Question au Gouvernement n° 2891 :
programmes

14e Législature

Question de : M. Yves Durand
Nord (11e circonscription) - Socialiste, écologiste et républicain

Question posée en séance, et publiée le 20 mai 2015


RÉFORME DU COLLÈGE

M. le président. La parole est à M. Yves Durand, pour le groupe socialiste, républicain et citoyen.

M. Yves Durand. Madame la ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche, la loi sur la refondation de l'école voulue par François Hollande fut l'une des premières lois que notre assemblée a votées.

Elle a rassemblé la majorité de gauche après des débats de qualité sur tous les bancs de cette assemblée.

L'école maternelle et l'école primaire en sont les priorités pour que tous les élèves arrivent en sixième en maîtrisant les savoirs fondamentaux nécessaires pour réussir au collège.

Aujourd'hui, c'est à tous les collégiens qu'il faut donner les mêmes chances de réussite. Or, ce n'est pas le cas aujourd'hui. Face à l'échec scolaire qui se traduit trop souvent par la ségrégation sociale, certains à droite voudraient trier dès onze ans les enfants qui réussiront et les autres, laissés de côté. (Protestations sur les bancs du groupe UMP.)

Ils trahissent ainsi le projet de collège unique, lancé par M. Giscard d'Estaing. Nous, nous ne renonçons pas à l'égalité et nous voulons résolument faire de l'école le lieu où chacun pourra aller jusqu'au bout de ses possibilités. Nous voulons l'excellence pour tous et non pour quelques-uns. C'est le sens de la réforme du collège que vous portez, madame la ministre, avec courage.

Comme toute réforme, celle du collège suscite débats, interrogations, des doutes parfois : ils sont légitimes quand ils excluent le mensonge, la manipulation et les postures politiciennes. Vous avez, madame la ministre, commencé à répondre. Mais au-delà, l'école a besoin de la confiance et du rassemblement des Français, de tous les Français. Comment comptez-vous continuer à rassembler les Français autour de la nécessaire réforme du collège ? (« Allo ! » sur les bancs du groupe UMP. – Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe SRC.)

M. le président. La parole est à Mme la ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche.

Mme Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche. D'abord, je voudrais remercier votre groupe, monsieur le député, ainsi que le groupe écologiste et le groupe RRDP, pour le soutien sans faille que vous apportez à cette réforme. Je crois que vous en avez compris la nécessité et l'urgence.

Oui, c'est tout l'honneur de cette majorité que d'avoir fait de la jeunesse sa priorité et d'avoir rétabli et les moyens de l'éducation nationale, et la formation des enseignants.

C'est tout l'honneur de cette majorité que de ne pas accepter comme une fatalité qu'un élève sur quatre sorte aujourd'hui du collège sans maîtriser les fondamentaux de français, un élève sur cinq sans maîtriser les fondamentaux de mathématiques.

M. Bernard Accoyer. Démission !

Mme Najat Vallaud-Belkacem, ministre. C'est tout l'honneur de cette majorité que de refuser le statu quo, de vouloir réformer, quelle que soit la difficulté à le faire, et de s'attaquer en particulier à ces inégalités qui minent le collège, quand d'autres, sur d'autres bancs, luttent pour maintenir ces inégalités. (Protestations sur les bancs du groupe UMP.)

Oui, cette réforme est décisive, parce que nous voulons que chaque collégien acquière un bagage commun pour être prêt à entrer dans la vie qui l'attend. Oui, cette réforme est décisive, parce que nous croyons en l'effort, en le mérite, en l'excellence et c'est précisément pourquoi nous voulons les ouvrir à chaque élève de France. C'est ce que nous ferons avec cette réforme.

Il y a des inquiétudes, évidemment, comme à chaque réforme. Elles sont légitimes, notamment les inquiétudes professionnelles, émises ce matin par ceux qui se sont mis en grève. J'ai eu l'occasion de leur répondre que dans les textes d'application de cette réforme, nous leur garantirions les bonnes conditions de mise en œuvre, qu'il s'agisse de l'accompagnement des enseignants ou de la formation.

Oui, il faut mettre le paquet sur la formation continue des enseignants, qui avait été saccagée, comme l'avait été la formation initiale par l'ancienne majorité. Nous le ferons. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

Données clés

Auteur : M. Yves Durand

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Enseignement secondaire

Ministère interrogé : Éducation nationale, enseignement supérieur et recherche

Ministère répondant : Éducation nationale, enseignement supérieur et recherche

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 20 mai 2015

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