politique de l'éducation
Question de :
Mme Françoise Imbert
Haute-Garonne (5e circonscription) - Socialiste, écologiste et républicain
Question posée en séance, et publiée le 12 janvier 2017
ÉCOLE ET VALEURS RÉPUBLICAINES
M. le président. La parole est à Mme Françoise Imbert, pour le groupe socialiste, écologiste et républicain.
Mme Françoise Imbert. Madame la ministre de l'éducation nationale, l'école est le lieu de la transmission, du vivre ensemble, des valeurs de la République : laïcité, citoyenneté et culture de l'engagement. C'est le seul lieu où des enfants de toutes origines et de toutes classes sociales, avec des histoires très différentes, se réunissent. C'est le lieu que la République doit protéger.
Nous avons eu à cœur de renforcer le nombre d'enseignants : 60 000 postes auront été créés avant la fin de l'année. Nous avons souhaité renforcer l'accompagnement des élèves en difficulté ainsi que les enseignants qui sont auprès d'eux.
Les attentats que nous avons vécus ces deux dernières années ont bouleversé les Français, mais aussi les enfants, les écoliers et les étudiants, qui, comme chacun d'entre nous, se sont posé beaucoup de questions – sur le terrorisme, sur les terroristes eux-mêmes, sur la République, sur leur sécurité ou encore sur la laïcité. Les professeurs ont dû y faire face, être préparés alors qu'eux-mêmes, parfois, se posaient des questions. Nous, élus, avons porté la parole publique ; eux, au sein de leurs classes, ont dû rappeler ce qu'était la République, ce qu'elle nous apportait. Ils ont aussi dû expliquer comment elle nous protégeait par les valeurs qu'elle porte – la liberté, l'égalité et la fraternité –, qui sont la garantie de notre sécurité, mais aussi, très concrètement, pourquoi des policiers stationnaient parfois devant les écoles.
À l'heure où les attentats s'en prennent au cœur de nos valeurs républicaines, pouvez-vous, madame la ministre, nous rappeler le bilan de votre action pour la transmission de ces valeurs au sein de l'école et nous redire pourquoi il est essentiel de le perpétuer ? (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe socialiste, écologiste et républicain.)
M. le président. La parole est à Mme la ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche.
Mme Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche. Oui, madame la députée, les attentats qu'a connus notre pays en 2015 et en 2016 ont bouleversé la France – les enseignants, les élèves et la nation tout entière. Face à ces épreuves, nous avons voulu que l'école et ses partenaires jouent pleinement leur rôle, notamment celui d'un rempart contre les atteintes aux valeurs de la République – je pense en particulier à la laïcité. La culture du laisser-faire, la démission, en la matière, de gouvernements qui nous ont précédés – il faut se souvenir de la manière dont François Fillon a enterré le fameux rapport Obin, qui portait sur ce sujet – ont fait place à une intransigeance véritable et à une application univoque des valeurs de la République dans les établissements scolaires.
Comment procédons-nous aujourd'hui, et singulièrement depuis janvier 2015 ? D'abord en proposant des formations aux enseignants, pour que sur ces sujets délicats – je pense à la laïcité, à l'esprit critique, aux valeurs de la République –, ils soient moins démunis que par le passé. Ensuite par des temps d'enseignement spécifiques : depuis la rentrée 2015 existe un enseignement moral et civique qui, de l'école primaire au lycée, permet d'apprendre les droits et les devoirs, mais surtout de faire l'expérience de la confrontation des opinions. Les nouveaux programmes de la scolarité obligatoire, entrés en vigueur en 2016, comportent une éducation aux médias et à l'information, qui permet de prémunir les élèves de la tentation de la désinformation ou des théories du complot, qu'on sait si nombreuses, et de former leur esprit critique. Toujours dans les nouveaux programmes, la maîtrise de la langue française a été, n'en déplaise aux promoteurs de contre-vérités, renforcée comme jamais – je vous invite à ouvrir les programmes pour le vérifier –, car il n'y a rien de mieux que la maîtrise du français pour émettre des avis, des opinions, une sensibilité ou des nuances.
Enfin, parce que les enseignants ne peuvent pas tout porter sur leurs épaules, nous avons déployé une réserve citoyenne forte de 6 000 membres, qui se rendent désormais dans les écoles pour s'adresser aux enfants et leur faire comprendre les valeurs de la République. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe socialiste, écologiste et républicain et du groupe radical, républicain, démocrate et progressiste.)
Auteur : Mme Françoise Imbert
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Enseignement
Ministère interrogé : Éducation nationale, enseignement supérieur et recherche
Ministère répondant : Éducation nationale, enseignement supérieur et recherche
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 12 janvier 2017