agriculteurs
Question de :
M. Jean-Pierre Vigier
Haute-Loire (2e circonscription) - Les Républicains
Question posée en séance, et publiée le 17 septembre 2015
CRISE AGRICOLE
Mme la présidente. La parole est à M. Jean-Pierre Vigier, pour le groupe Les Républicains.
M. Jean-Pierre Vigier. Ma question, à laquelle j'associe M. Dino Cinieri, s'adresse à M. le Premier ministre.
Monsieur le Premier ministre, écoutez nos agriculteurs ! Ils souffrent. Ils ne sont pas entendus. Ils sont mal considérés par votre gouvernement. (« Menteur ! » sur les bancs du groupe socialiste, républicain et citoyen.)
Ils traversent une crise profonde et structurelle, qui est destinée à durer. Monsieur le Premier ministre, écoutez nos agriculteurs ! Votre ministre de l'agriculture n'entend pas la détresse de nos paysans. Il est absent et n'a aucun poids à Bruxelles. Il fuit même les salons agricoles. (Mêmes mouvements.)
M. Christian Jacob. C'est un lâche !
M. Jean-Pierre Vigier. Vos réponses sont totalement insuffisantes.
M. Pascal Popelin. Démago !
M. Jean-Pierre Vigier. Monsieur le Premier ministre, écoutez nos agriculteurs ! Ils ne vivent plus de leur travail. Il est urgent de prendre des mesures qui répondent aux problèmes de fond. Nous devons leur donner des perspectives. Redonnez de la compétitivité à nos agriculteurs ! Arrêtez de les assommer de charges ! Arrêtez l'inflation et la sur-transposition des normes ! Obtenez la garantie de prix rémunérateurs !
Monsieur le Premier ministre, nos paysans sont à bout de souffle. Quand allez-vous prendre le taureau par les cornes et redonner un avenir à nos agriculteurs ? (Applaudissements sur les bancs du groupe Les Républicains et du groupe de l'Union des démocrates et indépendants.)
Mme la présidente. La parole est à M. le ministre de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt, porte-parole du Gouvernement.
M. Stéphane Le Foll, ministre de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt, porte-parole du Gouvernement. Monsieur le député, vous avez fait quelques commentaires sur mes présences ou absences de cet été. J'ignore ce que vous avez fait durant l'été mais moi, je sais ce que j'ai fait.
M. Christian Jacob. On en a eu des mauvais, mais comme celui-là…
M. Stéphane Le Foll, ministre. Vous avez évoqué les questions structurelles qui se posent aujourd'hui à l'agriculture, mais vous en êtes en grande partie responsables ! (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, républicain et citoyen, du groupe écologiste et du groupe radical, républicain, démocrate et progressiste.) Jamais on ne vous a entendu sur les grands enjeux,…
M. Sylvain Berrios. Mettez-vous enfin au travail ! Vous êtes là depuis trois ans !
M. Stéphane Le Foll, ministre. …qu'il s'agisse, à l'échelle européenne, du bilan de santé de la PAC en 2008 ou de la fin des quotas laitiers, qui nous a conduits à la situation actuelle. Jamais, monsieur le député, on ne vous a entendu critiquer la loi de modernisation de l'économie que vous avez votée avec beaucoup d'allant et qui nous a, elle aussi, conduits à la situation actuelle des prix agricoles. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, républicain et citoyen.)
Mme Claude Greff. Et vous, vous avez fait quoi ? Rien !
M. Stéphane Le Foll, ministre. Jamais, monsieur le député, lors du Grenelle de l'environnement, nous ne vous avons entendu sur la question de la sur-transposition des normes. (Exclamations sur les bancs du groupe Les Républicains.) Vous vous faites aujourd'hui le relais des agriculteurs alors que jamais, depuis que nous sommes arrivés, nous n'avons sur-transposé des normes environnementales en matière agricole.
Alors que la détresse des agriculteurs est réelle, tous, nous devons avoir la conscience de l'intérêt général et nous montrer capables de préparer ensemble l'avenir. La crise, il faut la traiter conjoncturellement, par des aides tant européennes que nationales, tout en posant – ce que vous n'avez pas fait – les bases qui permettront à l'ensemble des filières de trouver avec la grande distribution et l'industrie les moyens d'une contractualisation assurant enfin aux producteurs d'être rémunérés de leur travail.
M. Christian Jacob. Tais-toi, t'es foutu !
M. Stéphane Le Foll, ministre. Tels sont les enjeux, monsieur le député. De grâce, cessez vos commentaires polémiques ! Le travail est continu. Hier j'étais à Luxembourg, au conseil des ministres européens de l'agriculture et contrairement à ce que vous avez affirmé, la France pèse : la preuve est qu'elle a beaucoup obtenu lors de ce conseil. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, républicain et citoyen et du groupe radical, républicain, démocrate et progressiste et sur plusieurs bancs du groupe écologiste. – Exclamations sur les bancs du groupe Les Républicains.)
Auteur : M. Jean-Pierre Vigier
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Agriculture
Ministère interrogé : Agriculture, agroalimentaire et forêt
Ministère répondant : Agriculture, agroalimentaire et forêt
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 17 septembre 2015