terrorisme
Question de :
M. Christian Jacob
Seine-et-Marne (4e circonscription) - Les Républicains
Question posée en séance, et publiée le 15 novembre 2012
MENACE TERRORISTE
M. le président. La parole est à M. Christian Jacob, pour le groupe de l'Union pour un mouvement populaire.M. Christian Jacob. Ma question s'adresse à M. le ministre de l'Intérieur. (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.)
Tous les gouvernements ont toujours eu une seule obsession : combattre le terrorisme dans le rassemblement et l'unité nationale. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)
Mais hier, ici même, vous avez tenu, monsieur le ministre, des propos d'une extrême gravité qui sont intolérables. Vous nous avez accusés d'avoir favorisé le retour du terrorisme en France. Vous avez perdu votre sang-froid ! C'est d'autant plus grave que vous êtes le ministre chargé de la sécurité des Français et de la France ! Vous êtes fébrile parce que les chiffres de la délinquance sont catastrophiques, six mois après votre arrivée place Beauvau.
M. Jean Glavany. Et vous, avez-vous réussi ?
M. Christian Jacob. Mais votre échec et celui de votre politique ne sauraient justifier toutes les outrances. Chacun à leur place et à leur façon, le Président de la République et le président de l'Assemblée nationale, que je remercie, vous ont désavoué. À présent, monsieur Valls, la décence et la dignité vous imposent de surmonter votre orgueil et de vous excuser. (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.) Non pas de banaliser vos propos par de petits regrets, mais d'avoir le courage et la grandeur de présenter des excuses en bonne et due forme à la représentation nationale et aux Français !
Nous vous écoutons, monsieur le ministre ! (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)
M. le président. La parole est à M. le ministre de l'intérieur. (Mmes et MM. les députés du groupe SRC se lèvent et applaudissent.)
M. Manuel Valls, ministre de l'intérieur. Le Président de la République a dit clairement les choses. J'ai déjà eu l'occasion de le dire hier et ce matin, je regrette les propos que j'ai tenus ici, dans cette assemblée. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC et sur les bancs du groupe UMP.) Je les regrette pour trois raisons.
D'abord, ce sujet rappelle spécifiquement la nécessité de faire l'union entre toutes les forces politiques et entre tous les Français pour combattre le terrorisme. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC et sur les bancs du groupe UMP.) De ce point de vue, le meilleur exemple, c'est l'attitude d'homme d'État de François Hollande en mars, lorsqu'il était encore candidat. Voilà l'exemple que nous devons suivre.
Ensuite, comme vous l'avez dit, monsieur le président Jacob, je suis le ministre de l'intérieur et je suis totalement engagé dans la lutte contre le terrorisme, le crime et la délinquance. Je me réjouis du vote au Sénat, en première lecture et à une large majorité, de la loi antiterroriste. Je présente ce texte devant la commission des lois cet après-midi. Il est important que vous le votiez tous ensemble pour faire face à la menace.
Enfin, sur les questions de sécurité, il faut rassembler et ne céder à aucune manipulation, aucune polémique ni aucune provocation, et surtout ne pas déformer les chiffres de la délinquance.
Voilà mes principes, monsieur le président Jacob. Ils visent à faire de la sécurité une priorité, car elle concerne au premier chef les plus modestes et les plus fragiles de notre société. Je vous invite à faire vôtre ce refus d'instrumentaliser le sujet de la délinquance et de la sécurité. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et GDR.)
Auteur : M. Christian Jacob
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Ordre public
Ministère interrogé : Intérieur
Ministère répondant : Intérieur
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 15 novembre 2012