élections législatives
Question de :
Mme Michèle Tabarot
Alpes-Maritimes (9e circonscription) - Les Républicains
Question posée en séance, et publiée le 27 mars 2013
LÉGISLATIVES PARTIELLES
M. le président. La parole est à Mme Michèle Tabarot, pour le groupe de l'Union pour un mouvement populaire.Mme Michèle Tabarot. Ma question s'adresse à M. le Premier ministre. (" Il n'y en a plus ! " sur les bancs du groupe UMP.)
Avant toute chose, je tiens à saluer chaleureusement les victoires remportées ce dimanche par deux candidats soutenus par l'UMP, nos collègues Napole Polutélé et Jean-François Mancel. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)
Depuis la présidentielle, ce sont cinq élections législatives partielles qui ont été remportées par l'UMP et perdues par le parti socialiste.
M. Gérald Darmanin. Eh oui ! (" Cinq à zéro ! " sur les bancs du groupe UMP.)
Mme Michèle Tabarot. Ces défaites à répétition devraient vous interpeller sur l'exaspération et le rejet qu'inspire la politique de votre majorité. Pour cela, vous devez entendre le message que vous ont adressé les Français.
Vous devez entendre les Français, qui ne croient plus que vous pourrez enrayer l'envolée du chômage. Vous devez entendre les Français, qui n'en peuvent plus de vos messages de laxisme alors que la délinquance explose.
M. François Rochebloine. Eh oui !
Mme Michèle Tabarot. Vous devez aussi entendre les Français, qui se sont rassemblés dimanche pour vous demander de ne pas faire voler en éclat l'institution de la famille.
Ces défaites, vous en portez la responsabilité, vous et votre majorité !
Vous portez également la responsabilité de vos alliances avec les extrémistes du Front de gauche, ce parti qui, ce week-end, a franchi une étape supplémentaire en envoyant des messages intolérables aux Français, en traitant de " salopards " les dix-sept ministres des finances de la zone euro, sans que vous ne réagissiez, et en allant jusqu'à insulter d'une manière détestable votre propre ministre de l'économie, sans que vous ne réagissiez.
Un député du groupe UMP. Il ne réagit jamais !
Mme Michèle Tabarot. Monsieur le Premier ministre, vous ne pouvez plus garder ce silence complaisant.
Par votre attitude, vous cautionnez des propos qui discréditent la classe politique. Allez-vous enfin, vous qui donnez tant de leçons de morale, refuser les alliances avec l'extrême gauche, qui nuisent terriblement à notre pays ? (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)
M. le président. La parole est à M. le ministre délégué chargé des relations avec le Parlement. (" Et Ayrault ? " sur les bancs du groupe UMP.)
M. Alain Vidalies, ministre délégué chargé des relations avec le Parlement. Madame la députée, vous vous interrogez, à juste titre, sur les résultats des élections. Soyez certaine que le Gouvernement est aussi attentif que vous à l'expression des Français dans cette situation de crise.
Recourant à un procédé que nous ne connaissons malheureusement que trop, vous tentez de stigmatiser les alliances traditionnelles des républicains à gauche pour mieux détourner l'attention de vos propres alliances avec l'extrême droite sur le terrain. (Protestations sur les bancs du groupe UMP.) Car, vous le savez très bien, ce que vous êtes en train de préparer, c'est l'alliance avec l'extrême droite, ce qui gêne d'ailleurs certains de vos propres collègues qui protestent ici en séance tout en affirmant dans la presse ne pas se reconnaître dans mes propos.
Il faudra un jour clarifier tout cela, mais ce n'est pas avec des questions d'aussi basse politique, consistant à stigmatiser ce dont nous sommes fiers historiquement, que vous y réussirez. Oui, nous sommes fiers d'avoir été présents au rendez-vous du rassemblement de la gauche lors de chaque grand moment de l'histoire, afin de construire une autre société - ce qui reste, aujourd'hui encore, notre volonté. Nous assumons nos engagements, assumez les vôtres, cela permettra aux Français d'y voir plus clair sur votre projet politique ! (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC, écologiste, GDR et RRDP.)
Auteur : Mme Michèle Tabarot
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Élections et référendums
Ministère interrogé : Relations avec le Parlement
Ministère répondant : Relations avec le Parlement
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 27 mars 2013