Question au Gouvernement n° 695 :
politique de l'emploi

14e Législature

Question de : M. Laurent Wauquiez
Haute-Loire (1re circonscription) - Les Républicains

Question posée en séance, et publiée le 28 mars 2013

POLITIQUE DE L'EMPLOI

M. le président. La parole est à M. Laurent Wauquiez, pour le groupe de l'Union pour un mouvement populaire.
M. Laurent Wauquiez. Monsieur le Premier ministre, 3,2 millions de demandeurs d'emploi : avec vous, la France va atteindre le record absolu du nombre de chômeurs. Et pendant ce temps-là, de quoi débattons-nous dans l'hémicycle ? D'une loi sur les tripatouillages électoraux. (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.)
Dans ce contraste, toute votre politique est résumée. Ce chiffre est le signe de votre échec, le symbole de votre incapacité. Bien sûr, on peut comprendre que la situation économique soit difficile. Bien sûr, vous rejetterez la responsabilité sur vos prédécesseurs. Mais ce qui est impardonnable, monsieur le Premier ministre, c'est que depuis dix mois, vous n'ayez pas concentré toute l'action de votre Gouvernement sur ce seul sujet. (Applaudissements sur les bancs des groupes UMP et UDI.)
Ce qui est impardonnable, c'est d'avoir dispersé l'action de vos ministères.
Ce qui est impardonnable, c'est que votre politique de l'emploi ne soit qu'une mascarade.
Parce qu'en réalité, que faites-vous ? Rien. Que faites-vous, alors que les plans sociaux se multiplient ? (" Rien ! " sur les bancs du groupe UMP.) Rien : un crédit d'impôt compétitivité pour 2014. Que faites-vous en matière d'emploi des jeunes ? (" Rien ! " sur les bancs du groupe UMP.) Quinze mille contrats d'avenir en dix mois... Que faites-vous, alors que nous avons plus de mille demandeurs d'emploi supplémentaires chaque jour ? (" Rien ! " sur les bancs du groupe UMP.) Vous préférez parler du mariage pour tous ou du droit de vote des étrangers. Vous préférez diviser les Français au lieu de les unir dans la seule lutte contre le chômage et pour l'emploi. (Applaudissements sur les bancs des groupes UMP et UDI.)
La réalité, monsieur le Premier ministre, c'est que François Hollande, pendant la campagne électorale, prétendait être le président de la justice : il est aujourd'hui le président du chômage et des impôts. Vous êtes, monsieur le Premier ministre, le Premier ministre du chômage et des impôts. Et vous êtes, mesdames et messieurs les députés de gauche, la majorité du chômage et des impôts. Tout ceci ne pourra pas durer quatre ans. Il est temps que vous vous ressaisissiez. Quand allez-vous faire de l'emploi votre priorité ? (Applaudissements sur les bancs des groupes UMP et UDI.)
M. le président. La parole est à M. le ministre du travail, de l'emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social.
Plusieurs députés du groupe UMP. Ça sent le sapin !
M. Michel Sapin, ministre du travail, de l'emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social. Monsieur le ministre Wauquiez, j'ai pour vous beaucoup de considération (Interruptions sur les bancs du groupe UMP), d'autant plus que vous avez exercé la difficile responsabilité qui est la mienne aujourd'hui, celle de ministre de l'emploi et du travail. Entre, me semble-t-il, sauf erreur de ma part, mars 2008 et la fin 2010, c'est vous qui, chaque mois - chaque mois ! -, avez eu à annoncer l'augmentation du nombre des chômeurs. Chaque mois ! (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)
Et vous n'annonciez pas 18 500 chômeurs supplémentaires, comme j'ai dû le faire hier, mais 65 000, 78 000, 72 000 chômeurs de plus ! Bref, monsieur Wauquiez, si je dis cela, ce n'est pas seulement pour rappeler le passé et pour appeler l'opposition - y compris vous, je suis sûr que cela vous conviendrait très bien - à une certaine modestie sur le sujet du chômage (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC, écologiste et RRDP) ; c'est aussi pour vous dire et dire à l'ensemble de ceux qui nous regardent que la montée jusqu'à présent inexorable du chômage, elle date de juillet 2008. Un million, 1,2 million de chômeurs de plus : cela devrait tous nous rendre ici modestes et en même temps volontaires pour agir.
Il ne sert à rien, monsieur le ministre, de vouloir tourner en dérision telle ou telle mesure. Vous voulez qu'il y ait plus d'emplois d'avenir ? Alors faites le travail, comme élu local, comme représentant d'un département, comme responsable politique. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.) Vous voulez qu'il y ait plus de contrats de génération ? Alors allez-y, parlez-en dans les entreprises : vous verrez, ça va marcher à fond ! Vous pensez que le CICE n'est pas assez connu ? Alors allez l'expliquer dans les entreprises et vous allez voir, ça va marcher !
Nous, nous agissons ; vous, vous ne faites que critiquer. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC, écologiste et RRDP.)

Données clés

Auteur : M. Laurent Wauquiez

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Emploi

Ministère interrogé : Travail, emploi, formation professionnelle et dialogue social

Ministère répondant : Travail, emploi, formation professionnelle et dialogue social

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 28 mars 2013

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