Question au Gouvernement n° 4511 :
gendarmerie et police

14e Législature

Question de : Mme Sandrine Mazetier
Paris (8e circonscription) - Socialiste, écologiste et républicain

Question posée en séance, et publiée le 11 janvier 2017


SOUTIEN AUX FONCTIONNAIRES

M. le président. La parole est à Mme Sandrine Mazetier, pour le groupe socialiste, écologiste et républicain.

Mme Sandrine Mazetier. Monsieur le Premier ministre, il y a deux ans s'achevait la série des attentats qui, en janvier 2015, ont ensanglanté les locaux de Charlie Hebdo, les rues de Montrouge et l'Hyper Cacher de la Porte de Vincennes. Malheureusement, nous savons aujourd'hui que l'horreur ne s'arrêterait pas là : au Bataclan, à Villejuif, à Saint-Quentin-Fallavier, à Saint-Denis, à Magnanville, à Nice et à Saint-Étienne-du-Rouvray, elle a encore frappé.

Dans chacune de ces épreuves terribles, nous avons pu compter sur l'efficacité et le dévouement de toutes les couleurs de notre fonction publique. Le bleu des forces de sécurité, qui sont intervenues pour stopper les massacres, poursuivre leurs auteurs, prévenir de nouveaux attentats, assurer la sécurité de nos concitoyens ; le blanc des personnels soignants, qui ont dû, dans l'urgence, s'organiser pour prendre en charge les blessés ; le rouge de nos pompiers, enfin, qui ont porté secours aux victimes et les ont écartées du danger ; toutes les couleurs de la fonction publique, sans parler des agents de l'éducation nationale et des fonctions publiques territoriale et hospitalière.

Ces forces qui nous sont aujourd'hui plus que jamais nécessaires sont menacées par les élections qui approchent. (Vives exclamations sur les bancs du groupe Les Républicains.)

Mme Marie-Louise Fort. Lamentable !

Mme Sandrine Mazetier. Le champion que s'est choisi la droite pour la présidentielle a pour projet de supprimer un demi-million d'emplois dans la fonction publique. Ce serait une menace à la fois pour la qualité du service public et pour leurs conditions de travail… (Interruptions prolongées sur les bancs du groupe Les Républicains.)

M. le président. S’il vous plaît, chers collègues ! Vous aurez vous aussi l'occasion d'interroger le Gouvernement !

Mme Sandrine Mazetier. …mais aussi pour la cohésion dont notre société a besoin et qui fait que nous tenons debout dans l'adversité. (Mêmes mouvements.)

Pour nous, au contraire, la priorité depuis 2012 est de renforcer les effectifs et de conforter nos fonctionnaires dans leurs missions. Monsieur le Premier ministre, pouvez-vous nous rappeler ce qu'il en est de l'état des moyens humains et matériels dédiés à ces services publics (Applaudissements sur quelques bancs du groupe socialiste, écologiste et républicain.)

De nombreux députés du groupe Les Républicains. Quelle honte !

M. le président. La parole est à M. le ministre de l'intérieur.

M. Bruno Le Roux, ministre de l'intérieur. Nous avons, madame la députée, commémoré ensemble – tous ensemble – hier les attentats qui ont endeuillé notre pays à Charlie Hebdo, à Montrouge et à l'Hyper Cacher. Vous avez rappelé ce qui s'est passé ensuite, et je voudrais saluer les forces de sécurité dont vous avez redit l'engagement quotidien, depuis maintenant près de deux ans, pour assurer la protection de notre territoire et de nos concitoyens : policiers, gendarmes, sapeurs-pompiers, personnels de la sécurité civile. Je veux ici leur rendre hommage. (Applaudissements sur de nombreux bancs)

Ils étaient 95 000 à être mobilisés le soir de Noël, 100 000 le soir du Nouvel an. Nous avons vu, avec ce qui s'était passé quelques jours auparavant à Berlin ou à Istanbul…

M. Claude Goasguen. À Jérusalem aussi !

M. Bruno Le Roux, ministre. …que la menace terroriste était toujours particulièrement présente et qu'il fallait toujours – toujours ! – avoir en tête la protection de nos concitoyens et le meilleur niveau pour nos services de sécurité.

Je ne reviendrai pas sur les différences qu'il peut y avoir entre nous – nous aurons l'occasion de le faire à d'autres moments, dans d'autres débats. Je dis simplement que l'augmentation des effectifs de nos services de renseignement et leur bonne organisation est aujourd'hui un préalable pour assurer la sécurité de notre pays (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, écologiste et républicain), et que les effectifs de nos services de renseignement, qu'on avait diminués, ne peuvent pas être désorganisés et devront continuer à être accrus. Je dis que sur la voie publique, il faudra non pas supprimer des effectifs comme cela a pu être le cas par le passé, mais continuer à les accroître. Ce que je veux dire, c'est qu'il y a toujours une conséquence à toute proposition, et que celle de 500 000 fonctionnaires en moins me semble être de nature à porter un grave coup à la sécurité de notre pays. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, écologiste et républicain.)

Données clés

Auteur : Mme Sandrine Mazetier

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Sécurité publique

Ministère interrogé : Intérieur

Ministère répondant : Intérieur

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 11 janvier 2017

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