Question au Gouvernement n° 807 :
élèves

14e Législature

Question de : M. Patrick Hetzel
Bas-Rhin (7e circonscription) - Les Républicains

Question posée en séance, et publiée le 24 avril 2013

AIDE PERSONNALISÉE AUX ÉLÈVES EN DIFFICULTÉ

M. le président. La parole est à M. Patrick Hetzel, pour le groupe de l'Union pour un mouvement populaire
M. Patrick Hetzel. Ma question s'adresse à M. Vincent Peillon, ministre de l'éducation nationale.
Monsieur le ministre, vous occupez l'espace médiatique à propos de la morale laïque, alors qu'il serait bien plus pertinent d'engager un travail de fond autour de l'éthique républicaine, comme le développe le philosophe André Comte-Sponville.
Cette focale médiatique et votre écran de fumée occultent un autre sujet très important, dans lequel votre responsabilité est lourde. En effet, dans une récente note de votre Inspection générale dont L'Express a publié les grandes lignes, il est dressé un bilan très positif de l'aide personnalisée aux élèves, mise en place dès 2008 par Xavier Darcos : perception positive par les enseignants, effets favorables sur le comportement des élèves, amélioration du climat de l'établissement, retour très positif des parents.
Alors, pourquoi ignorez-vous ce rapport ? Pourquoi supprimez-vous cette aide personnalisée aux élèves en difficulté, alors qu'elle donne des résultats extrêmement positifs ?
Votre décision est très grave, pédagogiquement et budgétairement. En effet, vous supprimez trois heures de face-à-face pédagogique hebdomadaire. Est-ce que vous vous rendez compte que cela revient, pour les enseignants du primaire, à supprimer d'un seul coup l'équivalent de 36 000 professeurs, sur 325 000 dans notre pays ?
Monsieur le ministre, quand cesserez-vous de prendre des décisions irresponsables ? Quand prendrez-vous conscience qu'il faut être attentif aux équilibres budgétaires ? Quand cesserez-vous de jouer à l'apprenti sorcier ? Quand arrêterez-vous de bricoler avec l'avenir de nos enfants ? Quand prendrez-vous au sérieux votre mission ministérielle ? (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)
M. le président. La parole est à M. le ministre de l'éducation nationale.
M. Vincent Peillon, ministre de l'éducation nationale. L'apprenti sorcier, monsieur Hetzel, c'est vous ! (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)
Vous avez supprimé 80 000 postes, vous avez supprimé la formation des enseignants, vous avez été incapables de mettre en place des programmes suivis par les enseignants !
Vous avez à l'instant cité une note d'étape et le rapport de l'Inspection dit le contraire de ce que vous dites : cela montre la scientificité de vos démarches !
Vous parlez d'écran de fumée, mais les évaluations nationales ou internationales sur l'état de l'école après dix ans de majorité de droite, elles, ne sont contestées par personne. L'effort de redressement que nous menons, c'est un effort pour lequel nous aurions dû nous rassembler, car vous étiez d'accord pour la priorité au primaire, vous étiez d'accord pour la semaine de quatre jours et demi, vous étiez d'accord pour l'enseignement de la morale. Mais la volonté d'en découdre de façon purement politicienne, la honte de ce qu'a été votre désengagement, vous conduisent aujourd'hui à tenir des propos indignes, sur le dos des enfants de France.
Vous n'avez aucune légitimité pour vouloir m'apprendre la fonction qui est la mienne. Oui, nous allons redresser l'école de la République ! Oui, nous allons enfin faire en sorte que l'école primaire française retrouve sa grandeur ! (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

Données clés

Auteur : M. Patrick Hetzel

Type de question : Question au Gouvernement

Rubrique : Enseignement maternel et primaire

Ministère interrogé : Éducation nationale

Ministère répondant : Éducation nationale

Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 24 avril 2013

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