perspectives
Question de :
M. Yves Foulon
Gironde (8e circonscription) - Les Républicains
Question posée en séance, et publiée le 16 mai 2013
RELATIONS FRANCO-ALLEMANDES
M. la présidente. La parole est à M. Yves Foulon, pour le groupe de l'Union pour un mouvement populaireM. Yves Foulon. Monsieur le Premier ministre, c'est vous - même si vous avez quitté l'hémicycle - que je souhaite interroger sur l'amitié franco-allemande.
Mais d'abord, il faut se rendre à l'évidence : au bout d'un an, vous avez été incapable de fixer un cap et vous avez aujourd'hui - tout le monde le sait, les sondages l'attestent et on le clame dans les rues - perdu la confiance des Français.
Vous avez aussi perdu économiquement. Tous les jours, toutes les affirmations péremptoires du Président Hollande et de votre gouvernement, sur le chômage, les déficits, la croissance sont contredites par les faits - nous sommes d'ailleurs maintenant en récession. Et pour cause : la politique que vous menez nous envoie droit dans le mur !
Vous avez aussi, monsieur le Premier ministre, perdu socialement. Aucune des promesses particulièrement cyniques que le Président Hollande et votre gouvernement ont faites, que ce soit à propos de Petroplus ou de Florange, n'a été tenue.
Vous avez aussi perdu moralement. Tout le monde se souvient de la fameuse tirade du candidat Hollande, grand donneur de leçons. Aujourd'hui, avec l'affaire Cahuzac, c'est l'arroseur arrosé !
Vous avez finalement perdu tout court, et vous êtes en perdition puisque les Français vous ont retiré leur confiance.
Vous voilà maintenant perdu sur la scène européenne, notamment en ce qui concerne la relation franco-allemande.
Certains de vos amis de la majorité ici présents font beaucoup de dégâts. Vous en faites vous aussi, par vos déclarations qui abîment chaque jour un peu plus cette amitié et cette confiance réciproque entre nos deux peuples. Car nos amis allemands perdent de plus en plus confiance à cause d'un gouvernement français et de sa majorité toujours plus incohérents, incohérents parce qu'ils ne prennent jamais leurs responsabilités face à l'échec de leur idéologie politique et sont toujours d'accord pour dire que c'est la faute de l'autre.
Monsieur le Premier ministre, au bout d'un an de gouvernement, cessez de nous parler de l'héritage. Les échecs que connaît notre pays, ce sont vos échecs personnels. Certains disent vouloir passer la serpillière sur l'action de leurs prédécesseurs...
M. la présidente. Merci.
La parole est à M. Thierry Repentin, ministre délégué chargé des affaires européennes.
M. Thierry Repentin, ministre délégué chargé des affaires européennes. Nous avons compris, monsieur le député, que vous interrogez le Premier ministre sur la nature du couple franco-allemand. Je souhaiterais vous rassurer : ce couple franco-allemand, il fonctionne, au quotidien. C'est d'ailleurs grâce à la qualité des relations qu'entretiennent nos deux gouvernements que nous avons pu adopter la taxe sur les transactions financières portée par Pierre Moscovici et Wolfgang Schaüble. C'est de même grâce à la qualité du travail entre Michel Sapin et Ursula von der Leyen que va être adoptée au mois de juillet prochain une disposition pour la jeunesse de France et la jeunesse européenne.
Ce n'est pas parce que nous échangeons librement que nous sommes d'accord sur tout. C'est justement dans la confiance que l'on peut confronter les points de vue. Oui, la France et l'Allemagne ont des points de vue différents. Pour autant, le couple franco-allemand a-t-il été malmené au cours des derniers mois ?
Plusieurs députés du groupe UMP. Oui !
M. Thierry Repentin, ministre délégué. Je dois vous dire que non. Cette relation est solide, cette relation est unique. Nulle part ailleurs dans le monde il n'y a des échanges comme ceux que la France et l'Allemagne ont chaque jour. Ce qui nous sépare, c'est vrai, de la droite française, c'est que nous assumons nos différences avec l'Allemagne. Nous ne sommes pas, comme vous l'avez été, dans l'alignement (Exclamations sur les bancs du groupe UMP),...
M. Bernard Accoyer. C'est insupportable ! On ne demande pas l'alignement !
M. Thierry Repentin, ministre délégué. ...nous sommes dans un dialogue franc, sincère, et c'est ce dialogue qui a permis de faire avancer l'Union européenne au cours des douze derniers mois. C'est aussi parce que ce couple fonctionne que, par exemple, nos amis croates ont souhaité que mon collègue allemand et moi-même venions ensemble dans leur pays lundi, pour porter la parole de l'Union européenne au nom du couple franco-allemand, pour dire quelle est la direction de l'Europe. C'est ça, la réalité, ce ne sont pas les petites phrases que vous distillez dans la presse pour tenter de glisser des coins entre la France et l'Allemagne. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)
Auteur : M. Yves Foulon
Type de question : Question au Gouvernement
Rubrique : Union européenne
Ministère interrogé : Affaires européennes
Ministère répondant : Affaires européennes
Date de la séance : La question a été posée au Gouvernement en séance, parue dans le journal officiel le 16 mai 2013