Question au Gouvernement n° 2846 :
gouvernement

14e Législature

Question de : Mme Brigitte Bourguignon
Pas-de-Calais (6e circonscription) - Socialiste, écologiste et républicain

Question posée en séance, et publiée le 7 mai 2015


BILAN DES TROIS PREMIÈRES ANNÉES DU QUINQUENNAT

M. le président. La parole est à Mme Brigitte Bourguignon, pour le groupe socialiste, républicain et citoyen.

Mme Brigitte Bourguignon. Il y a trois ans, monsieur le Premier ministre, une majorité de Français accordaient leur confiance à François Hollande et à la gauche. (« Tout cela est fini ! » sur les bancs du groupe UMP.)

Un bilan honnête doit commencer par la question suivante : dans quel état était la France en 2012 ? Les comptes publics étaient en piteux état, minés par 650 milliards d'euros de dettes supplémentaires engendrées sous le seul quinquennat de Nicolas Sarkozy. L'appareil productif était délaissé par une politique économique qui se complaisait dans la préservation de la rente. L'école et les services publics étaient abandonnés. La société était fragilisée par une mise en tension permanente.

Mes chers collègues, depuis trois ans et sur tous les fronts, notre majorité de gauche a engagé une politique volontariste pour enrayer la spirale vicieuse qui menaçait de balayer notre modèle social. Oui, notre majorité est mobilisée pour remettre la France sur de bons rails !

M. Philippe Meunier. On voit les résultats !

Mme Brigitte Bourguignon. Nous le faisons en conciliant redressement économique et progrès social, car le progrès social, c'est l'ADN de la gauche.

M. Philippe Meunier. Baratin !

Mme Brigitte Bourguignon. Nous redressons les comptes publics tout en protégeant les secteurs prioritaires que sont l'école et la sécurité. Nous mettons en œuvre le pacte de responsabilité en faisant avancer les droits des travailleurs avec la prime d'activité, le compte formation et la prise en compte de la pénibilité. Nous réorientons la construction européenne pour préserver notre modèle social, étendre le nombre de bénéficiaires de la complémentaire santé et réussir la généralisation du tiers payant.

Monsieur le Premier ministre, nous, députés de la majorité, devons aux Français d'être les artisans volontaires d'un quinquennat efficace et utile (Rires sur les bancs du groupe UMP), qui conjugue redressement et progrès social.

Pouvez-vous nous dire comment se déploie notre action pour relever les défis placés sur le chemin de la France ? (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe SRC.)

M. le président. La parole est à M. le Premier ministre.

M. Manuel Valls, Premier ministre. Madame la députée, votre question et votre interpellation contenaient déjà de nombreux éléments de réponse que je pourrais reprendre, et c'est bien normal.

M. Michel Herbillon. En somme, elle a posé une réponse !

M. Manuel Valls, Premier ministre. C'est arrivé à tout le monde, monsieur le député : vous pourriez vous-même poser des questions contenant vos propres réponses, comme c'est souvent le cas.

Tout d'abord, madame la députée, vous l'avez très bien dit : l'objectif de ce quinquennat et du Président François Hollande, c'est…

M. Jacques Myard. D'être réélu !

M. Manuel Valls, Premier ministre . …de redresser la France, son image dans le monde, son économie – grâce au pacte de responsabilité et de solidarité, notamment – et son industrie, domaine dans lequel nous avions perdu notre compétitivité en dix ans, mais aussi, et c'est un sujet essentiel, comme vous l'avez rappelé, son école, d'où la nécessité de mettre en œuvre les réformes, en particulier celle du collège.

Le deuxième objectif, c'est de protéger les Français face aux défis du monde et à ceux qui sont liés à la menace terroriste – d'où les moyens supplémentaires que nous donnons à nos forces de sécurité et à la défense. Mais protéger, c'est aussi protéger nos idéaux, les idéaux de la République, et plus particulièrement la laïcité.

Il nous faut assurer le progrès autour d'un destin collectif : progrès économique, progrès scientifique, progrès social pour les salariés, progrès écologique, progrès sociétaux avec la loi instaurant le mariage pour tous, notamment.

Enfin, il nous faut être exemplaires. Nous aurions tort, en effet, d'ignorer la césure, parfois même la rupture qui existe entre les citoyens et les responsables politiques. De ce point de vue, l'exemplarité,…

M. Alain Marty. Cahuzac !

M. Manuel Valls, Premier ministre . …l'honnêteté et les choix qui ont été faits depuis 2012 – je pense à la loi sur la transparence, au non-cumul des mandats, à la mise en œuvre de la parité – sont la preuve d'un changement des pratiques que nous devons impulser et continuer à mettre en œuvre.

Bref, il s'agit, dans une situation qui demeure difficile – même si la situation économique s'améliore et que les perspectives de croissance existent –, de redonner espoir à la France, de restaurer la confiance, d'être davantage fiers d'être français, et nous avons assez suffisamment d'atouts pour le démontrer.

Nous poursuivrons les réformes, madame la députée, car les Français les attendent, tout comme ils attendent du mouvement. C'est le sens de l'action du Gouvernement que je dirige.

Au fond, face à une extrême droite qui veut détruire et face à une droite qui veut répéter ce qui a mené la France à l'échec, c'est à la majorité d'être fière de ce qu'elle accomplit derrière l'action du Président de la République. J'ai en effet la conviction que nous sommes en train de réussir ! (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe SRC.)

M. Antoine Herth. Cela se voit lorsque l'on regarde les membres du Gouvernement ! Quel enthousiasme !

M. Manuel Valls, Premier ministre. Ne m'obligez pas à vous rappeler le vôtre pendant le quinquennat de M. Sarkozy.

Données clés

Auteur : Mme Brigitte Bourguignon

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : État

Ministère interrogé : Premier ministre

Ministère répondant : Premier ministre

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 7 mai 2015

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