sécurité des biens et des personnes
Question de :
Mme Valérie Pécresse
Yvelines (2e circonscription) - Union pour un Mouvement Populaire
Question posée en séance, et publiée le 24 avril 2013
INSÉCURITÉ DANS LES TRANSPORTS EN ÎLE-DE-FRANCE
M. le président. La parole est à Mme Valérie Pecresse, pour le groupe de l'Union pour un mouvement populaire.Mme Valérie Pecresse. Ma question s'adresse à M. le Premier ministre.
Le 16 mars dernier, vers vingt-trois heures, une bande d'une vingtaine de voyous encagoulés prenait d'assaut une rame du RER D en gare de Grigny. Les passagers pris au piège se sont retrouvés sous la menace des coups et des gaz lacrymogènes. Cet acte d'une violence inouïe n'est pas un acte isolé. Les chiffres sont sans appel. Dans les transports en Île-de-France, en janvier et en février, les vols à la tire ont augmenté de 29 % dans les RER et les trains et de 50 % dans les bus.
Face à cette dégradation de la sécurité, votre Gouvernement semble impuissant. (Exclamations sur quelques bancs du groupe SRC.) J'en veux pour preuve la relaxe prononcée par le tribunal d'Évry d'une personne interpellée qui, selon le parquet, avait été identifiée par la vidéosurveillance. J'en veux pour autre preuve la nouvelle arrestation d'un autre membre de la bande remis en liberté pour des actes de violence à la gare du Nord à Paris.
La spectaculaire et médiatique arrestation de cette bande n'a d'égale que le silence de votre Gouvernement sur les suites judiciaires de cette affaire.
M. Yann Galut. Et l'indépendance de la justice ?
Mme Valérie Pecresse. Monsieur le Premier ministre, je vous le demande : que sont devenues précisément les seize personnes interpellées dans l'affaire du RER D à Grigny ? (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)
Plusieurs députés du groupe SRC. Et l'indépendance de la justice ?
Mme Valérie Pecresse. Par respect pour les familles et pour le travail remarquable des forces de l'ordre, le ministère public va-t-il faire appel de la relaxe du tribunal d'Évry ? (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP. - Exclamations sur les bancs du groupe SRC.)
Enfin, quelles mesures comptez-vous prendre pour mettre fin à l'impunité, ce sentiment qui conduit à la hausse de la délinquance dans tout le pays depuis votre élection ? (Vifs applaudissements sur les bancs du groupe UMP. - Exclamations sur les bancs du groupe SRC.)
M. le président. La parole est à M. le ministre de l'intérieur. (" Hou ! " sur les bancs du groupe UMP.)
M. Manuel Valls, ministre de l'intérieur. Madame Valérie Pecresse, même vous, vous enfourchez le cheval de la démagogie (Vives exclamations sur les bancs du groupe UMP), de la mise en cause de la justice ! (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC. - Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)
Même vous, qui avez été ministre, qui avez gouverné, vous mettez en cause la justice, les magistrats qui sont indépendants ! (Mêmes mouvements.)
Même vous, vous vous attaquez à l'État de droit ! (Mêmes mouvements.)
Même vous, vous mettez en cause cette justice...
M. Franck Gilard. Mais non !
M. Manuel Valls, ministre. ...qui, comme vous le savez, agit de manière indépendante. (Vifs applaudissements sur les bancs du groupe SRC.) Même vous, parce que vous êtes candidate à la région Île-de-France, vous mettez en cause l'État de droit.
Même vous, alors que vos collègues, il y a quelques jours, s'attaquaient aux forces de l'ordre qui faisaient leur travail (Vives exclamations sur les bancs du groupe UMP), vous venez ici nous donner des leçons ! (Mmes et MM les députés du groupe SRC se lèvent et applaudissent vivement.) Même vous, madame Pecresse ! (Vives exclamations sur les bancs du groupe UMP.)
M. le président. Mes chers collègues, reprenez votre calme.
M. Manuel Valls, ministre. Ça suffit cette démagogie qui crée ce climat dans le pays. (Mêmes mouvements.)
M. le président. Veuillez vous asseoir.
M. Manuel Valls, ministre. Madame Pecresse, les forces de l'ordre sont déterminées à s'attaquer à cette délinquance que vous n'avez pas été capables d'endiguer. (Vives exclamations sur les bancs du groupe UMP. - Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)
M. Marc Le Fur. Zéro pointé !
M. Manuel Valls, ministre. Vous ne ferez croire à personne que les violences dans le RER, dans les quartiers que vous avez abandonnés, sont le fruit de la politique que nous menons depuis quelques mois. Nous, nous agissons pendant que vous, vous faites de la démagogie ! (Exclamations sur les bancs du groupe UMP. - Mmes et MM les députés du groupe SRC, des groupes RRDP et écologiste se lèvent et applaudissent.)
M. Pierre Lellouche. C'est insupportable, monsieur le président ! C'est un excité !
Auteur : Mme Valérie Pécresse
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Sécurité publique
Ministère interrogé : Intérieur
Ministère répondant : Intérieur
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 24 avril 2013