Question au Gouvernement n° 4685 :
politique de l'éducation

14e Législature

Question de : Mme Laurence Arribagé
Haute-Garonne (3e circonscription) - Les Républicains

Question posée en séance, et publiée le 16 février 2017


POLITIQUE ÉDUCATIVE

M. le président. La parole est à Mme Laurence Arribagé, pour le groupe Les Républicains.

Mme Laurence Arribagé. Madame la ministre de l'éducation nationale, vous vous dites fière de votre bilan ; je veux aujourd'hui vous inviter à beaucoup plus d'objectivité et d'honnêteté.

Contrairement à ce que vous affirmez, vos réformes restent profondément désapprouvées et rejetées par le monde enseignant, les parents d'élèves, les élus locaux et plus largement par l'ensemble des Français. Votre tentative de suppression des classes bilangues est un fiasco total, en dépit de vos efforts de communication qui ne trompent personne. Supprimer un dispositif efficace et performant au motif qu'il serait réservé à une trop faible minorité, plutôt que de tenter de l'étendre, reste, pour moi, l'un des plus grands mystères du raisonnement socialiste. À vouloir poursuivre à tout prix un égalitarisme dogmatique, vous sacrifiez l'avenir des élèves de France. (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste, écologiste et républicain.)

Vous prétendez également réformer l'éducation prioritaire, tout en gardant les lycées hors de votre champ d'action, sans même vous rendre compte de l'urgence du secteur en termes de moyens. Vous n'avez cessé, comme vos prédécesseurs, dont un certain Benoît Hamon, de vouloir marquer l'éducation nationale de votre empreinte et de votre idéologie.

M. Pascal Terrasse. Ça y est, tous les mots du discours de droite y sont !

Mme Laurence Arribagé. Enfin, comment pouvez-vous vous satisfaire de votre bilan concernant la filière professionnelle ? Où sont passés les 500 000 apprentis annoncés par François Hollande ? L'alternance et l'apprentissage, voilà les grands oubliés de votre quinquennat. Aujourd'hui, en France, 100 000 jeunes sortent chaque année sans diplôme du système scolaire, et un jeune de moins de vingt-cinq ans sur quatre est sans emploi.

Madame la ministre, au-delà des postures politiciennes que vous affectionnez tant dans cet hémicycle (Rires et exclamations sur les bancs du groupe socialiste, écologiste et républicain), que répondez-vous concrètement – et, pour une fois, sérieusement – à ces jeunes formés par l'école de la République que vous avez abandonnés sur le marché de l'emploi ? (Applaudissements sur les bancs du groupe Les Républicains et sur plusieurs bancs du groupe de l'Union des démocrates et indépendants.)

M. le président. La parole est à Mme la ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche.

Mme Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche. Madame la députée, je vous remercie de me donner l'occasion, grâce à votre question très large, de dresser un rapide bilan de notre action éducative au cours des cinq dernières années, même si le quinquennat est loin d'être fini.

Avons-nous, comme nous nous y étions engagés, recréé des places en maternelle pour accueillir les petits dès l'âge de deux ans ? (« Oui ! » sur les bancs du groupe socialiste, écologiste et républicain.) Oui, 30 000.

Avons-nous remis le paquet sur l'apprentissage des fondamentaux ? (« Oui ! » sur les bancs du groupe socialiste, écologiste et républicain.) Oui, grâce à une matinée de cours supplémentaire à l'école primaire et grâce au recentrement des programmes sur la lecture, l'écriture et l'arithmétique. (Exclamations sur les bancs du groupe Les Républicains.)

M. Frédéric Reiss. C'est complètement faux !

M. Laurent Furst. Tout va bien ! Hollande, reviens !

Mme Najat Vallaud-Belkacem, ministre. Avons-nous enrayé l'échec qui touchait trop d'élèves au collège ? (« Oui ! » sur les bancs du groupe socialiste, écologiste et républicain. – « Non ! » sur les bancs du groupe Les Républicains.) Oui, grâce aux heures d'aide personnalisée, qui sont désormais de droit pour tous les élèves, et grâce à de nouvelles pratiques pédagogiques qui ont fait leurs preuves partout ailleurs.

Avons-nous modernisé notre système scolaire ? (Mêmes mouvements.) Oui, grâce à un apprentissage plus précoce des langues vivantes étrangères, à l'introduction du numérique à l'école, à l'enseignement des valeurs de la République et à l'éducation aux médias et à l'information.

Avons-nous réduit les inégalités entre les établissements ? (Mêmes mouvements.) Oui, grâce à l'octroi de moyens inédits pour l'éducation prioritaire et la ruralité.

Avons-nous facilité la vie et la réussite des élèves et des étudiants en difficulté sociale ? (Mêmes mouvements.) Oui, grâce à l'augmentation de 40 % des fonds sociaux pour les familles des collégiens et de 10 % des bourses des lycéens, ainsi qu'à la création de 130 000 bourses étudiantes.

Avons-nous rétabli la formation initiale des enseignants comme nous nous y étions engagés ? (Mêmes mouvements.) Oui, plusieurs dizaines de milliers de nouveaux enseignants en ont profité au cours de ce quinquennat.

Avons-nous revalorisé le salaire des enseignants ? (Mêmes mouvements.) Oui, nous l'avons fait, et nous continuons de le faire puisque 1 milliard d'euros y sont actuellement consacrés.

Madame la députée, je doute qu'avec votre programme vous obteniez de tels résultats ! (Vifs applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, écologiste et républicain et sur les bancs du groupe radical, républicain, démocrate et progressiste. – Exclamations sur les bancs du groupe Les Républicains.)

Données clés

Auteur : Mme Laurence Arribagé

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Enseignement

Ministère interrogé : Éducation nationale, enseignement supérieur et recherche

Ministère répondant : Éducation nationale, enseignement supérieur et recherche

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 16 février 2017

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