Question au Gouvernement n° 2845 :
collèges

14e Législature

Question de : M. Bernard Accoyer
Haute-Savoie (1re circonscription) - Les Républicains

Question posée en séance, et publiée le 7 mai 2015


RÉFORME DU COLLÈGE

M. le président. La parole est à M. le président Bernard Accoyer, pour le groupe de l'Union pour un mouvement populaire.

M. Bernard Accoyer. Ma question s'adresse à M. le Premier ministre, puisque le débat relatif à la réforme du collège porte désormais sur l'essentiel, ce qui forge la nation, ce que Renan appelait « le désir de vivre ensemble, la volonté de continuer à faire valoir l'héritage reçu indivis ».

En rendant facultatif dans les programmes l'enseignement de pans entiers et majeurs de notre histoire nationale, en réduisant l'enseignement du latin,…

M. Jean Glavany. Faux !

M. Bernard Accoyer. alma mater de notre si belle langue, en abandonnant les classes bilangues, créées simultanément avec nos amis allemands, alors qu'il faudrait au contraire les développer pour préserver l'avenir de l'Europe,…

M. Jean Glavany. Faux !

M. Bernard Accoyer. …cette réforme égalitariste constituerait une entreprise méthodique de déconstruction des fondements de notre nation et de la République. (Applaudissements sur de nombreux bancs du groupe UMP et sur certains bancs du groupe RRDP.)

Monsieur le Premier ministre, vous ne pouvez laisser faire en sorte qu'une France sans mémoire ni culture ne se réduise finalement, pour les jeunes générations, à un PIB et à une carte Vitale ! (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe UMP.)

M. Gérard Charasse. Très bien !

M. Jacques Myard. Bravo !

M. Bernard Accoyer. Nous devons continuer à enseigner ce qui a fait la France : notre héritage gréco-romain, les racines chrétiennes de l'Europe (Exclamations sur certains bancs du groupe SRC), la philosophie des Lumières, la République de Jules Ferry et de Clemenceau.

Monsieur le Premier ministre, comme le demandent les historiens et les enseignants eux-mêmes, retirez cette réforme destructrice de la méritocratie républicaine et qui menacerait la cohésion nationale. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP et sur plusieurs bancs des groupes UDI et RRDP.)

M. le président. La parole est à Mme la ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche.

Un député du groupe UMP . Et du décrochage scolaire !

Mme Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche. Monsieur le président Accoyer, j'ai déjà eu l'occasion de répondre longuement hier, notamment pour vous expliquer en quoi cette réforme du collège, non seulement ne porterait pas atteinte à l'apprentissage de l'allemand ou du latin, mais augmenterait même le nombre des élèves qui les apprennent. (« Faux ! » sur les bancs du groupe UMP.)

Comme je ne voudrais pas me répéter, je n'y reviendrai pas. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)

Monsieur Accoyer, je vous remercie cependant pour votre question qui m'offre l'occasion de répondre aux interrogations légitimes de tous les parents : en quoi le nouveau collège, à la suite de cette réforme, permettra-t-il de servir la réussite des enfants ?

Grâce aux trois heures d'accompagnement personnalisé offert à chaque collégien de sixième, c'est bien à chaque enfant que l'on permettra de mieux comprendre ce qui est attendu de lui, de mieux rattraper son retard lorsqu'il est en difficulté, de mieux approfondir ses connaissances lorsqu'il a la chance d'être en avance.

M. Sylvain Berrios. Répondez à la question !

Mme Najat Vallaud-Belkacem, ministre. Grâce aux 4 000 postes de professeur créés pour accompagner cette réforme, c'est bien le développement des petits groupes de travail qui sera favorisé pour permettre de constituer des groupes homogènes, ce qui permettra de pallier les difficultés ou d'approfondir les connaissances de ceux qui sont le plus en avance.

M. Sylvain Berrios et M. Céleste Lett . C'est faux !

Mme Najat Vallaud-Belkacem, ministre . Nous nous adaptons à la singularité de chaque collégien car nous avons le souci de faire réussir tous les élèves.

M. Alain Marty. Baratin !

Mme Najat Vallaud-Belkacem, ministre . Grâce à la possibilité accordée à chaque enfant d'apprendre une deuxième langue vivante plus tôt dans sa scolarité, c'est bien une meilleure maîtrise des langues vivantes qui sera proposée à tous les collégiens de France.

M. Philippe Le Ray. C'est faux !

M. Julien Aubert. Pourquoi supprimer l'enseignement du siècle de Voltaire ?

Mme Najat Vallaud-Belkacem, ministre . Grâce à l'introduction du numérique au collège, ce sont bien la maîtrise des outils comme le développement de l'esprit critique numérique, dont on a tant parlé ces dernières semaines et ces derniers mois, qui seront offerts aux collégiens.

Grâce, enfin, à un emploi du temps construit intelligemment, garantissant notamment une pause méridienne d'une heure trente pour les collégiens, ce sont bien un apprentissage facilité et une meilleure qualité de vie dans les collèges qui sont assurés. Voilà ce qu'est la réforme du collège ! (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC. – Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)

Données clés

Auteur : M. Bernard Accoyer

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Enseignement secondaire

Ministère interrogé : Éducation nationale, enseignement supérieur et recherche

Ministère répondant : Éducation nationale, enseignement supérieur et recherche

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 7 mai 2015

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