Question au Gouvernement n° 468 :
Mali

14e Législature

Question de : Mme Patricia Adam
Finistère (2e circonscription) - Socialiste, écologiste et républicain

Question posée en séance, et publiée le 30 janvier 2013

MALI

M. le président. La parole est à Mme Patricia Adam, pour le groupe socialiste, républicain et citoyen.
Mme Patricia Adam. Ma question s'adresse à M. le ministre de la défense, que je remercie pour sa disponibilité vis-à-vis de la commission de la défense.
Plusieurs députés du groupe UMP. C'est la moindre des choses !
Mme Patricia Adam. Les dernières informations qui nous proviennent du Mali montrent que l'opération Serval est sur le point de remplir l'objectif qui lui avait été fixé : libérer les villes du nord sur le fleuve Niger.
Quelques députés du groupe UMP. Attention à la suite !
Mme Patricia Adam. Cela ne signifie pas, bien sûr, que l'opération soit terminée. À cet égard, je souhaite vous poser plusieurs questions, mais je veux d'abord féliciter nos armées qui ont accompli, avec brio, leur mission sur le terrain. (Applaudissements sur tous les bancs.)
Parce que la force de stabilisation africaine n'était pas encore prête, la France a dû intervenir en urgence avec le soutien politique unanime de la communauté internationale et le soutien opérationnel de nos partenaires européens.
Un député du groupe UMP. C'est faux.
Mme Patricia Adam. Que va-t-il se passer entre maintenant et le moment où la Mission internationale de soutien au Mali - la MISMA - sera opérationnelle ? Quel sera le rôle des forces françaises actuellement déployées et comment peuvent-elles aider à prévenir les débordements possibles, hélas ! contre les populations du Nord-Mali ?
Par ailleurs, la solution à tout conflit est avant tout politique. Le refus de traiter la question touarègue a entraîné la marginalisation des forces politiques touarègues traditionnelles par des extrémistes que nous connaissons. Il faut désormais parvenir à une issue politique sous l'égide de la CÉDAO et des Nations unies. Quelle sera l'attitude de la France à cet égard ?
Monsieur le ministre, la commission du Livre blanc de la défense va remettre son rapport au Président de la République. Je me garderai d'en trahir les conclusions, mais elle rappellera que l'Afrique est un continent stratégique pour toute l'Europe. Je formule le voeu qu'à l'issue de ses travaux, nos armées soient en mesure de remplir leurs missions. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)
M. le président. La parole est à M. le ministre de la défense.
M. Jean-Yves Le Drian, ministre de la défense. Madame la présidente Patricia Adam, le Président de la République a fixé trois objectifs à notre intervention au Mali.
Premièrement, stopper l'avancée des groupes terroristes et djihadistes vers le sud. Cela a été fait dès les premières heures - au prix de la mort du chef de bataillon Boiteux.
Deuxièmement, aider les forces maliennes à restaurer l'intégrité de leur territoire, en particulier en libérant les villes du nord. C'est ce qui est en cours avec la chute de la ville symbolique de Gao et de la ville mythique de Tombouctou.
M. Guy Teissier. Grâce à la capacité de nos armées.
M. Jean-Yves Le Drian, ministre. Troisièmement, permettre la mise en oeuvre des résolutions des Nations unies, de la MISMA et de la force européenne d'accompagnement de l'armée malienne. C'est en cours puisque 3 000 militaires africains sont déjà sur le théâtre malien. Et en ce moment même, se tient à Addis-Abeba, en présence de Laurent Fabius, une réunion des donateurs pour aider la mise en place de cette force. Ces trois objectifs ont été possibles grâce à l'action de nos forces armées à qui je veux rendre un hommage tout particulier devant vous aujourd'hui. (Applaudissements sur tous les bancs.) Je voudrais souligner la lucidité tactique dont ont fait preuve leurs chefs dans la conduite des diverses manoeuvres qui ont abouti à défaire les groupes terroristes.
Madame la présidente de la commission de la défense, je terminerai par deux réflexions. La première, c'est que les opérations ne sont pas terminées et qu'il nous faut poursuivre en accompagnant les forces africaines et maliennes jusqu'à ce qu'elles prennent le relais. La seconde, c'est que l'heure de la réconciliation au Mali est venue. Une feuille de route sera votée cet après-midi par l'Assemblée nationale malienne. Il importe que le processus de réconciliation et de dialogue aille jusqu'à son terme. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et plusieurs bancs du groupe GDR.)

Données clés

Auteur : Mme Patricia Adam

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Politique extérieure

Ministère interrogé : Défense

Ministère répondant : Défense

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 30 janvier 2013

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