mariage
Question de :
M. Marc Le Fur
Côtes-d'Armor (3e circonscription) - Les Républicains
Question posée en séance, et publiée le 29 novembre 2012
MARIAGE POUR TOUS
M. le président. La parole est à Marc Le Fur, pour le groupe de l'Union pour un mouvement populaire.M. Marc Le Fur. Monsieur le Premier ministre, cette question s'adresse à vous. Notre pays connaît la crise (Exclamations sur les bancs du groupe SRC), nos compatriotes souffrent (" À qui la faute ? " sur les bancs du groupe SRC), vous êtes obligés de le reconnaître vous-même.
Est-ce bien le moment d'imposer par la force une loi dite du mariage pour tous, une loi du mariage homosexuel dont nos compatriotes ne veulent pas (Vives exclamations sur les bancs des groupes SRC, écologiste, GDR - Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe UMP.)
Le Président de la République lui-même est dans l'embarras sur ces questions (Exclamations sur les bancs des groupes SRC, écologiste, GDR et RRDP.) Est-ce bien le moment ? Le 17 novembre dernier, des milliers de nos compatriotes étaient dans la rue...
Plusieurs députés du groupe SRC. Le Pen président !
M. le président. S'il vous plaît !
M. Marc Le Fur. ...pour dire leur opposition paisiblement, calmement mais fermement. Le 13 janvier prochain, ils seront à nouveau dans la rue et je serai, avec d'autres, à leurs côtés. (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.)
M. le président. Monsieur Hanotin !
M. Marc Le Fur. Est-ce bien le moment ? Le président Jacob vous a demandé une commission spéciale pour que, dans cette instance, nous puissions examiner cette question. (Mêmes mouvements.)
M. le président. S'il vous plaît, mes chers collègues !
M. Marc Le Fur. Vous l'avez refusée. Vous avez préféré la commission des lois où vous tenez tous les dispositifs. Le Président de la République n'a pas encore donné réponse à nos collègues Breton et Gosselin et aux autres collègues - ils sont plus de deux cents - qui ont demandé à le voir sur cette question.
Tout cela exige un vrai débat, serein mais déterminé : le débat sur la famille (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe UMP - Exclamations sur les bancs du groupe SRC) parce que c'est bien elle qui est en jeu.
Il faut que nous sachions le dire fermement : le but de la loi est de protéger l'enfant, la filiation, la transmission. Est-ce bien le moment, alors que notre pays est confronté à de nombreuses difficultés, de remettre cela en cause ? Est-ce bien le moment, sur l'action d'activistes, de refuser un tel débat ? Est-ce bien le moment de dire que l'enfant est pour certains simplement un produit de consommation ? (Protestations sur les bancs des groupes SRC, écologiste, GDR et RRDP.) Ce n'est pas cela la famille, ce n'est cela que nous voulons. (Huées sur les bancs des groupes SRC - Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe UMP.)
M. le président. La parole est à Mme la ministre déléguée chargée de la famille. Veuillez l'écouter en silence.
Mme Dominique Bertinotti, ministre déléguée chargée de la famille. Monsieur le président, monsieur le député, je vois qu'il y a effectivement un travail de pédagogie à faire.
Ces propos qui ne vous honorent pas, je tiens à le dire (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC, écologiste, GDR et RRDP), rappellent ceux que vous teniez au moment des débats sur le PACS.
M. Philippe Gosselin. C'est du passé !
Mme Dominique Bertinotti, ministre déléguée. Vous annonciez alors la fin du monde et elle n'a pas eu lieu.
M. Philippe Gosselin. C'est la fin d'un monde !
Mme Dominique Bertinotti, ministre déléguée. C'est effectivement la fin d'un monde où il y a un modèle unique de famille et je vous appelle au respect de nos concitoyens, de la diversité de la façon dont ils décident de faire famille, et de leur accorder un principe fondamental de la République : l'égalité. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC, écologiste, GDR et RRDP)
On peut avoir deux visions de la famille : l'une qui exclut, comme vous le faites, ou l'autre qui inclut ; une vision généreuse ou restrictive (Protestations sur les bancs du groupe UMP.)
Pensez-vous un seul instant que l'éducation d'un enfant se résume à la seule filiation biologique ? Pour nous, l'éducation d'un enfant va bien au-delà : c'est l'éducation affective, la capacité à offrir les conditions du bien-être, de la santé.
Je tiens à dire qu'il est profondément choquant que vous mettiez, au nom du droit de l'enfant, sur le banc, de côté, les 30 000 à 300 000 enfants qui vivent aujourd'hui dans des familles homoparentales (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC, écologiste, GDR et RRDP) et qui n'aspirent qu'à avoir un véritable statut juridique car ce texte est une loi d'égalité et de protection juridique des enfants (Sur les bancs du groupe SRC, les députés se lèvent et applaudissent - Applaudissements sur les bancs des groupes écologiste, GDR et RRDP - Protestations sur plusieurs bancs du groupe UMP.)
Auteur : M. Marc Le Fur
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Famille
Ministère interrogé : Famille
Ministère répondant : Famille
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 29 novembre 2012