gouvernement
Question de :
M. Alain Marty
Moselle (4e circonscription) - Les Républicains
Question posée en séance, et publiée le 23 février 2017
BILAN DU QUINQUENNAT
M. le président. La parole est à M. Alain Marty, pour le groupe Les Républicains.
M. Alain Marty. Ma question, qui s'adresse au Premier ministre,…
Plusieurs députés du groupe Les Républicains. Il n'est pas là !
M. Alain Marty. …est la dernière du groupe Les Républicains sur le bilan de l'action du Gouvernement. (Exclamations sur les bancs du groupe Les Républicains.)
Durant le quinquennat de François Hollande, le nombre de chômeurs a augmenté – écoutez bien ! – de 1 154 000 dans les catégories A, B et C. (« Eh oui ! » sur plusieurs bancs du groupe Les Républicains.) Ce sont les chiffres de la Direction de l'animation, de la recherche, des études et des statistiques, la DARES. (Mêmes mouvements.)
M. Marc-Philippe Daubresse. Le ministre de l'économie n'est pas là non plus pour vous répondre !
M. Alain Marty. Les Français sont les champions d'Europe des charges et des taxes. Chaque année, ils donnent plus de la moitié de leur salaire à l'État.
Un des engagements de François Hollande était le retour à l'équilibre budgétaire. Nous en sommes loin.
M. Dominique Le Mèner. Eh oui !
M. Alain Marty. Chacun sait ici que nos communes ont subi des baisses massives de dotations, qui nous ont mis en grande difficulté. Je rends hommage au personnel communal qui aide les élus à mener une gestion rigoureuse pour essayer de préserver quelques crédits d'investissement.
Devant ce bilan, je connais votre dialectique : vous enjolivez votre bilan et critiquez vos prédécesseurs. Ce jeu politicien fait réagir votre majorité qui a besoin de la méthode Coué.
Nos concitoyens ne sont pas dupes pour autant. Dans ma circonscription, je ne rencontre aucun habitant qui partage vos éléments de langage. D'ailleurs les candidats de gauche à l'élection présidentielle ne défendent nullement votre bilan : ils le critiquent ou sont étrangement muets.
M. Marc Le Fur. C'est vrai !
M. Alain Marty. Je vais vous poser une question simple. J'espère, en cette fin de législature, avoir une réponse. Si votre bilan vous paraît satisfaisant, pourquoi François Hollande a-t-il décidé de ne pas le défendre devant les Français en renonçant à se présenter à l'élection présidentielle ? (Applaudissements sur les bancs du groupe Les Républicains et sur plusieurs bancs de l'Union des démocrates et indépendants.)
M. le président. La parole est à M. le secrétaire d'État chargé du budget et des comptes publics. (Protestations sur les bancs du groupe Les Républicains.)
M. Dominique Tian. Ah non, pas lui !
M. Sylvain Berrios. C'est Gérard Majax !
M. Yves Censi. J'aurais préféré entendre Myriam El Khomri !
M. Christian Eckert, secrétaire d'État chargé du budget et des comptes publics. Monsieur le député, le Premier ministre est en Chine et ne peut donc pas vous répondre – vous le savez puisqu'il l'avait annoncé la semaine dernière. Quant au ministre de l'économie et des finances, il est retenu cet après-midi par des engagements internationaux : il vous prie de l'excuser. (Exclamations sur plusieurs bancs du groupe Les Républicains.)
M. Marc-Philippe Daubresse. Ils auraient dû être là pour la dernière séance !
M. Julien Aubert. On n'envoie pas des secrétaires d'État !
M. Christian Eckert, secrétaire d'État. Cela étant, monsieur le député, le Gouvernement n'a pas besoin de porte-parole, parmi les candidats ou ailleurs, pour défendre son bilan. Nous l'avons déjà dit : premièrement, nous avons redressé les comptes publics de façon extraordinaire. (Mêmes mouvements.) Deuxièmement, nous avons redonné de la compétitivité à nos entreprises comme jamais. (Mêmes mouvements.)
M. Yves Censi. Rendez-nous Myriam El Khomri !
M. Sylvain Berrios. Et l'affaire du scooter ?
M. Christian Eckert, secrétaire d'État. Nous avons mis en place un certain nombre de dispositifs de soutien aux filières, ainsi que des plans de formation en lien avec les régions. C'est la fierté de ce Gouvernement …
M. Franck Gilard. Un peu d'humilité !
M. Christian Eckert, secrétaire d'État. … : après avoir trouvé une situation désastreuse, comme vous l'avez d'ailleurs rappelé, nous avons tout fait pour redonner à ce pays un espoir de redressement des comptes, de la compétitivité, donc de l'économie.
M. Yves Censi et M. Claude Goasguen. C'est raté !
M. Christian Eckert, secrétaire d'État. Vous pouvez toujours tenir des propos politiciens, chercher telle ou telle contradiction au sein de la majorité …
M. Julien Aubert. Au revoir, la gauche !
M. Christian Eckert, secrétaire d'État. …mais puisque vous avez évoqué la relation entre l'État et les collectivités locales, permettez-moi de dire que je n'ai pas trouvé beaucoup de cohérence entre les plans d'économies proposés par vos candidats et les engagements de réduction de la dépense publique, notamment en direction des collectivités territoriales.
M. Christophe Léonard. Eh oui !
M. Alain Marty. Ce n'est pas une réponse !
M. Christian Eckert, secrétaire d'État. Moi qui suis lorrain comme vous, monsieur le député, je peux vous rassurer : je connais en Lorraine des candidats et des citoyens qui défendent le bilan du Gouvernement. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste, écologiste et républicain.)
Auteur : M. Alain Marty
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : État
Ministère interrogé : Budget et comptes publics
Ministère répondant : Budget et comptes publics
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 23 février 2017