Question au Gouvernement n° 4667 :
gouvernement

14e Législature

Question de : M. Damien Abad
Ain (5e circonscription) - Les Républicains

Question posée en séance, et publiée le 15 février 2017


BILAN DU QUINQUENNAT

M. le président. La parole est à M. Damien Abad, pour le groupe Les Républicains.

M. Damien Abad. C'est tout de même un comble que le ministre de l'agriculture n'ose pas aller au congrès de la FNSEA ! (Applaudissements sur de nombreux bancs du groupe Les Républicains et sur plusieurs bancs du groupe de l'Union des démocrates et indépendants.) Franchement, monsieur le ministre, les agriculteurs méritent beaucoup mieux que ça. (« Hou ! » sur plusieurs bancs du groupe Les Républicains.)

Ma question s'adresse à l'ensemble des ministres de l'économie du quinquennat Hollande, qui ont un point commun, c'est d'avoir déserté aujourd'hui les bancs de l'hémicycle.

La Cour des comptes l'avait annoncé, Bruxelles vient malheureusement de vous décerner encore une fois un carton rouge, le déficit sera au-dessus du seuil des 3 % en 2017. On est loin des promesses de 2012, mais, vous me direz, on n'est plus à une promesse non tenue près !

La France est victime d'un triple décrochage, un décrochage économique, bien sûr, un décrochage commercial avec un déficit record, mais aussi un décrochage budgétaire.

Vous aviez promis la maîtrise de la dette. Elle a explosé entre 2012 et 2017 – 325 milliards d'euros de plus –, alors même que vous avez augmenté les impôts et matraqué fiscalement les ménages.

Vous aviez promis la maîtrise de la dépense publique. La France reste malheureusement l'un des plus mauvais élèves en Europe, et ce sans qu'on ait de meilleurs résultats en matière d'éducation, de formation ou de logement.

Vous nous aviez promis la fameuse inversion de la courbe du chômage. Avec François Hollande, Emmanuel Macron et consorts, ce sont 1,1 million de demandeurs d'emplois supplémentaires depuis 2012.

Vous aviez promis enfin la réduction du déficit public. Vous avez réussi à faire de la France la lanterne rouge en Europe en dépit de facteurs favorables.

Nous étions déjà le pays en Europe qui affiche le plus grand nombre de chômeurs, la croissance la plus faible, la dette la plus abyssale. Voilà que nous avons désormais le déficit extérieur le plus élevé.

Alors, vivement que ce quinquennat s'arrête ! L'héritage budgétaire sera très lourd. Qui est comptable de ce bilan ? M. Hamon, M. Macron ou les deux réunis ? (Applaudissements sur les bancs du groupe Les Républicains et sur plusieurs bancs du groupe de l'Union des démocrates et indépendants.)

M. le président. La parole est à M. le secrétaire d'État chargé du budget et des comptes publics.

M. Christian Eckert, secrétaire d'État chargé du budget et des comptes publics. Vous évoquez trois sujets, monsieur le député, je vais vous répondre très précisément et très simplement.

Premier sujet : le déficit du commerce extérieur. Il vient d'être annoncé à hauteur d'environ 45 milliards d'euros pour 2016. De combien était-il en 2011 ? De 75 milliards ! (Exclamations sur de nombreux bancs du groupe Les Républicains. – « Hou ! » sur les bancs du groupe socialiste, écologiste et républicain.) Si 45 milliards, c'est insupportable, avec 75 milliards en 2011, nous devrions être morts.

M. Laurent Furst. Et au temps des dinosaures ?

M. Christian Eckert, secrétaire d'État. Deuxième sujet : la dette publique. La Cour des comptes est juge de paix, les lois de règlement sont juges de paix. La dette publique a augmenté de 8 % sous ce quinquennat %. Savez-vous de combien elle a augmenté au cours du quinquennat précédent ? De 25 %, quatre fois plus ! (« Hou ! » sur les bancs du groupe socialiste, écologiste et républicain.)

M. Laurent Furst. Quel spectacle !

M. Christian Eckert, secrétaire d'État. Troisième sujet : le déficit public. Il sera, nous le saurons définitivement au mois de mars, autour de 69 milliards d'euros. Vous pouvez dire que c'est insupportable. En 2010, sous votre majorité, il a atteint quasiment 150 milliards, le double ! (« Hou ! » sur les bancs du groupe socialiste, écologiste et républicain.)

Alors, monsieur Abad, votre esprit revanchard ne vous autorise pas à raconter des bobards ! (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, écologiste et républicain et quelques bancs du groupe radical, républicain, démocrate et progressiste.)

Données clés

Auteur : M. Damien Abad

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : État

Ministère interrogé : Budget et comptes publics

Ministère répondant : Budget et comptes publics

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 15 février 2017

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