accidents
Question de :
M. Joël Giraud
Hautes-Alpes (2e circonscription) - Radical, républicain, démocrate et progressiste
Question posée en séance, et publiée le 26 mars 2015
CATASTROPHE AÉRIENNE
M. le président. La parole est à M. Joël Giraud, pour le groupe radical, républicain, démocrate et progressiste.
M. Joël Giraud. Monsieur le ministre de l'intérieur, hier matin, le vol Barcelone-Düsseldorf disparaissait des écrans radar, dans un territoire de montagne à cheval entre les départements des Alpes-de-Haute-Provence et des Hautes-Alpes. Mon collègue Christophe Castaner, que je tiens à associer à cette question, et moi-même, étions alors en alerte, dans l'attente de connaître le lieu précis du crash, qui était rapidement identifié comme étant Méolans-Revel, dans la vallée de l'Ubaye.
Permettez-moi d'exprimer ici, comme vous l'avez fait hier, monsieur le président, monsieur le Premier ministre, toute notre tristesse face à un drame qui plonge dans le deuil plusieurs pays, et une pensée émue pour tous ces lycéens de Haltern am See qui construisaient l'Europe de demain et qui ne rentreront jamais dans leurs familles.
Je tiens à souligner la qualité, saluée par Mme l'ambassadrice d'Allemagne à Paris, du dispositif de secours mis en place dès les premières minutes qui ont suivi ce crash, et qui a permis la mobilisation de centaines de gendarmes et de militaires, de centaines de sapeurs-pompiers majoritairement bénévoles issus des Alpes-de-Haute-Provence et des Hautes-Alpes, deux petits départements soudés en ces moments si difficiles, ainsi que des unités de secours en montagne de Jausiers, Saint-Sauveur-sur-Tinée et Briançon.
Je le dis avec d'autant plus d'émotion en tant qu'employeur, en ma qualité de maire, de personnels actuellement engagés dans ces opérations, mais aussi en tant que proche de nombreux membres des pelotons de gendarmerie de haute montagne, des détachements aériens et de la compagnie républicaine de sécurité des Alpes. Tous ces sauveteurs aguerris, dont, ici ou là, on conteste parfois l'existence, mettent une fois encore en lumière l'excellence de notre dispositif en cas d'accident collectif. Celui-ci repose sur des femmes et des hommes, professionnels ou volontaires, qui ont voué leur vie aux autres. Malheureusement, ils ont aujourd'hui la tâche la plus terrible, la plus ingrate qui soit pour un sauveteur, celle de ne pas ramener de vivants à leurs familles.
Monsieur le ministre, au-delà de l'hommage que Christophe Castaner et moi-même, qui sommes directement concernés par cette catastrophe, voulons rendre aux victimes comme aux secouristes, nous souhaiterions que vous fassiez le point sur l'enquête relative au tragique accident qui a coûté la vie – fait exceptionnel en Europe – à 150 personnes, sur le territoire des Alpes françaises. (Applaudissements sur les bancs des groupes RRDP et sur plusieurs bancs des groupes écologiste et SRC.)
M. le président. La parole est à M. le ministre de l'intérieur.
M. Bernard Cazeneuve, ministre de l'intérieur. Monsieur le député, je veux saluer votre mobilisation, en votre qualité de parlementaire, ainsi que celle de Christophe Castaner, qui nous a accompagnés, la ministre de l'écologie et moi-même, lors du déplacement que nous avons effectué hier sur les lieux de la catastrophe. Je veux également remercier, après vous, tous ceux qui se sont mobilisés pour apporter des secours et permettre à l'enquête d'élucider rapidement les conditions de ce drame.
Ce sont près de 600 militaires et pompiers qui sont mobilisés depuis hier sur le théâtre du crash, dans une zone très difficilement accessible. Près de 350 pompiers sont venus appuyer la soixantaine de sapeurs-pompiers volontaires du département des Alpes-de-Haute-Provence, mobilisés dès le début du drame. Il s'agit de sapeurs-pompiers professionnels et volontaires des services départementaux d'incendie et de secours environnants. Je veux saluer la contribution personnelle que vous apportez, comme élu départemental, à cet effort. Sont également présents des gendarmes spécialisés dans l'identification des victimes, ainsi que des médecins légistes et des anthropologues.
Nous avons apporté immédiatement secours, nous avons sécurisé la zone, nous avons mobilisé des unités spécialisées de la gendarmerie pour pouvoir déclencher l'enquête. Cette dernière est en cours. Nous avons récupéré la boîte noire, qui est très détériorée. Les heures qui viennent diront si elle est exploitable, et dans quelles conditions. En tout état de cause, et comme l'a indiqué le Premier ministre, l'enquête prendra du temps.
Je veux vous assurer, monsieur le député, ainsi qu'à Christophe Castaner, comme à l'ensemble des habitants de la région, notre détermination à agir vite, en liaison avec les autorités espagnoles et allemandes, pour que la vérité soit connue, notamment des familles qui sont dans le deuil, la souffrance et le chagrin. (Applaudissements sur plusieurs bancs des groupes SRC, RRDP et écologiste.)
Auteur : M. Joël Giraud
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Transports aériens
Ministère interrogé : Intérieur
Ministère répondant : Intérieur
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 26 mars 2015