gouvernement
Question de :
M. Arnaud Viala
Aveyron (3e circonscription) - Les Républicains
Question posée en séance, et publiée le 14 juillet 2016
COHÉSION DE LA POLITIQUE GOUVERNEMENTALE
M. le président. La parole est à M. Arnaud Viala, pour le groupe Les Républicains.
M. Arnaud Viala. Monsieur le Premier ministre, votre principale marque de fabrique est de refuser violemment toutes les remarques et, surtout, les propositions. Au cours des derniers mois, vous n'avez eu de cesse de nous rabrouer avec beaucoup d'agressivité (Exclamations sur plusieurs bancs du groupe socialiste, écologiste et républicain), lorsque, par exemple, nous avons tenté de vous encourager à réformer le système du régime social des indépendants – RSI –, qui pénalise gravement les artisans et indépendants de France (Mêmes mouvements) ; lorsque nous avons défendu des propositions pour rétablir la compétitivité des agriculteurs de France ou lorsque nous vous avons alerté sur les travers du tiers payant généralisé que refusent les professionnels de santé de France.
Rien à faire : c'est vous et vous seul qui avez raison. Nous avons tort ; nous avons toujours eu tort depuis 2012, que dis-je, depuis 2007, 2002, 1995 ou même avant …
M. Jean-Yves Le Bouillonnec. Ça, en revanche, c'est vrai !
M. Arnaud Viala. Et voici qu'à présent l'un de vos plus éminents ministres rassemble des milliers de personnes en marge – si je comprends bien – de sa charge, dont il a bien de la chance qu'elle lui laisse le loisir d'organiser des soirées.
M. Yannick Moreau. Où est Macron ?
M. Arnaud Viala. Face aux Français, un ministre en exercice de votre gouvernement fustige les mesures que vous leur imposez contre leur gré et va jusqu'à qualifier la loi « Travail », encore chaude de son passage à coups de 49.3, de « texte du passé ». Face aux Français, un ministre en exercice, en dénonçant un à un tous les choix auxquels il a pris part dans votre gouvernement, atteste ainsi de votre absence totale de cap pour le pays.
Alors, monsieur le Premier ministre, la représentation nationale, qui a tant de fois essuyé vos accès de colère autoritariste, se demande aujourd'hui, et vous demande, comment vous comptez conduire les affaires de la France pendant un an encore au milieu d'une telle cacophonie ; elle se demande surtout quand vous allez enfin vous décider à être un Premier ministre « normal » (Protestations sur plusieurs bancs du groupe socialiste, écologiste et républicain)…
M. Hugues Fourage. Vous dites vraiment n'importe quoi !
M. Arnaud Viala. …à la tête d'un gouvernement « normal »…
M. Jean-Pierre Laurent. Avec une opposition normale !
M. Arnaud Viala. …, dont les membres ne s'occuperaient que des Français et n'auraient pour priorité que leurs emplois, leur sécurité, leur accès aux soins, leur pouvoir d'achat et l'avenir de leurs enfants. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe Les Républicains.)
M. le président. La parole est à M. le secrétaire d'État chargé des relations avec le Parlement. (« Il est où Macron ? » sur les bancs du groupe Les Républicains.)
M. Jean-Marie Le Guen, secrétaire d'État chargé des relations avec le Parlement. Cette séance de questions au Gouvernement est l'une des dernières de cette session et, indiscutablement, un certain nombre d'entre nous ont vraiment besoin de vacances. (Rires et applaudissements sur plusieurs bancs du groupe socialiste, écologiste et républicain. – Exclamations sur les bancs du groupe Les Républicains.)
M. Jean-Pierre Laurent. Voilà, exactement !
M. Yannick Moreau. Macron est en vacances ?
M. Jean-Marie Le Guen, secrétaire d'État. J'espère donc que tout ce que vous avez sur le cœur ne viendra pas troubler vos propos, qui en l'occurrence m'ont semblé légèrement décousus. J'ai donc quelques difficultés à centrer ma question (Exclamations sur les bancs du groupe Les Républicains)…
M. Guy Geoffroy. Votre réponse !
M. Jean-Marie Le Guen, secrétaire d'État. …par exemple pour vous parler des mesures que nous avons prises en matière de politique sociale, laquelle était l'un des aspects de votre question. Ma collègue Marisol Touraine vous a rappelé, il y a quelques instants, ce que nous avons fait en matière de retraites ou pour la généralisation du tiers payant. (Mêmes mouvements.)
M. Jean-Marie Sermier. C'est de la brasse coulée !
M. Jean-Marie Le Guen, secrétaire d'État. Visiblement, nous ne faisons pas le même constat : en ce qui nous concerne, nous faisons en sorte de mettre en avant ce qui marche (« En marche ! » sur les bancs du groupe Les Républicains.), nous avançons, nous ne sommes pas dans l'aigreur ou le dénigrement auxquels – sans doute sous l'effet de la fatigue qui vous accable – vous cédez trop facilement.
Pour le reste, monsieur le député, je veux vous rassurer. Nous avons, dans cette enceinte, une majorité qui fait avancer un certain nombre de textes.
Plusieurs députés du groupe Les Républicains. 49.3 ! 49.3 !
M. le président. Mes chers collègues, s'il vous plaît.
M. Jean-Marie Le Guen, secrétaire d'État. Pour le camp que vous représentez, l'automne, semble-t-il, sera suffisamment studieux pour que vous ne nous donniez pas trop de leçons sur la manière dont nous sommes capables de nous rassembler.
Voilà, monsieur le député, quelques éléments qui pourront vous servir de devoirs de vacances. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe socialiste, écologiste et républicain.)
M. Guy Geoffroy. Quel mépris !
Auteur : M. Arnaud Viala
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : État
Ministère interrogé : Relations avec le Parlement
Ministère répondant : Relations avec le Parlement
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 14 juillet 2016