Question au Gouvernement n° 804 :
déficits publics

14e Législature

Question de : M. Dominique Dord
Savoie (1re circonscription) - Les Républicains

Question posée en séance, et publiée le 24 avril 2013

POLITIQUE ÉCONOMIQUE

M. le président. La parole est à M. Dominique Dord, pour le groupe de l'Union pour un mouvement populaire.
M. Dominique Dord. Monsieur le Premier ministre, l'attitude de Manuel Valls, son arrogance, sa virulence sont insupportables et inadmissibles ! (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP. - Exclamations sur les bancs du groupe SRC.) Monsieur le ministre, nous vous demandons des résultats et de l'apaisement, pas de l'insulte !
Monsieur le Premier ministre, dans votre réponse faite à notre collègue François Brottes, vous avez souhaité des faits : je vais vous en donner quelques-uns !
Vous aviez promis la croissance, et elle est à zéro ; mais ce n'est pas de votre faute !
Vous aviez promis de l'emploi, et le chômage va battre son record historique, alors que vous êtes depuis bientôt un an à Matignon ; mais ce n'est pas de votre faute !
Vous aviez promis le pouvoir d'achat, et pour la première fois dans notre pays depuis trente ans, le pouvoir d'achat a baissé ; mais ce n'est pas de votre faute !
Vous aviez promis de faire payer les riches, mais les riches sont partis, et ce sont les classes moyennes qui payent ; mais ce n'est pas de votre faute ! (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.)
Vous aviez promis de mettre la finance internationale à genoux, mais c'est vous qui êtes à genoux devant la finance internationale pour qu'elle comble nos déficits ; mais ce n'est pas de votre faute !
Vous aviez promis la République irréprochable, et vous avez osé nommer Ségolène Royal à la tête d'une banque publique ; mais ce n'est pas de votre faute !
Vous nous aviez promis une majorité exemplaire, et toute la France sait ce qu'il en est de votre majorité exemplaire ; mais ce n'est toujours pas de votre faute !
Monsieur le Premier ministre, ce n'est pas une boîte à outils que le Président de la République vous a donnée, mais une boîte à gifles ! (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP et sur quelques bancs du groupe UDI. - Exclamations sur les bancs du groupe SRC.) Et dans cette boîte à gifles, il reste encore quelques perles comme le cumul des mandats ; ce cumul des mandats que vous vous êtes engagés à respecter, chers collègues socialistes, dès le mois de septembre 2012, en promettant devant vos électeurs, la main sur le coeur, de démissionner de vos mandats locaux en septembre. Aucun de vous ne l'a fait ; mais ce n'est pas de votre faute, monsieur le Premier ministre ! (Mêmes mouvements.)
Alors, monsieur le Premier ministre, à force de dire que rien n'est de votre faute, à force de n'être responsable de rien, il ne faudra pas vous étonner si un jour les Français vous disent : " Mais qui est le Premier ministre dans ce pays ? ". Ce ne sera pas de leur faute ! (De nombreux députés du groupe UMP se lèvent. - Applaudissements sur les bancs du groupe UMP et sur quelques bancs du groupe UDI.)
M. le président. Chers collègues, merci de vous asseoir.
La parole est à M. le ministre délégué chargé du budget.
M. Jean-Claude Bouchet. Où est le Premier ministre ?
M. Bernard Cazeneuve, ministre délégué chargé du budget. Monsieur le député, vous avez raison : ce n'est pas de notre faute, c'est de la vôtre ! (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et RRDP. - Vives exclamations sur les bancs du groupe UMP.) C'est de la vôtre, et je vais vous expliquer pourquoi.
Vous aviez promis, lorsque vous êtes arrivés au pouvoir en 2007, de diminuer les dépenses publiques. Or elles ont augmenté comme jamais elles n'avaient augmenté sous la Ve République, de 2,3 % entre 2002 et 2007 et de 1,7 % entre 2007 et 2012 !
M. Bernard Accoyer. Ce n'est pas vrai !
M. Bernard Cazeneuve, ministre délégué. Vous aviez promis avec la révision générale des politiques publiques de faire des économies comme jamais : vous avez fait 12 milliards d'économies, vous en avez recyclé la moitié en mesures catégorielles, et dans le même temps, monsieur Dord, vous avez augmenté les dépenses publiques de 170 milliards en plombant notre pays ! Alors oui, cela est de votre faute ! (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)
M. Dominique Dord. C'est vous qui êtes au pouvoir !
M. Bernard Cazeneuve, ministre délégué. Vous aviez promis, monsieur Dord, de rétablir la compétitivité de notre pays, de donner à nos entreprises la possibilité d'être performantes à l'international ; or, monsieur Dord, vous nous avez laissé 75 milliards de déficit du commerce extérieur. Eh bien oui, cela, c'est de votre faute !
Vous nous aviez promis de travailler plus pour gagner plus, et vous nous aviez promis que les plus pauvres des Français seraient traités correctement par votre gouvernement ; or vous avez mené une politique fiscale parmi les plus injustes de la Ve République, qui a contribué à creuser largement les déficits. Eh bien, cela, monsieur Dord, c'est de votre faute ! (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)
Dans la même veine, pendant toute la période de votre quinquennat, les déficits publics se sont creusés comme jamais, le déficit structurel de notre pays a augmenté de 2 %, tandis que sous notre quinquennat, pendant la première année, il a diminué de 1,2 %, et qu'il diminuera de 1,8 % cette année et de 1 % l'an prochain ! Cela, c'est grâce à nous, et tout le reste, c'est de votre faute ! (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et RRDP.)
M. le président. Gardons un peu d'énergie pour le vote qui se tiendra après ! (Sourires.)

Données clés

Auteur : M. Dominique Dord

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Finances publiques

Ministère interrogé : Budget

Ministère répondant : Budget

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 24 avril 2013

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