budget
Question de :
M. Yves Durand
Nord (11e circonscription) - Socialiste, écologiste et républicain
Question posée en séance, et publiée le 14 juillet 2016
BUDGET DE L'ÉDUCATION NATIONALE
M. le président. La parole est à M. Yves Durand, pour le groupe socialiste, écologiste et républicain.
M. Yves Durand. Madame la ministre de l'éducation nationale, le projet de budget pour 2017 accorde près de 3 milliards d'euros supplémentaires à l'éducation nationale, l'enseignement supérieur et la recherche : c'est une hausse historique
M. Guy Geoffroy. Avec quel argent ?
M. Yves Durand. Cet effort budgétaire sans précédent montre la priorité que François Hollande a donnée, dès le début du quinquennat et sans relâche, à l'éducation, à l'école et à la recherche.
M. Damien Meslot. Pour quels résultats ?
M. Yves Durand. Depuis 2012, deux grandes lois portées par l'ensemble de la gauche – nous en sommes fiers –…
M. François Rochebloine. Même par les frondeurs ?
M. Yves Durand. …, l'une sur la refondation de l'école, l'autre sur l'enseignement supérieur, ont redonné aux enseignants toute la reconnaissance qu'ils méritent, en rétablissant d'abord leur formation et en revalorisant – enfin ! – leur salaire.
L'éducation prioritaire réformée a ouvert les voies de la réussite au plus grand nombre des élèves.
Un député du groupe Les Républicains. Ah bon ?
M. Guy Geoffroy. Cela n'empêche pas la hausse du chômage !
M. Yves Durand. Les conditions de vie et de réussite des étudiants ont été notablement améliorées. L'engagement de créer 60 000 postes dans l'éducation nationale d'ici 2017, tant décrié de l'autre côté de notre hémicycle, est tenu.
M. Daniel Fasquelle. On ne les voit pas sur le terrain !
M. Claude Goasguen. Quelle est la moyenne des admis à l'agrégation ?
M. Yves Durand. L'école a enfin retrouvé des rentrées sereines. (Exclamations sur plusieurs bancs du groupe Les Républicains.)
M. Sébastien Huyghe. Et la réforme des rythmes scolaires ?
M. Yves Durand. Certes, il reste encore beaucoup à faire et ces efforts pour l'éducation devront être poursuivis sans relâche dans les années à avenir.
Mes chers collègues, parce que l'école et l'éducation sont un investissement pour l'avenir plus qu'un coût pour le présent, elles ne peuvent être sacrifiées sur l'autel d'une course électorale démagogique. (Exclamations sur plusieurs bancs du groupe Les Républicains.)
Madame la ministre, pouvez-vous nous détailler la répartition de ces 3 milliards d'euros supplémentaires ? (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe socialiste, écologiste et républicain.)
M. le président. La parole est à Mme la ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche.
M. Guy Geoffroy. Ah ! Il y a donc un ministre de la recherche dans ce gouvernement !
Mme Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche. Monsieur le député, le budget de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche va augmenter de 3 milliards d'euros en 2017. Ce chiffre considérable est absolument inédit. (Applaudissements sur quelques bancs du groupe socialiste, écologiste et républicain.)
Mme Bérengère Poletti. C'est de l'affichage !
Mme Najat Vallaud-Belkacem, ministre. Il fait suite aux efforts constants que nous réalisons depuis le début du quinquennat. Permettez-moi de vous rappeler que nous avons augmenté ce budget de 1,3 milliard d'euros en moyenne chaque année.
M. Sébastien Huyghe. Où sont les résultats ?
Mme Najat Vallaud-Belkacem, ministre. Cette année, en effet, nous allons encore plus loin.
Notre objectif est de refaire de notre pays une grande nation éducative…
M. Hervé Mariton. Qu'est-ce que cela veut dire, une « grande nation éducative » ?
Mme Najat Vallaud-Belkacem, ministre. …, cette grande nation éducative qu'il a été par le passé, avant qu'elle ait les jambes brisées par dix ans d'austérité éducative. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe socialiste, écologiste et républicain. – Protestations sur les bancs du groupe Les Républicains.)
M. Hervé Mariton. Qu'est-ce que cela signifie, en français ?
Mme Najat Vallaud-Belkacem, ministre. Je vous rappelle que pendant dix ans notre pays a réduit son investissement dans l'éducation de 0,3 point de PIB quand tous les autres États de l'OCDE l'augmentaient de 0,7 point de PIB.
À quoi servira cet argent ? Ces moyens exceptionnels nous permettront d'embaucher les professeurs sans lesquels aucune réussite scolaire n'est possible.
M. Claude Goasguen. Quelle est la moyenne des admis à l'agrégation ? Répondez !
Mme Najat Vallaud-Belkacem, ministre. Ainsi, 11 662 postes supplémentaires seront créés en 2017 dans l'éducation nationale. Par ailleurs le rendement des concours de l'enseignement s'améliore. Je viens d'avoir les résultats des concours organisés en 2016 : 93 % des postes sont pourvus. Nous n'avions jamais vu de tels chiffres.
M. Claude Goasguen. C'est incroyable !
M. Hervé Mariton. Est-ce cela, la « grande nation éducative », madame la ministre ? C'est du charabia !
M. Manuel Valls, Premier ministre. Non, monsieur Mariton, c'est remarquable ! C'est d'un autre niveau que la primaire des Républicains !
M. Hervé Mariton. Charabia et langue de bois !
Mme Najat Vallaud-Belkacem, ministre. Ces moyens nous permettront également d'augmenter les rémunérations des personnels, puisque c'est la politique que nous avons décidé de suivre. Ils nous permettront enfin d'améliorer la justice du système scolaire en augmentant les bourses lycéennes de 10 % ou les fonds sociaux de façon inédite.
Quant à l'enseignement supérieur et à la recherche, ils bénéficieront de 850 millions d'euros supplémentaires. Je vous confirme donc, monsieur le député, qu'il y a bien une ministre en charge de la recherche, qui veille en particulier à ce que les moyens de l'Agence nationale de recherche atteignent des niveaux jamais connus par le passé. Ce sera le cas grâce à ce budget. (Exclamations sur plusieurs bancs du groupe Les Républicains et du groupe de l'Union des démocrates et indépendants.)
M. François Rochebloine. Quelle prétention !
Mme Najat Vallaud-Belkacem, ministre. Dans l'enseignement supérieur, l'afflux de nouveaux étudiants pourra être mieux pris en charge grâce notamment à une nouvelle augmentation du nombre des bourses étudiantes. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, écologiste et républicain.)
Mme Brigitte Allain. Très bien !
M. Claude Goasguen. Ce n'est pas un problème d'argent, mais un problème de valeurs !
Auteur : M. Yves Durand
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Enseignement
Ministère interrogé : Éducation nationale, enseignement supérieur et recherche
Ministère répondant : Éducation nationale, enseignement supérieur et recherche
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 14 juillet 2016