelle d'ici à 2030 ? (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

M. le président. La parole est à Mme la secrétaire d'État chargée de la famille, des personnes âgées et de l'autonomie.

Mme Laurence Rossignol, secrétaire d'État chargée de la famille, des personnes âgées et de l'autonomie. Madame la députée Seybah Dagoma, je vous prie d'excuser l'absence de Marisol Touraine, retenue à Marseille par les XIVe Assises nationales hospitalo-universitaires et le salon Hôpital Expo Méditerranée.

Ce lundi 1er décembre était la journée mondiale de mobilisation contre le sida. À cette occasion, Marisol Touraine a rappelé la nécessité de rester mobilisés contre la maladie. N'oublions pas qu'actuellement en France, 150 000 personnes vivent avec le VIH et que l'on évalue à près de 30 000 celles qui ignorent leur séropositivité. Le risque de contamination reste bien réel : le sida n'est pas une maladie banale.

C'est pour cela que Marisol Touraine a annoncé trois actions fortes. D'abord, une campagne d'affichage d'information et de prévention à destination du grand public, sera lancée, plus particulièrement des jeunes. Le dépistage des populations les plus exposées, souvent éloignées du système de santé, sera renforcé. Ainsi, les dépistages communautaires par test rapide d'orientation diagnostique – le TROD – seront poursuivis et généralisés. Le montant versé aux associations sera réévalué. Des autotests de dépistage seront disponibles en pharmacie en juillet 2015, et le projet de loi de santé, qui sera discuté au début de l'année 2015 à l'Assemblée nationale, prévoit que ces autotests seront mis à la disposition des associations pour renforcer des actions de dépistage ciblées en direction des personnes les plus exposées. Les utilisateurs de ces tests seront par ailleurs accompagnés via une plateforme téléphonique.

Vous le voyez, madame la députée, le Gouvernement est mobilisé pour poursuivre et accentuer la lutte contre le sida dans tous ses aspects : prévention, dépistage et prise en charge des personnes séropositives. Moi-même, je travaille avec les acteurs du secteur médico-social à la prise en charge des personnes séropositives vieillissantes dans les établissements. Le Gouvernement, à travers toutes ses politiques sociales, est mobilisé chaque jour, et pas seulement le 1er décembre, par la lutte contre le sida.

Données clés

Auteur : Mme Seybah Dagoma

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Santé

Ministère interrogé : Famille, personnes âgées et autonomie

Ministère répondant : Famille, personnes âgées et autonomie

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 4 décembre 2014

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