énergies renouvelables
Question de :
Mme Huguette Bello
Réunion (2e circonscription) - Gauche démocrate et républicaine
Question posée en séance, et publiée le 23 mars 2016
ENERGIES RENOUVELABLES
M. le président. La parole est à Mme Huguette Bello, pour le groupe de la Gauche démocrate et républicaine.
Mme Huguette Bello. Le groupe de la Gauche démocrate et républicaine tient à son tour à exprimer toute sa solidarité au peuple belge, aujourd'hui douloureusement frappé.
Ma question s'adresse à Mme la ministre de l'environnement, de l'énergie et de la mer.
Atteindre l'autonomie énergétique d'ici à 2030, tel est l'objectif que le Grenelle de l'environnement a fixé aux régions d'outre-mer. Voté en 2009, cet objectif ambitieux a été approuvé et jugé réalisable par tous. Mais aujourd'hui des inquiétudes apparaissent et le doute domine. Il est vrai que les obstacles s'accumulent qui ralentissent, voire bloquent les projets, singulièrement dans les filières solaire, photovoltaïque et éolienne.
Le moratoire de 2010, le seuil de 30 % d'énergies intermittentes dans le réseau électrique ou encore le coût des infrastructures de raccordement entravent le développement de ces nouvelles sources d'énergie.
À cela s'ajoutent les incertitudes apparues récemment à La Réunion sur le projet de climatisation obtenue grâce à de l'eau de mer puisée en profondeur, communément appelé projet SWAC. Ce projet ambitieux, sans équivalent dans le monde, est destiné à la climatisation des grands bâtiments tertiaires du nord de l'île. Il pourrait produire 40 mégawatts, ce qui représente une économie de 70 % d'électricité par rapport aux systèmes classiques.
Les études sont réalisées et les financements publics sont acquis, mais le démarrage des travaux vient d'être reporté à la demande de la filiale d'Engie, ex GDF Suez, à laquelle la mise en œuvre du projet a été déléguée.
Plusieurs raisons sont avancées pour justifier ce report, dont la chute du prix du baril de pétrole qui remettrait en cause la rentabilité de ce projet.
Trois mois après le succès de la Conférence de Paris et alors que votre récent déplacement en Afrique a été consacré aux énergies renouvelables, pouvez-vous nous assurer, madame la présidente de la COP21, que le bouquet énergétique réunionnais, dont on se plaît à souligner la richesse et la variété, pourra, lui aussi, tenir toutes ses promesses ? (Applaudissements sur les bancs du groupe de la Gauche démocrate et républicaine et sur quelques bancs du groupe socialiste, républicain et citoyen.)
M. le président. La parole est à Mme la ministre de l’environnement, de l’énergie et de la mer, chargée des relations internationales sur le climat.
Mme Ségolène Royal, ministre de l’environnement, de l’énergie et de la mer, chargée des relations internationales sur le climat. Madame la députée, vous raison de souligner la place éminente des outre-mer dans la transition énergétique. D'ailleurs la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte, que j'ai eu l'honneur de faire voter par le Parlement, reconnaît cette place éminente puisque tous les potentiels y sont présents : l'éolien, le solaire, la biomasse, la géothermie et l'énergie marine.
La Réunion a réalisé un travail considérable puisque la programmation pluriannuelle de l'énergie, qui a été adoptée, a été cautionnée par l'Autorité environnementale. La montée en puissance des énergies renouvelables s'accélère donc.
Vous évoquez plus particulièrement le magnifique projet de refroidissement par l'intermédiaire de l'eau marine. Il se trouve que pas plus tard que ce matin, j'ai visité, à Marseille, un projet identique de production de froid à partir de l'eau de la mer Méditerranée. Je m'associe donc à votre étonnement, madame la députée. J'ai demandé à Engie des explications sur les déclarations concernant son retrait.
À l'heure où je vous parle, je n'ai pas reçu d'explication claire. J'ai donc l'intention de mettre cette entreprise devant ses responsabilités. Si elle s'y refuse, nous accorderons le marché à une autre entreprise qui, elle, aura la capacité de réaliser ce projet qui constitue une grande première mondiale dans les outre-mer et sera très observé par l'ensemble des États insulaires qui, durant la COP21, se sont inquiétés du transfert de technologie nécessaire pour leur permettre d'accéder à l'autonomie énergétique. (Applaudissements sur les bancs du groupe de la Gauche démocrate et républicaine et sur quelques bancs du groupe socialiste, républicain et citoyen.)
Auteur : Mme Huguette Bello
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Énergie et carburants
Ministère interrogé : Environnement, énergie et mer
Ministère répondant : Environnement, énergie et mer
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 23 mars 2016