chômage
Question de :
M. Laurent Furst
Bas-Rhin (6e circonscription) - Les Républicains
Question posée en séance, et publiée le 1er juillet 2015
CHÔMAGE
M. le président. La parole est à M. Laurent Furst, pour le groupe Les Républicains.
M. Laurent Furst. Monsieur le Premier ministre, le chômage vient d'augmenter pour la trente-deuxième fois sur trente-six mois de présidence Hollande. On compte désormais 1,1 million de chômeurs supplémentaires.
Est-ce que vous mesurez l'ampleur du désastre social ? Est-ce que vous mesurez la dimension de votre échec ? Est-ce que vous mesurez la déception dans laquelle vous avez plongé tout le pays ? Est-ce que vous mesurez qu'au bout de la chaîne, ce sont des femmes et des hommes de tous âges, d'origines différentes, de régions différentes, qui souffrent et qui ne savent plus vers quel ciel se tourner ?
Vous devriez, monsieur le Premier ministre, réfléchir aux dégâts des lois toxiques pour l'économie que vous avez fait adopter, telles la loi Florange, la loi Duflot, la loi sur le dialogue social, ou encore la suppression des heures supplémentaires défiscalisées.
Depuis trois ans, François Hollande n'a cessé de dire que la courbe du chômage allait s'inverser. Il a même affirmé qu'il ne pourrait être candidat à la prochaine présidentielle si ce n'était pas le cas. Je voudrais, à cet égard, vous poser une question, monsieur le Premier ministre, parce que vous êtes proche du Président de la République et que, comme une majorité de Français, j'ai beaucoup de mal à le comprendre.
Ma question est simple : qu'entend le Président de la République quand il parle d'une inversion de la courbe du chômage ? Est-ce une baisse de quelques points en quelques mois après une augmentation constante ? Ou bien, est-ce l'inversion de la courbe du chômage à partir du moment où vous avez pris le pays en main ? C'est bien pour cela que vous avez été élu, et c'est sur cela que François Hollande s'est personnellement engagé devant le peuple.
Monsieur le Premier ministre, l'heure est venue d'être honnête avec les Français. Pouvez-vous répondre à cette question simple sans envolée lyrique, ni circonvolutions. Pour vous, l'inversion de la courbe, est-ce deux ou trois mois de baisse, ou bien moins de chômeurs par rapport à 2012 ? (Applaudissements sur les bancs du groupe Les Républicains.)
M. le président. La parole est à M. le ministre des finances et des comptes publics. (Exclamations sur les bancs du groupe Les Républicains.)
M. Michel Sapin, ministre des finances et des comptes publics. Monsieur le député, merci de me rajeunir de quelques mois, par votre question.
M. Guy Geoffroy. La situation ne s'est pas arrangée depuis !
M. Michel Sapin, ministre. Ce sujet nous concerne tous, aussi bien vous qui siégez sur ces bancs, que chacun des ministres de ce gouvernement. Monsieur le député, soyons clairs : le chômage a explosé au cours du précédent quinquennat (« Ah ! » sur les bancs du groupe Les Républicains), puisqu'on comptait 500 000 chômeurs de plus en 2012 qu'au moment de l'élection de M. Sarkozy. Le chômage n'a pas cessé d'augmenter au cours des dernières années et des derniers mois de ce quinquennat.
Notre objectif s'exprime simplement, même si chacun devrait être suffisamment modeste pour savoir qu'il n'est pas si simple à atteindre : nous voulons faire reculer le chômage.
M. Guy Geoffroy. Bravo !
M. Bernard Accoyer. C'est un scoop !
M. Michel Sapin, ministre. Faire reculer le chômage : voilà une expression simple ! Comment faisons-nous ? Nous avons d'abord – cela a représenté une grande partie du travail, y compris du mien – mis en place, avec le soutien de cette majorité, qui a eu raison de le faire, et parfois même avec le soutien plus large d'une partie de l'opposition, des mécanismes pour aider tout particulièrement les jeunes en difficulté, qui devaient retrouver un espoir, et une formation pour leur permettre d'affronter l'avenir.
M. Christian Jacob. Et l'inversion de la courbe ?
M. Sylvain Berrios. Le travail, c'est votre échec !
M. Michel Sapin, ministre. Et maintenant, la grande bataille qui est la nôtre, celle que nous sommes tout juste en train de gagner, mais qu'il faut conforter, c'est celle du retour de la croissance.
Le premier trimestre de cette année a été positif, et même très positif. Nous souhaitons, et j'espère que ce sera avec votre soutien, ou avec votre volonté, même intériorisée – car vous n'avez pas besoin de l'exprimer – que cette croissance soit plus forte encore. Une croissance forte, une croissance durable, c'est la certitude de faire reculer durablement le chômage. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe socialiste, républicain et citoyen.)
M. Christian Jacob. Quel talent !
Auteur : M. Laurent Furst
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Emploi
Ministère interrogé : Finances et comptes publics
Ministère répondant : Finances et comptes publics
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 1er juillet 2015